Zoom sur le cerveau

Dernière mise à jour 12/10/21 | Article
P21-04_organe_cerveau
Il est le cockpit du corps, de même que le siège de la parole, des émotions et des pensées: le cerveau est à la base de notre personnalité. Cet organe irremplaçable est pourtant vulnérable.

Un réseau de câbles ultradense

Protégé par la boîte crânienne, le cerveau peut être comparé à un dense réseau câblé qui reçoit, traite et échange des informations à haute vitesse provenant du corps et de l’environnement. Il est composé d’environ 170 milliards de cellules, dont la moitié sont des neurones. Séparé en deux hémisphères connectés entre eux par une structure appelée corps calleux, il est constitué de zones spécialisées pour des fonctions précises: motricité, perception, communication ou mémoire. Les fonctions les plus complexes résultent de l’interaction entre plusieurs parties du cerveau. Irremplaçable, cet organe ne peut être transplanté: la mort du cerveau signifie celle de la personne.

Une interface avec le monde

Le cerveau est programmé pour faire survivre l’espèce grâce à ses capacités d’hypothèse, d’apprentissage, de modélisation du monde ainsi que d’anticipation des dangers et des opportunités. Si les neurosciences permettent aujourd’hui de mieux comprendre le fonctionnement des circuits neuronaux, elles se heurtent toujours à certaines limites: il n’est pas possible de saisir toutes les dimensions de la psyché humaine, même avec les appareils d’imagerie les plus sophistiqués.

Peu de capacité régénérative

Chaque jour, un être humain perd environ 10’000 neurones. Le cerveau parvient à compenser ces pertes jusqu’à l’âge de 65 ans environ. Mais son vieillissement n’est pas linéaire et varie fortement selon les individus. Deux choses sont certaines: l’être humain est capable d’apprendre toute sa vie, même si cela devient plus difficile avec l’âge. Et le mode de vie a une influence sur les capacités cérébrales. Le cerveau apprécie particulièrement l’activité physique, encore plus que les sudokus, mais beaucoup moins l’isolement social.

Régulation de la douleur

Parmi les maladies les plus courantes, on peut citer les lombalgies et les migraines, qui concernent respectivement 80 % et 15-20 % de la population. Elles peuvent devenir chroniques et invalidantes en raison d’un dérèglement des systèmes de régulation de la douleur. Située dans le cerveau, la «tour de contrôle» continue à émettre en permanence des signaux d’alarme alors que le stimulus douloureux a disparu. L’amélioration de la qualité de vie des personnes souffrant de douleurs persistantes repose sur une approche globale: médicamenteuse, physique, psychologique et sociale.

AVC et troubles neurodégénératifs

La prévalence de certaines maladies graves du cerveau augmente avec l’âge. Il y a tout d’abord les accidents vasculaires cérébraux (AVC), pour lesquels les traitements aigus, comme la thrombolyse (traitement pour dissoudre le caillot) et la thrombectomie (intervention pour déboucher l’artère), ont beaucoup amélioré la prise en charge. Citons également les troubles cognitifs ou moteurs liés aux maladies neurodégénératives comme celles d’Alzheimer ou de Parkinson. Les moyens thérapeutiques restent pour l’instant limités pour ces dernières, mais de nombreuses recherches en cours sont source d’espoir.

En chiffres

300 ml : La quantité de liquide présent dans le cerveau, composé pour une moitié de sang et pour l’autre de liquide cérébrospinal.

1,9 million : Le nombre de neurones perdus par minute en cas d’AVC majeur, à moins d’une intervention rapide.

20 % : Le pourcentage de calories nécessaire au fonctionnement du corps et utilisées par le cerveau.

5 % : Le poids du cerveau par rapport à celui du corps humain, soit le pourcentage le plus élevé du règne animal.

___________

Article repris du site  pulsations.swiss

Articles sur le meme sujet
P24-04_sante_cerebrale

Prendre soin de sa santé cérébrale

En proie aux troubles, aux accidents ou encore aux effets du vieillissement, notre cerveau devient aujourd’hui l’objet de préoccupations et de soins inédits. Sous l’impulsion de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les initiatives en faveur de la santé cérébrale se multiplient. L’enjeu: allier les forces de la neurologie, de la psychiatrie ou encore des neurosciences afin de mieux comprendre la maladie et d’améliorer la prise en charge des personnes concernées, mais également de faire évoluer les mentalités.
BV13_illusions_optique

Les illusions d’optique: comment ça marche?

Lorsqu’il existe une différence notable entre la réalité d’un objet et la perception que l’on en a, on parle d’illusion d’optique. Elle est la plupart du temps liée à une interprétation biaisée des images reçues par le cerveau.
PS52_andrea_serino

«Une grande opportunité de faire évoluer la neuroréhabilitation»

Inauguré en novembre dernier à Lavigny par le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), l’Université de Lausanne (UNIL) et l’Institution de Lavigny* elle-même, le NeuroRehab Research Center (NeuroRehab) laisse augurer d’une nouvelle ère dans le domaine de la neuroréhabilitation, en particulier pour les patients ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un traumatisme crânien sévère. Rencontre avec son directeur, le Pr Andrea Serino.
Videos sur le meme sujet

Lʹattention peut-elle être mesurée de façon fiable ?

Notre attention est constamment sollicitée, mais les outils que nous utilisons pour la mesurer sont-ils encore fiables ?

Les humains adaptent leur rythme de parole pour communiquer avec les chiens

En collaboration avec des éducateurs canins, lʹéthologue Éloïse Déaux de lʹUniversité de Genève (UNIGE) a mené une recherche sur la communication entre humains et chiens qui a impliqué 22 personnes et 30 chiens en Suisse.

Dans le cerveau des champions: atteindre la concentration ultime

Que se passe-t-il dans le cerveau dʹun.e champion.ne au moment dʹune prouesse extraordinaire?