L’acupuncture au secours des douleurs chroniques
En Suisse, environ une personne sur cinq souffre de douleurs chroniques, des maux récurrents et invisibles. Leur prise en charge est complexe et multimodale, c’est-à-dire que différents moyens thérapeutiques sont utilisés pour aider les personnes qui en souffrent. Ceux-ci incluent souvent la prise de médicaments. Or un remède ancien, dont l’efficacité est à présent bien étudiée, se dessine comme un complément très intéressant : l’acupuncture, qui montre une réelle efficacité dans le traitement de certaines douleurs chroniques. Son action a en effet été largement étudiée et confirmée par différentes recherches depuis le début du 20e siècle.
Les différents visages de l’acupuncture
Issue de la médecine traditionnelle chinoise, l’acupuncture a plus de 4000 ans d’existence. Au cours de son développement, elle a pris différents visages. Il existe aujourd’hui une multitude de techniques plus ou moins invasives. La plus connue est l’acupuncture classique : on insère des aiguilles fines à différentes profondeurs sur des « points » à la surface de la peau. D’autres méthodes traitent seulement une partie du corps, utilisent un rayon laser, un courant électrique… et certaines ne recourent pas du tout aux aiguilles, mais à une source de chaleur, à des ventouses ou encore à des huiles essentielles.
Dans quels cas recourir à l’acupuncture ?
Grâce à la littérature scientifique, on connaît les cas dans lesquels l’acupuncture se révèle tout à fait efficace : les douleurs postopératoires, les céphalées, la prévention des migraines, les cervicalgies, la lombalgie chronique, la dysménorrhée ou encore la gonarthrose. D’autres problèmes de santé peuvent aussi être apaisés par l’acupuncture, tels que les douleurs liées au cancer et à l’accouchement ou encore la lombalgie aiguë. Pour la fibromyalgie et le syndrome du tunnel carpien, en revanche, on n’a pas encore assez de données prouvant l’efficacité de cette pratique.
Contre-indications et effets indésirables
Bien qu’il s’agisse d’une thérapie complémentaire qui n’inclut pas de prise de médicaments, l’acupuncture doit tout de même être maniée avec prudence. La neutropénie (maladie qui touche un type de globules blancs) est par exemple une contre-indication absolue pour l’acupuncture invasive, mais des techniques non-invasives comme l’acupuncture par laser peuvent être utilisées. Les femmes enceintes et les enfants doivent être traités par des médecins ou des thérapeutes expérimentés, tels que des sages-femmes. On recense aussi des effets secondaires de l’acupuncture, qui restent cependant rares : démangeaisons, douleurs et brûlures autour du point d’acupuncture.
Intégrer l’acupuncture dans votre traitement
Si vous souhaitez recourir à l’acupuncture, il est recommandé avant toute chose d’en parler à votre médecin de premier recours, afin de discuter des bénéfices, des risques et des interactions de ce traitement avec les autres en cours. L’acupuncture pourra ensuite être incluse dans une antalgie intégrative, c’est-à-dire une technique globale qui regroupe des soins conventionnels et des soins complémentaires validés scientifiquement. En fonction de votre historique médical et de vos souhaits, votre médecin vous orientera vers le traitement par acupuncture le plus adapté pour vous.
Choisir votre acupuncteur
Au moment de choisir votre acupuncteur, sachez que le remboursement des séances dépendra de votre régime d’assurance maladie de base ou complémentaire, ainsi que du profil de médecin ou thérapeute recherché. En effet, pour que le traitement soit remboursé par l’assurance de base, l’acupuncteur doit avoir un titre de médecin spécialiste (FMH) délivré par l’Institut suisse pour la formation médicale (ISFM) et une attestation de formation complémentaire (AFC) en acupuncture et pharmacologie chinoise.
Les séances peuvent aussi être remboursées par votre assurance complémentaire s’il s’agit d’un thérapeute non-médecin. Dans tous les cas, n’hésitez pas à contacter directement votre assurance ainsi qu’à consulter la liste des médecins acupuncteurs par canton sur le site de l’Association romande des médecins acupuncteurs (AGMAR, www.agmar.ch) ou le Registre de médecine empirique (RME, www.rme.ch) pour les thérapeutes non-médecins.
Dosage et efficacité du traitement
Une fois le rendez-vous pris, votre acupuncteur évaluera le dosage nécessaire du traitement : le nombre de points utilisés, la durée et la fréquence des séances (souvent rapprochées au début, puis progressivement espacées), la manipulation de l’aiguille (manuelle, par chaleur ou par courant électrique). Il faut ensuite attendre 5 à 8 séances pour évaluer l’efficacité du traitement et observer en particulier l’intensité, la fréquence et la durée des douleurs. En règle générale, les symptômes se réduisent de façon durable après 5 à 20 séances.
Au-delà de l’acupuncture
Au-delà du traitement de la douleur, plusieurs mesures issues de la médecine traditionnelle chinoise permettent d’améliorer l’hygiène de vie. Votre acupuncteur pourra aborder avec vous les bienfaits d’une alimentation selon les principes de la diététique chinoise, de la phytothérapie, de la gymnastique douce (Tai Ji Quan) et de la méditation en mouvement (Qi Gong). Ces approches peuvent être utiles en accompagnement d’un traitement de la douleur chronique, dans une idée de prévention, qui occupe une place importante dans la médecine traditionnelle chinoise.
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* Adapté de Zurron N, Berna Renella C, Lanier C. Acupuncture et douleur chronique : guide pratique à l’usage des médecins généralistes. Revue Médicale Suisse 2020 ; 16 : 1358-62.
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Paru dans Planète Santé magazine N° 38 – Octobre 2020
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La douleur, un mot pour des maux
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Syndrome douloureux régional complexe
Le SDRC est un état douloureux qui survient le plus souvent après un traumatisme (fracture) ou une opération d’un membre. Il peut aussi survenir à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Lymphœdème
Le lymphoedème est un gonflement, le plus souvent du bras ou de la jambe. qui apparaît d’une manière insidieuse et a tendance à augmenter progressivement.
Goutte
La goutte est due à un excès d'acide urique dans le sang et à une accumulation dans les tissus. Elle provoque le plus souvent des douleurs intenses des articulations.