Un examen ciblé pour détecter la fibrillation auriculaire
La fibrillation auriculaire, cette maladie qui provoque la contraction rapide, irrégulière et anarchique du cœur et son incapacité à pomper correctement le sang, est la forme la plus répandue d’arythmie cardiaque. Il en existe trois types: permanente, lorsque les cas durent plus d’un an et que le médecin renonce pour diverses raisons à rétablir un rythme normal; paroxystique, lorsque les épisodes commencent et s’arrêtent d’eux-mêmes; silencieux, lorsqu’aucun symptôme n’est perçu –ce qui ne signifie aucunement que le cas soit moins grave.
Une épidémie aux graves conséquences
Cette arythmie du cœur représente un risque accru de mortalité et augmente de quatre à cinq fois le risque d’accident vasculaire cérébral. Un lien au long cours entre le développement de la fibrillation auriculaire et celui de l’insuffisance cardiaque a aussi été démontré chez certains patients. Enfin, celles et ceux qui souffrent de fibrillation cardiaque sont plus exposés à la démence, surtout s’ils ont déjà souffert d’un accident vasculaire cérébral.
Cette arythmie a donc un impact potentiellement néfaste pour les malades. Elle représente aussi un enjeu majeur de santé publique puisqu’il s’agit de l’arythmie la plus répandue dans la population: 4,5 millions de personnes en seraient touchées dans l’Union européenne. Un individu sur quatre la développera au-delà de 40 ans, ce qui pousse certains à qualifier la fibrillation auriculaire d’épidémie.
De nouvelles pistes
Le dépistage unique ou qui ne repose que sur les symptômes ne détecte qu’un nombre restreint de fibrillations auriculaires, notamment celles dites «silencieuses», soit lorsqu’aucun symptôme n’est perçu. La détection de ce type d’arythmie a été facilitée par les dispositifs de monitoring cardiaque en continu, souvent encombrants voire invasifs. Pour pallier à ces inconvénients, plusieurs compagnies ont développé des dispositifs d’autocontrôle du rythme, notamment de petits enregistreurs permettant un suivi sur quelques semaines.
Un examen en cabinet pour les plus de 65 ans
Cependant, il n’y a à l’heure actuelle que peu d’études montrant le bénéfice d’une stratégie de dépistage systématique de la fibrillation auriculaire dans la population générale. Les bénéfices cliniques et économiques éventuels ne sont donc pas démontrés.
La manière la plus pertinente de détecter cette forme d’arythmie cardiaque reste donc pour l’instant l’examen en cabinet de tous les patients âgés de plus de 65 ans, et ceci par la palpation du pouls et un électrocardiogramme si le pouls s’avère irrégulier, comme le préconise actuellement la Société européenne de cardiologie.
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Références
Adapté de «Stratégies de dépistage de la fibrillation auriculaire», Drs Jean Terrier et Sebastian Carballo, Service de médecine interne générale, Département de médecine interne, Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), In Revue Médicale Suisse 2015;11:1892-8, en collaboration avec les auteurs.
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