Oser le yoga

Dernière mise à jour 26/11/20 | Article
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Tout auréolé de vertus spirituelles et thérapeutiques, le yoga peut intimider tant il semble exiger souplesse et calme intérieur. Il se veut pourtant accessible à tous et bienfaisant.

S’il existe des écoles assez dogmatiques et élitistes, le yoga est pourtant, dans son acception fondamentale, ouvert à tous sans condition. Par exemple, le yoga «restauratif», autrement dit destiné à réhabiliter un corps marqué par l’accident ou la pathologie chronique, reprend ainsi tout son sens étymologique: une invitation à «unir l’esprit au corps», dans le plus grand respect de ses limites. C’est cette approche que défend et enseigne Solar Pope, professeure de yoga à Genève. «Un corps qui souffre exprime par la douleur et l’inflammation que l’usage qu’on lui impose ne lui convient plus», analyse-t-elle.

Une douleur chronique ou une convalescence sont des indications très propices à la pratique d’un yoga doux, comme le Yin yoga ou le hatha yoga. «Accessible, ce type de pratique sait s’adapter à chacun. Il offre ainsi une récupération physique, une meilleure circulation ou gestion de la douleur, mais également une rencontre avec soi», précise Solar Pope.

Renouer avec l’intelligence naturelle du mouvement

C’est l’un des bénéfices les plus puissants du yoga que de mobiliser et d’aiguiser les capacités d’attention. Son enjeu? «Renouer avec l’intelligence naturelle du mouvement, qui est aussi essentielle que l’alimentation ou la respiration. A ce titre, le Pilates et le yoga ne sont que des prétextes pour explorer ce mouvement, distinguer nos limites, débusquer nos peurs, nos tensions insoupçonnées (remarquons-nous réellement ces contractions involontaires de nos mâchoires ou de nos épaules quand nous sommes stressés?). L’occasion aussi d’adopter des mouvements plus adéquats avec notre état physique actuel. Sans cette prise de conscience, aucun progrès n’est possible», insiste la professeure de yoga.

Un point de vue partagé par le Dr Guillaume Muff, chef de clinique au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), pour qui de telles pratiques peuvent réellement contribuer à améliorer les pathologies chroniques de l’appareil locomoteur. «On ne dispose pas de données scientifiques fortes pour indiquer quel type de yoga pratiquer en fonction d’une pathologie définie, nuance-t-il, mais on sait que toute activité physique en zone aérobie (autrement dit, d’intensité modérée), comme c’est le cas pour le yoga ou le Pilates, offre un double avantage»: une nette amélioration de l’état psychique – via la relaxation – mais également somatique, «notamment au niveau de la musculature profonde, de la souplesse et de la stabilité, note le spécialiste. Avec de surcroît un risque de blessures très faible».

 

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Paru dans Générations, Hors-série « Se soigner autrement – Gros plan sur la médecine intégrative », Octobre 2019.

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