Sommeil

Dernière mise à jour 24/10/11 | Article
Réveil
Il faut aimer son sommeil. Aimer son sommeil c’est s’aimer soi-même, donner à l’organisme la possibilité de faire son travail.

Le sommeil n’est pas un repos mais une activité neuro-physiologique cérébrale, une autre forme d’éveil, indispensable à la régénération des fonctions de l’organisme. Cette activité dépend d’un mécanisme cérébral, dont on ne parle pratiquement jamais, mais qui nous maintient en vie. Le sommeil naturel n’est pas un phénomène passif. Un travail de récupération fonctionnelle se déclenche, indépendamment de notre volonté, lorsque la somme des stimulations qui parviennent au cerveau atteint un certain degré d’inhibition. Même un mauvais dormeur finit par s’endormir pour une durée plus ou moins longue, entrecoupée de réveils. La durée, la nature, l’architecture du sommeil, qui est une autre forme d’éveil, est variable, individuelle et dépend de la capacité du cerveau à neutraliser les stimulations susceptibles d’interrompre le travail du sommeil.

Les stimulations qui parviennent au cerveau proviennent de trois sources, le monde extérieur, l’intérieur du corps et la pensée. Cette somme de stimulations provoque en permanence un état d’excitation neurophysiologique qui doit être harmonisé. Un état chronique d’hyperexcitation cérébrale entraîne un épuisement, c’est-à-dire un déficit de la récupération et une perte d’énergie. La cause principale de l’hyper­excitation cérébrale est d’origine émotionnelle. La fonction primordiale du sommeil est l’évacuation des émotions désagréables et des idées négatives, leur démémorisation.

Physiologiquement il y a une continuité entre la vigilance diurne et le sommeil nocturne. Si la journée nous ne dormons pas, c’est que le système de vigilance prévaut alors que la nuit, le système d’endormissement neutralise le système d’éveil. De même que la nuit, nous pouvons être réveillés par des stimulations qui interrompent le travail du sommeil, la journée nous pouvons subir des baisses physiologiques de la vigilance, qui ne sont que des mécanismes de régulation sains.

La détente, c’est-à-dire la réduction ou plus précisément l’harmonisation des stimulations, est plus importante que le sommeil. La détente est possible à n’importe quel moment, elle dépend d’une hygiène de vie adéquate, elle peut être apprise et améliorée. Le sommeil, phénomène naturel, échappe au contrôle de la volonté. Plus nous voulons dormir, moins nous y parvenons. Plus nous nous fixons sur le sommeil, moins bien nous dormons. Le sommeil doit être désobsessionnalisé. Se détendre c’est déjà récupérer. Le sommeil, il faut le prendre quand il vient. Il s’agit d’un travail neurophysiologique qui doit être respecté. Il faut aller au bout du sommeil et ne pas l’amputer afin d’évacuer les émotions négatives mémorisées, source d’un encombrement, synonyme de manque d’énergie et de baisse de l’état général. Les dernières heures du sommeil, souvent plus agitées, entrecoupées de réveil sont aussi nécessaires que les premières. On n’a jamais fini d’évacuer ce qui nous encombre. Physiologiquement, on ne peut jamais trop dormir.

Il faut surtout aimer son sommeil. Aimer son sommeil c’est s’aimer soi-même, donner à l’organisme la possibilité de faire son travail.

Couverture du Petit lexique de la psychothérapie

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Retrouvez d'autres mots essentiels dans le Petit lexique de la Psychothérapie du Dr François Adler aux éditions Georg.

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