Perte de l’odorat: peu de traitements à disposition
Pour tenter de soigner une altération ou une perte de l’odorat, il s’agit avant tout d’en trouver l’origine, en établissant un bilan complet (lire encadré). «Dans 75% des cas, on arrive à poser un diagnostic, rapporte le Dr Basile Landis, médecin responsable de la consultation d’olfaction à la Clinique d'oto-rhino-laryngologie des HUG (Hôpitaux Universitaires de Genève). Mais dans 15 à 20% des cas, il s’agit d’une maladie dite idiopathique – on ne trouve aucune raison apparente. Ce qui a toutefois l’avantage de rassurer le patient sur le fait qu’il n’a rien de grave.»
Si on arrive à poser un diagnostic, cela ne permet toutefois pas toujours de soigner le patient. Loin s’en faut, car on dispose de peu de possibilités de traitement des troubles de l’olfaction.
En cas d’origine rhino-sinusienne (rhume, grippe, etc.), un traitement curatif apporte souvent une amélioration. Dans d’autres cas (sinusites, polypes p. ex.), un traitement chirurgical ou médical peut remédier au problème.
Lorsque le trouble olfactif est dû à l’inhalation de substances toxiques, il suffit en général de mettre fin à l’exposition au produit en question pour que l’odorat revienne à la normale.
«Hélas, dans bien des cas de perte de l’olfaction, une fois le diagnostic posé, le médecin ne peut qu’informer le patient des éventuels risques et conséquences», déplore le Dr Landis.
S’il s’agit d’un problème congénital (de naissance), le médecin n’a ainsi aucun traitement à proposer. De même, si l’origine est un traumatisme crânien, car aucun traitement n’a fait ses preuves scientifiques à ce jour. «Toutefois, les patients concernés doivent savoir qu’ils ont une chance de récupérer spontanément leur olfaction (15% des cas), dans un délai d’environ deux ans», souligne le Dr Landis.
Un bilan complet
Le bilan pour poser un diagnostic lors de troubles de l’olfaction se fait par:
• L’anamnèse, cherchant à déterminer des éventuels facteurs déclenchants: traumatisme crânien, rhume, exposition à un produit chimique, etc.
• Des tests olfactifs qualitatifs (reconnaissance et distinction des odeurs) et quantitatifs (concentration à laquelle une odeur est détectée), indispensables, car l’autoévaluation du patient est subjective. Durant ces tests, on fait respirer différentes odeurs au patient (une soixantaine).
• Les examens cliniques:
– Un examen oto-rhino laryngologique, soit une observation minutieuse des oreilles, du nez et de la gorge.
– Une prise de,sang, dans certains cas, pour vérifier si le patient souffre de certaines carences, ce qui peut être une cause, très rare, de son problème olfactif.
– Un examen neurologique, selon les symptômes.
– Des imageries médicales (IRM), pour vérifier qu’il n’est pas atteint d’une tumeur, si l’examen ORL n’a rien révélé.