L’olfaction, un sens très performant
L’olfaction est souvent négligée et méconnue par le grand public. «Pourtant, c’est le plus subtil de nos cinq sens, souligne le Dr Basile Landis, médecin responsable de la consultation d’olfactologie à la Clinique d'oto-rhino-laryngologie des HUG (Hôpitaux Universitaires de Genève). Il nous permet ainsi de reconnaître une multitude d’odeurs, un nombre quasi infini pour lesnezles plus performants.»
Cette reconnaissance des odeurs se fait grâce au système des récepteurs olfactifs (l'épithélium olfactif contenant les neurones olfactifs) situés dans le toit des fosses nasales. Cette petite zone d’à peine 2 cm2 reçoit l’odeur, par exemple de pizza fraîche, directement à travers les narines (par voie orthonasale) ou indirectement, à travers la bouche, puis l’arrière de la cavité nasale (par voie rétronasale) à chaque fois qu’on mange un aliment, qu’on expire ou qu’on l’avale.
Le neurone olfactif ainsi stimulé va produire un courant électrique, transmis au cerveau par les fibres du nerf olfactif. Là, ces perceptions olfactives seront analysées, reconnues et mémorisées.
Les femmes sentent mieux
Pendant longtemps, on pensait que l’odorat humain était moins performant que celui des animaux. Aujourd’hui, on sait qu’il est parfois même plus efficace que celle des animaux pour détecter certaines odeurs. Par ailleurs, les femmes ont un meilleur odorat que les hommes.
Quant aux bébés, leur olfaction fonctionne déjà dans l’utérus, puisqu’ils avalent le liquide amniotique et mangent donc la nourriture absorbée par leur mère. Et dès 3 à 6 jours après leur naissance, s’ils sont allaités, ils peuvent distinguer entre le sein de leur mère et celui d’une autre mère.
Des «nez» simplement bien entraînés
Les «nez» (œnologues, créateurs de parfums, etc.) n’ont pas une olfaction surdéveloppée, ni de plus grandes narines – celles-ci n’influent pas sur la performance de l’odorat. «Ces professionnels entraînent simplement leur odorat au quotidien, afin de mémoriser et de distinguer un maximum d’odeurs et de pouvoir extrapoler celles contenues dans les mélanges», explique le Dr Landis.