Le «common cold», une obsession anglo-saxonne

«Nous avons envoyé un homme sur la lune, et nous ne sommes même pas capables de découvrir le remède du common cold!». C’était le 21 juillet 1969, alors que Neil Armstrong fait ses premiers pas sur la Lune, les Etats-Unis sont au faîte de leur puissance. Mais déjà, les esprits chagrins d'Amérique se désolent à l’idée de ce mal sans remède. L'expression, elle, est restée.
Mais qu’est-ce donc que le common cold et, surtout, d’où vient-il? En Amérique, le common cold passionne dès les prémices de la Révolution. Benjamin Franklin, père fondateur francophile et scientifique émérite, se passionne pour ce «froid commun». Au XVIIIe siècle, la sagesse populaire attribue cette affection aux vêtements mouillés et à l'humidité. Outre-Atlantique, le grand homme n'est pas de cet avis. Il observe que ses semblables «se passent souvent le cold dans les petites pièces confinées, les diligences etc. et lorsqu'ils conversent l'un à côté de l'autre, respirant leurs exhalaisons mutuelles». L'avenir lui donnera raison. Premier ambassadeur des Etats-Unis en France, Franklin échange abondamment sur la question avec les sujets de Louis XVI. Dans ses courriers rédigés en français, il traduit le common cold par «rhume».
La Grande-Bretagne n'est pas en reste. Pendant la Second Guerre mondiale, c'est le gouvernement de Winston Churchill qui met en garde les citoyens contre les coûts matériels du rhume et de la grippe. Pragmatique Albion: une affiche leur recommande «de mettre leur mouchoir devant leur bouche avant de tousser, afin d'y emprisonner les microbes»; ces derniers pourraient coûter «3500 tanks, 1000 bombardiers et 1 000 000 de fusils» à la mère patrie. En 1946, le Medical Research Council met en place la Common Cold Unit, une unité de recherche médicale chargée d'identifier et de vaincre cet ennemi invisible. L'équipe remporte une première victoire en isolant le désormais célèbre rhinovirus. On s'empresse de l'inoculer à des volontaires. Peine perdue; le remède définitif ne sera jamais découvert.
La France, de glace face au «common cold»
Fait étrange, la francophonie ne partage pas ce vif intérêt pour le fameux virus. Loin d'être un «froid commun», on parle de «rhume banal». Rhume, du latin rheuma: le flux des eaux, la marée. Comme la mer, le rhume est fluide; comme la mer, il va et vient sans qu'on y puisse grand chose. Certes, il nous arrive d'associer le rhume au froid (du latin frigidus; le «froid» du climat comme de l'indifférence) – mais le «cold» anglais est bien plus menaçant. Issu du vieil anglais cald, lié au latin gelu, «cold» trouve ses racines dans la glace matérielle comme émotionnelle: la peur glaciale de l'âge, de la maladie et de la mort. L'obsession pour l'irréductible virus trouverait-elle sa source dans l'étymologie?
En France, le rhume est plus une affaire de fluides et d'humeurs que de température. Et ce n'est sans doute pas un hasard si Franklin, qui vouait une passion toute scientifique aux mers et aux rivières, fut le premier à comprendre sa véritable nature. Dans l'éloge d'un de ses traducteurs, on apprend ainsi que le diplomate discourt avec la même assurance «des marées remarquables dans certaines rivières», «des moyens de se désaltérer avec l’eau de la mer» et de la «véritable cause des rhumes».
Le 21 novembre 2012, John Grotzinger, responsable de la mission Mars Science Laboratory, annonce que le robot Curiosity a fait une découverte «digne d'entrer dans les livres d'Histoire». La planète rouge serait sur le point de nous livrer l'un de ses plus passionnants secrets. Le remède du common cold?

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