Bronchite aiguë

Dernière mise à jour 26/11/14 | Maladie

La bronchite aiguë est une infection bénigne qui se manifeste en général par une toux, des maux de gorge et une gêne à la respiration, sans fièvre élevée.

Brève description

La bronchite aiguë est une infection bénigne qui se manifeste en général par une toux, des maux de gorge et une gêne à la respiration, sans fièvre élevée.

Des virus, ou plus rarement des bactéries, atteignent les voies aériennes supérieures (gorge et larynx) et inférieures (trachée et grosses bronches) où ils provoquent une inflammation. La bronchite aiguë se transmet principalement par contact, lors des éternuements ou de la toux (gouttelettes en suspension dans l’air).

Chez une personne en bonne santé, cette infection guérit habituellement en quelques jours, sans traitement antibiotique. Chez les personnes à risque (bronches fragiles, défenses immunitaires affaiblies) ou souffrant d’une autre maladie chronique (asthme, diabète ou insuffisance rénale), un traitement antibiotique peut permettre d’éviter une atteinte plus profonde des voies respiratoires (bronchopneumonie).

Il faut distinguer la bronchite aiguë de la bronchite chronique (aussi appelée broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou «toux du fumeur»), qui peut durer plusieurs mois et revenir chaque année.

Symptômes

Les symptômes les plus courants de la bronchite aiguë sont :

  • une fatigue ou faiblesse, des douleurs musculaires
  • des douleurs ou des sensations de brûlures de la gorge et de la trachée
  • une toux, parfois profonde, intensifiée par le froid sec et les substances irritantes (p.ex. fumée de cigarette)
  • des expectorations (crachats de mucus) blanches ou faiblement jaunâtres
  • rarement de la fièvre, et généralement peu élevée (inférieure à 38°C)
  • une douleur dans la poitrine et une sensation de compression des poumons

Remarque : au début de la maladie, il est difficile de distinguer s’il s’agit d’une simple bronchite aiguë ou d’une bronchopneumonie, car les symptômes sont parfois similaires.

Les symptômes de la bronchite aiguë ont tendance à régresser après 48 à 72 heures. En cas de (bronchopneumonie), la gêne respiratoire augmente et s’accompagne de douleurs plus intenses dans la poitrine et d’une fièvre élevée.

Causes

Environ 90% des bronchites aiguës sont d’origine virale. Les virus (adénovirus, virus parainfluenza, virus de la grippe (influenza), rhinovirus, etc.) se transmettent facilement, par exemple quand une personne malade tousse.

Les bronchites d’origine bactérienne sont plus rares. Le plus souvent, il s’agit d’une complication de l’infection virale : des bactéries habituellement peu agressives, souvent déjà présentes dans la bouche et les voies aériennes de la personne elle-même, viennent surinfecter la bronchite virale et provoquer une infection d’origine bactérienne dans un second temps.

Facteurs de risque

Les circonstances suivantes peuvent favoriser l’apparition d’une bronchite aiguë :

  • l’inhalation d’éléments irritants tels que la fumée du tabac (qui reste le principal facteur de risque), les fumées toxiques, les particules fines, notamment en période de forte pollution (smog hivernal);
  • un âge avancé ou au contraire très jeune (petits enfants);
  • un affaiblissement des défenses immunitaires lors d’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ou en cas de traitement par chimiothérapie anticancéreuse ou tout autre traitement immunosuppresseur;
  • une affection virale récente ou en cours (refroidissement, rhume, sinusite) à laquelle peut s’ajouter une surinfection bactérienne;
  • des maladies chroniques pulmonaires (emphysème pulmonaire, bronchite chronique (BPCO), fibrose pulmonaire) ou non pulmonaires (diabète, maladies cardiovasculaires, insuffisance rénale);
  • le contact avec des personnes malades (personnel soignant des hôpitaux, employés des services publics, etc.);
  • l’exposition à des irritants respiratoires (produits toxiques, poussières fines, tabac) sur le lieu du travail, particulièrement en l’absence de protection systématique.

Traitements

Médicaments

L’évolution de la bronchite aiguë est le plus souvent favorable. Les antibiotiques sont rarement nécessaires (prescrits seulement en cas d’infection bactérienne sévère).

Les médicaments suivants peuvent cependant alléger les symptômes:

  • les antidouleurs et fébrifuges: paracétamol (Panadol, Dafalgan et autres) ou ibuprofène (Irfen, Brufen)
  • les fluidifiants (expectorants) des sécrétions bronchiques : acétylcystéine (Solmucol, Fluimucil, etc.)
  • les inhalations de vapeur chaude (fumigations) à base d’huiles essentielles d’eucalyptus ou de camphre notamment (Nasobol, Pulmex, Pérubare, etc.)

 
Traitement antibiotique

S’il s’agit d’une infection bactérienne, que les symptômes persistent après deux ou trois jours et sont accompagnés d’expectorations purulentes, le médecin pourra décider de prescrire un traitement antibiotique, en se basant également sur les résultats des examens éventuellement effectués.

Mis à part quelques situations particulières, le fait de retarder la prescription d’un antibiotique jusqu’à l’obtention des résultats des examens n’a pas d’impact négatif sur l’évolution de la maladie. Une prescription raisonnée (non systématique) d’antibiotiques est d’ailleurs importante si l’on veut limiter le développement de résistances bactériennes.

Evolution et complications possibles

95% des bronchites aiguës chez les personnes sans facteurs de risque guérissent en quelques jours, avec ou sans médicaments atténuant les symptômes.

Avec l’introduction d’un traitement antibiotique (lorsqu’il est nécessaire), les symptômes disparaissent en général rapidement (après deux ou trois jours). Afin d’éviter toute rechute (et la possible sélection de bactéries résistantes), il est cependant indispensable de prendre l’antibiotique pour toute la durée prescrite (7 à 10 jours en général), et cela même si les symptômes s’améliorent rapidement !

Les personnes à risque peuvent présenter (rarement) des complications telles que:

  • pneumonie ou bronchopneumonie, accompagnées parfois d’une sinusite aiguë ou d’une pharyngite
  • des crises d’asthme (chez des personnes connues pour être asthmatiques ou non encore identifiés comme telles)
  • une aggravation du diabète (tout syndrome infectieux peut entraîner une perturbation des glycémies (taux de sucre sanguin) chez une personne diabétique).

Prévention

Les principales mesures de prévention consistent à :

  • arrêter de fumer
  • se laver régulièrement les mains et éviter le contact rapproché avec les personnes malades, car les virus sont souvent tenaces et se transmettent tant par le contact des mains que par les gouttelettes projetées dans l’air lors des éternuements et de la toux.

D’autres mesures, plus particulièrement recommandées aux personnes à risque (personnes asthmatiques ou souffrant d’une autre maladie respiratoire chronique) sont:

  • le vaccin annuel contre la grippe (il ne prévient toutefois pas les bronchites aiguës dues à des virus autres que celui de la grippe)
  • le broncho-vaccin (Broncho-Vaxom), qui stimule les défenses immunitaires, peut prévenir les infections du système respiratoire
  • des indications précises fournies par le médecin traitant habituel sur la manière de réagir dès l’apparition des premiers symptômes (commencer un médicament de réserve par exemple), puis de consulter si la situation ne s’améliore pas rapidement.

Quand contacter le médecin ?

Il faut contacter son médecin traitant ou le médecin de garde en présence des symptômes suivants :

  • fièvre supérieure à 38°C, accompagnée de frissons
  • importantes douleurs à la respiration
  • malaises (chutes de tension)

Il faut appeler le 144 en présence de difficultés respiratoires importantes, en particulier pour les personnes asthmatiques ou qui ont une insuffisance respiratoire [Voir aussi : J’ai de la peine à respirer].

Informations utiles au médecin

Le médecin sera intéressé à savoir quand les symptômes sont apparus, s’ils gênent le sommeil ou les activités quotidiennes, s’ils sont accompagnés de fièvre, et dans quelles circonstances ils ont tendance à s’aggraver ou au contraire à s’atténuer.

Il s’intéressera aussi à l’effet des médicaments éventuellement utilisés pour soulager les symptômes et à l’existence d’autres maladies, en particulier respiratoires comme un asthme ou une autre maladie pulmonaire chronique (par exemple : bronchite chronique (BPCO).

Examens

Outre l’examen clinique, le médecin effectuera parfois :

  • une radiographie du thorax (notamment s’il suspecte une complication chez une personne à risque)
  • une culture des expectorations (crachats) pour détecter la présence éventuelle de bactéries et connaître leur sensibilité aux différents antibiotiques
  • un prélèvement pour un examen par PCR (réaction de la polymérase en chaîne, une technique de duplication de séquences de matériel génétique) pour mettre rapidement en évidence des virus ou des bactéries
  • une spirométrie simple (test de la fonction pulmonaire) pour rechercher une BPCO

Références

Immunisation, immunomodulation et prévention des infections respiratoires, J. Mazza-Stalder, C.-A. Siegrist, J.-P. Janssens, Revue Médicale Suisse No 41, 16/11/2005

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