Le laser pour soigner la peau
EXPERTS
Applications multiples
On est bien loin de l’arme des méchants de James Bond. Au centre laser dermatologique de l’Hôpital de La Tour, le laser est domestiqué, mais surtout il soigne. Le Dr Joachim Krischer, dermatologue, nous explique son utilité. Ses applications sont nombreuses : ôter des cicatrices, soigner la couperose (des rougeurs permanentes sur le visage) ou combler les ridules, entre autres. Mais il n’y a pas de couteau suisse en dermatologie, pas un seul laser qui serve à tout. Différents appareils sont couramment employés dans différents buts.
Le laser vasculaire
Le laser vasculaire est plutôt compact et s’utilise sans anesthésie. Il a la particularité d’exercer son action sur les vaisseaux sanguins de la peau. On l’emploie donc pour soigner la couperose ou les angiomes (taches-de-vin), ou des rougeurs de la peau après une radiothérapie contre une tumeur.
Comment fonctionne-t-il ? L’énergie lumineuse puissante de ce laser n’atteint que l’hémoglobine, la molécule qui transporte l’oxygène dans notre corps. Là où le médecin applique le laser, l’hémoglobine chauffe et transmet cette chaleur à la paroi du vaisseau sanguin, qui se contracte. Une couperose, par exemple, nécessite généralement de deux à cinq traitements. Voilà pour les rougeurs.
Le laser pigmentaire
Les taches, elles, sont du ressort du laser pigmentaire. Ses impulsions sont très brèves (elles se comptent en nanosecondes) et il cible les pigments de la peau. Il permet donc d’ôter les lentigos solaires (des pigmentations abusivement appelées « taches de vieillesse », alors qu’elles peuvent apparaître tôt dans la vie selon les types de peau). Ce même appareil est utilisé pour enlever les tatouages. Le procédé est alors long et d’autant plus difficile que le dessin est étendu et composé de multiples couleurs.
Le laser CO2
Enfin, le laser le plus puissant est dit CO2. Il soigne les cicatrices, chirurgicales ou d’acné, comble les ridules et peut homogénéiser le teint. Sa cible: l’eau contenue dans la peau. «Elle est vaporisée car le laser détruit focalement l’épiderme et le derme», détaille le Dr Krischer. Le dermatologue travaille en quadrillant au laser la zone concernée. La peau repousse ensuite, lisse et tendue, dans les interstices du crible subsistant après l’opération. Une crème anesthésique est passée avant le traitement et une anesthésie locale est parfois pratiquée.
On peut se servir de cette technique pour opérer un lifting sans chirurgie. Mais il faut être prêt à être «méconnaissable» quelques semaines. Cet impact social fort explique le développement de techniques alternatives pour cette utilisation esthétique particulière. L’ulthérapie par exemple, qui utilise les ultrasons pour forcer le muscle le plus proche de la peau à se retendre. Pas d’effet négatif visible à la sortie et un résultat de rajeunissement «spectaculaire», selon le Dr Krischer.
Le laser en détail
- Le laser proprement dit se trouve au bout du bras articulé. Le médecin l’actionne avec une pédale. Pour anesthésier la peau (en plus d’une anesthésie locale préalable), de l’air froid est projeté en même temps que le laser est activé.
- La présence d’un tuyau d’aspiration est spécifique au laser CO2. En effet, la surface de la peau brûle littéralement. Il faut donc aspirer les vapeurs ainsi dégagées.
- Le patient porte des lunettes de protection afin d’être préservé de tout contact du laser avec ses yeux.
Suite: le laser en détail
- Le bras articulé est commun à de nombreux lasers en dermatologie. Le médecin peut l’orienter vers son patient avec un maximum de liberté.
- Le panneau de commande du laser permet de choisir l’intensité du rayon laser et la fréquence de ses impulsions, selon le type de peau du patient et le traitement entrepris.
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Dermatite atopique
Une peau sèche avec des plaques rouges, parfois suintantes, sur une ou plusieurs zones du corps, qui s’accompagne par de fortes démangeaisons. La dermatite atopique, plus connue sous le nom d’eczéma atopique, est une affection fréquente de la peau. En raison de l’inconfort qu’elle entraîne et de son impact sur l’image de soi, elle peut être vécue comme invalidante par ceux qui en souffrent. Environ 60% des patients développent la maladie au cours de leur première année de vie et 90% dans les cinq premières années. Si les symptômes ont tendance à s’atténuer, voire à disparaître avec l’âge, dans 10 à 30% des cas, ils persistent à l’âge adulte.
Acné
L’acné est une maladie du follicule sébacé formé par la glande sébacée et le poil. À la puberté, la glande sébacée sécrète du sébum en excès et trop épais, ce qui obstrue son orifice. C’est ce qui s’appelle la séborrhée. Cela provoque alors des comédons ouverts –les fameux points noirs– et des microkystes blancs, aussi appelés comédons fermés. Apparaissent également des pustules et des papules qui sont des petits boutons fermes et lisses.