Le ski carving, trop dangereux pour les genoux?
Les blessures aux genoux sont les plus fréquentes chez le skieur du dimanche (34% des cas selon le Bureau de prévention des accidents). Ce phénomène, les spécialistes l’attribuent à l’arrivée du ski carving: «Avec un ski plus taillé et au rayon plus important, la force centrifuge exercée sur le genou est énorme. Avant, le skieur tentait de maîtriser la pente. Aujourd’hui, il essaie de maîtriser le ski», commente le Dr Gérald Gremion, responsable du Centre de médecine du sport au CHUV à Lausanne. Le genou se trouve d’autant plus sollicité que la cheville et le bas de la jambe sont figés par la chaussure rigide. Les fractures de la jambe ou du tibia sont devenues plus rares, tandis que la rupture du ligament croisé antérieur se généralise. Sur des pistes qui ressemblent de plus en plus à de véritables boulevards, les novices goûtent certes à la vitesse mais au péril de leurs genoux!
Une entorse grave du genou peut survenir à la suite d’une chute, d’une collision, d’une mauvaise réception ou d’un simple déséquilibre. Les lésions atteignent le plus souvent les ligaments (croisé antérieur et latéral interne), puis le ménisque et le cartilage. Quel que soit le type de blessures, le mécanisme de torsion est le même: «A haute énergie, le genou fléchi part à l’extérieur en rotation, provoquant une rupture ligamentaire. Ou alors, le skieur, sans chuter, part en arrière et tente de se redresser. Dans l’effort, le ligament croisé antérieur est guillotiné par l’os», continue le Dr Gremion. Le genou craque, une douleur brutale rend alors impossible la fin de la descente. Le lendemain, il enfle en raison de l’hémorragie.
Le ligament croisé antérieur, qui assure la stabilité du genou en avant et en torsion, est une structure peu élastique. Mis sous tension exagérément, il se déchire. Dans la majorité des cas, la cicatrisation n’est pas spontanée, explique le Pr Daniel Fritschy, Médecin chef du Service de chirurgie orthopédique aux Hôpitaux universitaires de Genève: «C’est comme un câble de téléphérique. S’il se rompt, il tombe.» La chirurgie consiste à prélever une partie du tendon (soit rotulien, soit ischio-jambier) pour remplacer le ligament rupturé. Elle représente le meilleur choix chez des patients jeunes et sportifs, mais aussi chez les professionnels de la montagne. Après l’opération, une rééducation de huit à neuf mois est nécessaire pour permettre la cicatrisation et la reprise du sport. Dans les autres cas, l’alternative raisonnable est de traiter par physiothérapie.
Véritable amortisseurs en cartilage fibreux, les ménisques sont aussi très souvent touchés. Lors d’une entorse grave, ils se déchirent, le genou «lâche», gonfle et devient douloureux. Une cicatrisation spontanée est possible si la déchirure atteint la zone périphérique. Sinon, on les suture par arthroscopie (grâce à un tube qui permet d’accéder à l’articulation). Si le patient est jeune, sauver les ménisques est indispensable pour préserver la stabilité et la mobilité du genou.
Des chocs importants peuvent aussi enfoncer ou arracher le cartilage de l’articulation. En cas de gêne à la flexion, de douleur insistante ou si un morceau se balade dans l’articulation, une opération sera nécessaire. Mais surtout, quel que soit le traitement, plus le genou est abîmé plus le risque d’arthrose à long terme est élevé.
Très technologiques, les skis carving le sont-il trop? C’est en tout cas l’avis de la Fédération internationale de ski (FIS) qui, pour limiter les dégâts, instaure dès la saison prochaine une nouvelle règlementation sur les dimensions des skis de compétition. Sans doute au détriment du spectacle, les lattes seront désormais plus étroites et plus longues avec un rayon plus grand, visant à réduire leur «agressivité». Une révolution gage de sécurité ou un regrettable retour en arrière? Le temps nous le dira.
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