Morsure d'animal

Dernière mise à jour 16/09/11 | Maladie

Les morsures d'animaux peuvent être superficielles ou profondes. Elles peuvent se compliquer d'une infection, d'un tétanos ou de la rage et, s'il s'agit d'un serpent, d'une envenimation.

Brève description

Les morsures d’animaux peuvent entraîner :

  • une blessure : superficielle ou profonde avec éventuellement un arrachement ou un écrasement des tissus (peau, muscles, os, articulations). Les complications peuvent être d’ordre esthétique ou impliquer un risque vital en cas d’atteinte des vaisseaux sanguins ou d’infection
  • une infection bactérienne à l’endroit de la morsure : des bactéries provenant de la bouche de l’animal peuvent infecter la plaie dans les 12 à 24 heures suivant la morsure. L’infection peut être localisée à l’endroit de la morsure ou entraîner une infection qui s’étend à la peau et aux tissus adjacents (muscles, os, articulation)
  • une infection bactérienne généralisée : des bactéries provenant de la bouche de l’animal peuvent passer de la plaie au sang de la personne mordue et entraîner une infection grave, voire parfois mortelle
  • le tétanos : la morsure peut être contaminée par la bactérie à l’origine du tétanos (présente partout dans la terre), qui est une maladie potentiellement mortelle. L’ensemble de la population est en général vacciné, mais un rappel est souvent nécessaire après une morsure
  • la rage : La rage terrestre (c’est-à-dire transmise par des chats, chiens, renards, etc.) est éradiquée en Suisse depuis 1996. La maladie est par contre présente dans le monde entier chez les chauves-souris. Si le chat ou le chien est malade, de propriétaire inconnu ou que l’animal a séjourné les 12 derniers mois dans une zone de rage terrestre, on considère que l’animal est potentiellement enragé. La rage étant une maladie dont l’issue est toujours fatale, en cas d’incertitude après une morsure, l’administration de sérum antirabique (immunoglobulines) et/ou du vaccin est souvent nécessaire
  • une envenimation (après morsure de serpent) : parmi les serpents indigènes (animaux de vivarium exclus), seule une morsure de vipère comporte un risque d’envenimation. Le serpent injecte, à travers ses crochets, un liquide (produit par les glandes à venin) dont le but naturel est d’initier une destruction des tissus de la proie. Les manifestations de l’envenimation sont très variables et peuvent survenir jusqu’à 6 heures après la morsure, mais pas plus tard. En Suisse, aucun décès par morsure de vipère indigène n’a été rapporté depuis 30 ans

Symptômes

Une morsure peut entraîner différents types de blessure :

  • une blessure superficielle (abrasion du derme)
  • une blessure punctiforme (qui a la forme, la taille d'un point) profonde (surtout lors de morsures de chat)
  • un arrachement de tissus (surtout lors de morsure de chien)
  • un écrasement de tissus (surtout lors de morsure de chien)
  • une atteinte d’un os ou d’une articulation
  • une atteinte de vaisseaux sanguins avec saignement

Lorsque la blessure est infectée (par des bactéries), les symptômes les plus courants sont :

  • une région de la morsure rouge, chaude, douloureuse et gonflée
  • de la fièvre
  • un sentiment de malaise, de vertiges ou d’étourdissement

Après une morsure de serpent, les symptômes les plus courants de l’envenimation, décrits selon quatre stades, sont :

1. l'absence d’envenimation : traces de morsures sans autre symptôme

2. l'envenimation légère : œdème (gonflement) et douleur locale, sans aucun signe ailleurs qu’au niveau de la région mordue

3. l'envenimation modérée : œdème (gonflement) s’étendant au membre mordu, avec une sensation de malaise (sueurs froides, étourdissements, vertiges) ou des symptômes digestifs (vomissements et diarrhées)

4. l'envenimation sévère : œdème (gonflement) généralisé, réaction allergique sévère (réaction anaphylactique), état de choc

Causes

Les morsures sont souvent la conséquence de comportements inadaptés d'une personne qui ne prévoit pas qu'un animal puisse réagir avec violence à certaines situations (réaction de défense en cas de peur ou de douleur) ou modification de ses habitudes (manque d'espace, position hiérarchique (dominance) de l'animal).

Facteurs de risque

Le risque d'infection dépend du type de morsure et est plus important si :

  • la blessure est profonde ou de grande taille
  • la plaie est punctiforme (qui a la forme, la taille d'un point), comme après une morsure de chat
  • la plaie s’accompagne d’un écrasement ou d’un délabrement des tissus
  • la morsure est située à la main ou au visage
  • la morsure est proche d’un os, d’un tendon ou d’une articulation

Le risque d’infection et la sévérité de l’infection dépendent aussi de facteurs propres à la personne mordue, comme :

  • une baisse de l’efficacité des défenses immunitaires (suite à la prise de médicaments qui diminuent l’immunité ou en l’absence de rate)
  • un mauvais drainage lymphatique ou veineux du membre mordu. (par exemple après l'opération d'un cancer du sein)

La rage peut être transmise à la personne lorsque le virus de la rage se trouve dans la salive de l’animal qui l’a mordue. Le risque d’attraper la rage suite à une morsure dépend de la probabilité que l’animal ait la rage. Ce risque est plus élevé en cas de morsure par :

  • une chauve-souris
  • un chat ou un chien ayant l’air malade, de propriétaire inconnu ou ayant séjourné au cours des 12 derniers mois dans une zone où sévit la rage terrestre

Traitement

Le traitement de la morsure consiste en un rinçage abondant et immédiat avec une solution physiologique ou un lavage à l’eau du robinet et au savon, suivi d’une désinfection avec une solution iodée (Betadine par exemple).

Parfois, une opération sous anesthésie (générale ou locale) est nécessaire pour nettoyer ou suturer la plaie.

En cas d’infection de la morsure, le traitement comporte l’immobilisation du membre blessé au moyen d’une attelle ou d’un bandage et l’administration d‘antibiotiques (par voie orale ou intraveineuse).

Après une morsure de serpent, le traitement comporte une évaluation médicale avec, si nécessaire, une surveillance de quelques heures et l’administration d’un sérum anti-venin pour les envenimations modérées et sévères.

Evolution et complications possibles

Sans traitement antibiotique, le risque d’infection de la morsure par des bactéries provenant de la bouche de l’animal est élevé car, lorsqu'elles entrent en contact avec les tissus endommagés par la morsure, les bactéries trouvent des conditions favorables à leur multiplication.

Si l’infection à l’endroit de la morsure est sévère, elle peut nécessiter, en plus du traitement antibiotique, une intervention chirurgicale. Rarement, en cas de passage de la bactérie dans le sang (surtout chez les personnes avec des défenses immunitaires diminuées), l’infection peut être mortelle.

Le tétanos est causé par une toxine produite par la bactérie à l’origine de la maladie. Le tétanos se manifeste par des contractures et des spasmes musculaires, des convulsions et peut conduire au décès.

Prévention

Prévention des morsures

Dans la majorité des cas, les morsures peuvent être évitées par un comportement adéquat. Il faut éviter de prêter des sentiments humains aux animaux et garder à l'esprit qu'ils ne réagissent pas comme nous (leur règles "sociales" sont différentes). Il est également prudent de ne pas caresser ou s'approcher trop d'un animal qu'on ne connaît pas.

Prévention de l'infection d'une morsure

L’infection d’une morsure peut la plupart du temps être évitée par un traitement approprié immédiat. Un antibiotique sera en général prescrit par le médecin pour 3 à 5 jours ; un rappel antitétanique doit être effectué si le dernier vaccin date de plus de 5 ans et des immunoglobulines (sérum contenant des anticorps) pourront être administrée s’il existe un risque que l’animal soit enragé.

Informations utiles au médecin

En cas de morsure, le médecin s’intéressera en particulier :

  • à l’animal qui a mordu (espèce, séjour hors de Suisse dans les 12 derniers mois, propriétaire connu ou non)
  • à l’endroit de la morsure (au visage, à proximité d’une articulation, d’un os ou d’un tendon)
  • au carnet de vaccination (dernière vaccination antitétanique, vaccination antirabique)
  • à la présence de symptômes (saignement, rougeur, douleur, fièvre, sentiment de malaise, de vertige ou d’étourdissement)

Examens

En fonction des informations recueillies et des résultats de l’examen physique, le médecin pourra décider d’effectuer un ou plusieurs des examens complémentaires suivants :

  • analyse de sang à la recherche d’une anémie, de signes d’inflammation ou de bactéries dans le sang
  • frottis de la plaie à la recherche de bactéries
  • radiographie à la recherche d’une fracture

Références

  • Boillat N, Frochaux V. Morsures d’animaux et risque infectieux. Revue Médicale Suisse 2008 ; 4 : 2149-55.
  • Senn N, Genton B. Prophylaxie pré- et postexpositionnelle de la rage : qui vacciner et comment ? Revue Médicale Suisse 2005 ; 1 : 1280-3.
  • Restellini A, Male P-J, Unger P-F, Raetzo M-A. 1997. Urgences médicales. M&H.

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