Le stress peut réduire l’espérance de vie

Il ne fait pas bon vivre dans des atmosphères où règnent des tensions négatives, facteurs de mauvais stress. Et ce n’est pas là qu’une affaire de confort psychologique. Des manifestations somatiques peuvent suivre. Une démonstration chiffrée et spectaculaire vient d’être apportée par des chercheurs de l’Université de Copenhague. Leur travail a récemment été publié dans le Journal of Epidemiology and Community Health (1).
Suivis pendant onze ans
Cette étude a évalué l'association pouvant exister entre des relations sociales stressantes et le risque de décès, toutes causes confondues. Elle a été menée chez 9870 hommes et femmes âgés de 36 à 52 ans. Ils participaient à la cohorte «Danish Longitudinal Study on Work, Unemployment and Health» et ont été suivis durant une période de onze ans (de 2000 à 2011). 4% des femmes et 6% des hommes sont morts durant la période d’observation.
Les participants, volontaires, ont dû répondre à des questions du type: «Subissez-vous des pressions de votre entourage de nature à vous inquiéter ou à vous blesser dans votre vie quotidienne?». Il était aussi question de savoir si la personne était en conflit récurrent avec l’autre membre de son couple, ses enfants, d’autres membres de sa famille, ses voisins ou ses amis.
Risques accrus
Durant la période de suivi de onze ans il est apparu:
- que les participants subissant de manière fréquente ou continue une «pression» négative de leur partenaire ont un risque accru de décès prématuré (respectivement de 81% et 93%);
- que lorsque la pression négative émane des enfants, le risque de décès prématuré est accru de 30%;
- que lorsque la pression négative est d’origine familiale, le risque de décès prématuré dans les onze ans est multiplié par 2,31 (pression fréquente) ou 2,64 (pression continue). Il en va de même lorsque cette pression émane des voisins.
Prévenir les conflits stressants
Il apparaît aussi que, comparativement aux femmes subissant un stress émanant de leur partenaire, les hommes ont un risque plus élevé de décès prématuré. Les causes des décès observés étaient variables: maladies cancéreuses, affections cardiovasculaires ou hépatiques, accidents et suicides. Une des hypothèses avancée est que les personnes subissant de manière récurrente des stress négatifs sont plus susceptibles que les autres d’adopter des comportements et des consommations à risque. On sait d’autre part que des évènements stressants peuvent avoir des conséquences en termes de démence.
Des résultats qui plaident en faveur du développement de méthodes et de réseaux de gestion des conflits de nature à prévenir ou à freiner le développement de conflits stressants s’installant dans la chronicité.
(1) Ce travail a été dirigé par Rikke Lund, du département de santé publique de l’Université de Copenhague. Un résumé (en anglais) de est disponible ici.

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