Gestion du stress: des risques différents après 50 ans

Dernière mise à jour 16/02/22 | Article
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Le stress est-il plus difficile à gérer avec l’âge? Tout dépend du type de stress! Si certaines situations sont moins bien supportées, d’autres deviennent plus faciles à gérer grâce à l’expérience.

De quoi on parle

En vieillissant, on apprend normalement à relativiser, à lâcher prise. On développe une certaine connaissance de soi-même, on est conscient de ses propres capacités et en mesure de prendre du recul. Tout cela permet de gérer plus facilement bon nombre de situations stressantes.

Mais en même temps, on n’a plus à 50 ans la vivacité de ses 20 ans. Certaines choses sont plus difficiles à supporter, par exemple le bruit, l’agitation et le changement de manière générale. On ne récupère plus si bien des périodes de grande sollicitation professionnelle, des efforts physiques importants, des nuits blanches ou du décalage horaire. La tolérance envers certains comportements ou fonctionnements peut également diminuer.

Il existe des facteurs de risque de stress inhérents à l’avancement en âge: difficultés de concentration, trous de mémoire et autres petits problèmes sont susceptibles de diminuer nos capacités de résistance face au stress professionnel.

Les enjeux

Environ 15% des victimes de burn-out sont âgées de 50 à 60 ans, d’après les statistiques personnelles de Catherine Vasey, psychologue et spécialiste du burn-out depuis 2000.[1] Contrairement aux personnes plus jeunes, la plupart souffrent d’épuisement en raison d’un conflit de valeurs et non pas parce qu’elles sont dépassées par l’ampleur de leur engagement.

«Les patients de cet âge pensent que c’est le dernier moment pour réaliser leur idéal, incarner dans leur travail les valeurs auxquelles elles croient, concrétiser leur espoir d’être utiles et faire fructifier les compétences professionnelles acquises au cours de leur carrière», explique Catherine Vasey. «Encore dix ans à tirer avant la retraite!» est une phrase qui revient souvent en consultation.

Selon la spécialiste, il est absolument nécessaire d’apprendre à se protéger et d’accepter son besoin de travailler autrement, de moins s’exposer, de jouer davantage un rôle de conseiller, de transmettre son savoir-faire.

Que faire

Les recherches en psychologie montrent que pendant la première partie de la vie, nous avons tendance à être tournés vers l’extérieur, vers la réussite matérielle et l’accomplissement professionnel. Nous sommes particulièrement sensibles aux signes extérieurs de réalisation de soi, au statut social. Mais à partir de 45-50 ans, des envies plus profondes se font sentir. On se découvre d’autres préoccupations philosophiques ou spirituelles, avec parfois un sentiment de manque existentiel. Comme disait le psychanalyste Gustav Jung: «Ce qui était essentiel au matin de notre vie le semble moins dans l’après-midi.»

Il peut alors être utile de s’interroger soi-même pour déterminer si la solution consiste à s’accommoder de notre situation ou à prendre des mesures pour changer quelque chose de concret. «De quoi ai-je envie?» «Quelles sont les choses qui me font du bien?», sont des exemples de questions intéressantes de ce point de vue-là.

Certaines personnes décident de se lancer un nouveau défi, par exemple en reprenant des études ou en se remettant à faire du sport. D’autres s’initient à la méditation et/ou à des techniques de relaxation. L’activité physique est un excellent dérivatif, qui permet de rester en bonne santé. Dans tous les cas, il est salutaire de ne pas rester seul avec ses interrogations et ses doutes existentiels. Il n’y a pas de honte à consulter un professionnel de la relation d’aide.

Bon à savoir

La fameuse «crise de la quarantaine» n’est pas une fatalité: contrairement à la légende, tout le monde n’est pas obligé de passer par là, même si peu de gens échappent toute leur vie à une profonde remise en question.

Rappelons également que le stress est un phénomène normal, une réponse physique, émotionnelle et psychique naturelle face à un changement ou à un danger. Il existe donc un «bon stress», qui nous stimule et nous aide à répondre à une situation nouvelle, et un «mauvais stress», qui nous épuise, parce qu’il dépasse nos capacités d’adaptation. Dans ce cas, il est important de saisir toutes les occasions de mettre des limites afin de ne pas continuer à se laisser déborder.

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[1] www.noburnout.ch