Da Vinci, le robot chirurgien
EXPERTS
Précision accrue
Quels avantages la technique apporte-telle? «Elle fournit une vision 3D au chirurgien, ce qui lui permet plus de précision dans ses gestes, indique le Dr Ghavami. Pour des gestes très méticuleux, comme faire un nœud avec un fil inframillimétrique (0,1-0,4 mm), le robot élimine les petits tremblements naturels de la main du chirurgien.» Confortablement assis à la console, le chirurgien ressent aussi moins la fatigue. A la clé, des interventions plus précises et donc plus sûres et, selon les opérations, des séjours plus courts à l’hôpital.
«Dans un bloc, robot ou pas, il y a du monde», sourit le Dr Ghavami. Un chirurgien-assistant est toujours présent auprès du malade, avec des instruments de chirurgie classique, ainsi qu’un anesthésiste et une infirmière-instrumentiste.
La console de commande
C’est là que s’installe le chirurgien. Les poignées dans lesquelles il met ses mains animent les instruments placés sur les bras du robot. Ceux-ci reproduisent exactement les mouvements du médecin. Il voit en trois dimensions la profondeur du champ opératoire grâce à deux caméras, une pour chaque oeil. Pour la formation des chirurgiens, deux consoles peuvent être utilisées en parallèle, fonctionnant comme les doubles commandes d’une voiture d’auto-école.
La tour vidéo
Surplombée par un moniteur, cette tour bourrée d’électronique transmet aux bras du Da Vinci et aux instruments chirurgicaux les commandes du chirurgien. On y trouve également des dispositifs annexes comme un insufflateur de gaz carbonique, des ciseaux à ultrasons ou une source de lumière froide.
Le chariot patient
Cet élément est mobile. On le positionne au-dessus du patient à l’endroit que l’on souhaite opérer. Trois de ses quatre bras sont équipés d’instruments de chirurgie: scalpels, pinces, écarteurs et autres portes-clips. Le quatrième porte deux caméras qui permettent au chirurgien et à l’équipe de voir en trois dimensions la zone qu’ils opèrent. Une infirmière-instrumentiste place les instruments requis sur les bras du robot.
Un bijou technologique
Installé à La Clinique de La Source à Lausanne en 2012, le robot chirurgical Da Vinci a déjà participé à plus de 500 interventions. Il a ainsi réalisé des bypass gastriques et retiré des côlons, des utérus ou des prostates pour traiter des cancers.
Ou plutôt, il a servi d’outil pour ces opérations à des médecins bien humains de la Clinique et du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). «Il s’agit d’une interface entre le malade et le chirurgien, explique le Dr Bijan Ghavami de la clinique. Da Vinci ne peut rien faire tout seul, il n’est qu’un instrument, mais un instrument sophistiqué.» Le robot ne fait que reproduire les gestes du chirurgien à la console. «Pour nous, c’est comme avoir l’instrument en mains», relate le médecin.