Ne craignez plus l’IRM
«Quand j’ai dû passer ma première IRM, j’étais vraiment anxieuse, non pas à cause de l’appréhension des résultats de l’examen, mais parce que j’ai horreur d’être enfermée, raconte cette patiente. Et c’était vraiment angoissant et stressant de rester immobile pendant un certain temps dans cet espace étroit et entourée du bruit assourdissant qu’émet l’appareil. La deuxième fois, j’ai fait part de mon appréhension à mon médecin, qui m’a appris qu’il existait maintenant un appareil ouvert pour des personnes comme moi. Ce fut un vrai soulagement!»
Comme cette femme, de nombreuses personnes angoissent à l’idée de devoir passer un examen IRM. D’autres en sont exclues pour des raisons de surpoids ou de handicap physique.
Grâce à l’influence du lobby des personnes souffrant d’obésité aux Etats-Unis notamment, de nouveaux modèles d’appareils plus accessibles et conviviaux, car plus ouverts, ont vu le jour. Mais ils sont encore rares en Europe et en Suisse. La Suisse romande en compte une demi-douzaine, dont cinq dans les instituts d’imagerie médicale du Réseau 3R (Réseau Radiologique Romand), à Sion, Morges, Onex, Fribourg et Epalinges.
Précurseur en la matière, le directeur et fondateur de 3R, le Dr Dominique Fournier, radiologue FMH, souligne que le choix s’est porté sur ce type d’appareil, dont le prix d’achat est nettement plus élevé que celui d’un modèle standard, car il permet de réaliser des examens IRM de qualité chez des patients qui ne pourraient en bénéficier avec les modèles fermés. «Ces appareils à haut champ, soit des champs magnétiques d’une intensité de 1-1.5 Tesla, haut de gamme, offrent une qualité d’image comparable aux appareils usuels.»
Comment fonctionne un IRM
Au lieu d’utiliser des rayons X, comme pour les radiographies, les appareils d’imagerie à rayonnement magnétique (IRM) utilisent le champ électromagnétique d’un gros aimant, placé autour du corps du patient. Ce champ crée un signal différent selon la composition des tissus stimulés par des ondes radio. Les signaux ainsi recueillis par un ordinateur forment une image de la région examinée, en coupes ou en 3D. L’IRM permet donc de voir l’intérieur du corps sans rayons ionisants, et surtout, d’analyser aussi les tissus mous (par exemple muscles, cerveau, viscères), mieux que par radiographie ou scanner.
Les divers modèles d’IRM
On compte aujourd’hui quatre types d’appareils.
L’IRM standard
Dans l’IRM standard l’aimant est placé horizontalement autour du patient. C’est le fameux «tunnel» dans lequel le patient est couché sur un lit coulissant permettant de placer la région du corps à examiner au centre du tunnel, de façon à pouvoir obtenir les meilleures images. S’il s’agit par exemple du genou, une bonne partie du corps devra se trouver dans le tunnel.
L'IRM ouverte
L'IRM ouverte a son aimant installé verticalement (tambour), et non pas horizontalement. Appelé aussi «IRM à 360°», l’appareil est ouvert sur les côtés.
Ce modèle est particulièrement adapté:
- en cas de claustrophobie ou de surpoids (poids maximal: 240 kg);
- aux bébés qui peuvent rester couchés contre leur mère;
- au jeune enfant, car un parent peut rester à côté de lui pour lui tenir la main et veiller à ce qu’il reste immobile, ce qui évite également de faire une sédation;
à une personne souffrant d’un handicap physique ne lui permettant pas de rester couchée sur le dos.
Il est aussi possible de réaliser des études dynamiques de la colonne cervicale, de l’épaule et du genou.
L’IRM assise
L’IRM assise, appareil plus petit, permet d’examiner les membres du corps (mains, bras, coudes, genoux, jambes, chevilles, pieds).
Le patient est assis dans un fauteuil et la région à examiner est glissée dans un petit tunnel. Le reste du corps est hors de l’appareil.
Cet IRM est particulièrement adapté:
- aux personnes souffrant de claustrophobie;
- aux enfants (pas besoin de sédation);
- aux personnes souffrant d’affections rendant la position couchée difficile.
L’IRM ouverte-debout
Le patient peut y être installé debout ou assis, et prendre diverses positions (étude dynamique) selon les zones du corps à examiner: cambré, penché en avant, de côté, ou avec la tête tournée, penchée, etc.
Cet appareil est surtout utilisé pour l’étude de la colonne dans la position qui provoque les douleurs, en la soumettant à des tensions ou au poids du corps.
L'appareil étant extrêmement lourd et volumineux, et impliquant un certain nombre de contraintes techniques, rares sont les instituts qui le proposent.
Actuellement en Suisse, un seul institut de radiologie possède une telle machine dans le canton de Zurich.