Ulcère veineux: les derniers progrès de la «thérapie cellulaire en spray»
La nouvelle est de nature à réjouir tous ceux qui souffrent d’ulcères de jambes dits «veineux» ainsi que les soignants, médecins ou non, qui les prennent en charge souvent au long cours. Cette nouvelle figure dans une toute récente publication de l’hebdomadaire médical britannique The Lancet. Elle établit en substance les bénéfices dans le traitement des ulcères de jambe veineux de pulvérisations d’un spray (HP802-247) nouveau et original: il est composé d'une combinaison de cellules de peau et de protéines. Ajouté au traitement standard, il semble permettre d’accélérer notablement le processus de guérison.
Méconnu, l’ulcère veineux de jambe n’est pas une rareté. C’est aussi une pathologie coûteuse. Dans le commentaire qu’ils font de la publication du Lancet, Matthias Augustin et Wolfgang Vanscheidt (University Medical Center, Hambourg) estiment à environ 10000 euros annuels la prise en charge de cette pathologie chronique. On estime que près de 2% des adultes âgés de 65 ans et plus en souffriraient. Le traitement standard associe des méthodes de compression, la prévention des infections toujours possibles et, autant que faire se peut, une surélévation des jambes. Ce traitement est souvent temporairement efficace. Mais en vérité, seul une proportion de ces lésions caractéristiques (entre 30 et 75% selon les cas) guérissent totalement. Pour les autres, on doit envisager des greffes cutanées.
La publication prometteuse du Lancet concerne un essai dit de phase II. Il a été mené de 2009 à 2011 par des chercheurs de l'Université de Miami et de plusieurs autres institutions américaines. Les auteurs établissent l’efficacité d’une forme de thérapie cellulaire appliquée sous forme de spray contenant des kératinocytes (catégorie principale des cellules de la couche externe de la peau) et des fibroblastes (cellules présentes dans le tissu conjonctif). Ces cellules ont été cultivées en laboratoire et sont dérivées de prélèvements de prépuces de nouveau-nés lors de la pratique de la circoncision. Prolixes en détails techniques, les auteurs de la publication ne le sont guère pour ce qui est de l’origine de ces prépuces et des conditions de leur obtention. Pourquoi?
Les chercheurs concluent que tous les ulcères de jambe veineux pourraient être soignés et guéris sans recours à la greffe de peau, avec une formulation en pulvérisation de kératinocytes et de fibroblastes, à une dose optimale d'un demi-million de cellules par ml tous les 14 jours. Les 228 personnes adultes ayant participé à cette étude ont été recrutées dans vingt-huit centres aux Etats-Unis et au Canada. Tous avaient au minimum un et jusqu’à trois ulcères. Celui retenu comme cible devait être d’une superficie de 2 à 12 cm2 persistant depuis 6 à 104 semaines. Il devait également y avoir un reflux veineux confirmé par échographie doppler. L’étude a été menée dans les règles de l’art (double-aveugle, randomisée, contrôlée versus placebo) et si elle a été financée par le fabriquant du spray étudié (Biotherapeutics Healthpoint), les auteurs (dont certains déclarent un conflit d’intérêt) assurent avoir pu travailler en toute indépendance. L’étude a toutefois été coordonnée par Dr Herbert B. Slade (Healthpoint Biotherapeutics, Fort Worth, Texas).
L'analyse des résultats a montré une réduction statistiquement significative des lésions, les événements indésirables étant sensiblement les mêmes et ayant la même fréquence dans tous les groupes de l’étude. Après 12 semaines de ce traitement avec le dosage optimal, 70% des patients atteignent la cicatrisation contre 46% dans le groupe témoin.
Pour les promoteurs de cette technique, il s’agit là de résultats porteurs d'espoir pour les patients à ulcères difficilement curables. Si ce traitement devait être approuvé, il pourrait selon eux être utilisé en combinaison des traitements standards de l'ulcère veineux et de l'insuffisance veineuse. D'autres essais devraient valider la sécurité et l'efficacité du spray sur un plus grand nombre de patients et étudier s’il constitue une solution permettant de faire l’économie de greffes cutanées. Dans le commentaire louangeur qu’ils font de cette publication, les spécialistes allemands de dermatologie rappellent que différentes thérapies cellulaires sont actuellement en cours d’expérimentations cliniques (ou déjà disponibles). Ils citent ainsi Apligraf (Organogenesis, Canton, MA, USA), Dermagraft (Smith & Nephew, San Diego, CA, USA) et Epidex (Euroderm, Leipzig, Germany).
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