Facteurs de risque des maladies mortelles chez les femmes
D’après l’OMS (Organisation mondiale de la santé), les maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, maladie cérébro-vasculaire, maladies des artères périphériques, athérosclérose, etc.) sont la première cause de mortalité dans le monde, suivies par les cancers. Même si ces pathologies sont aussi meurtrières chez les hommes que chez les femmes, l’analyse des facteurs de risque montre des caractéristiques particulières aux femmes.
Par exemple, le diabète, et plus particulièrement le diabète insulinodépendant (diabète de type 1), augmente davantage le risque cardio-vasculaire chez les femmes que chez les hommes.
Variations hormonales : bénéfices et risques
Un autre facteur de risque typiquement féminin est constitué par la variation hormonale qui survient chez la femme après la ménopause. En effet, il est connu que les hormones féminines en âge fertile (œstrogène et progestérone) ont un rôle protecteur du cœur et des artères. Avant la ménopause, les femmes sont donc mieux préservées que les hommes face aux maladies cardiovasculaires, mais après cette période, le risque entre les deux sexes s’égalise.
Les études médicales montrent qu’entre 45 et 64 ans, une femme sur neuf sera atteinte d’une maladie cardiovasculaire, mais après 65 ans ce chiffre passe à une femme sur trois. Puisqu’avant cet âge critique les femmes sont suffisamment protégées par leurs hormones, de nombreux médecins recommandent pour elles la prise de l’aspirine, pour son effet préventif des maladies cardiovasculaires, seulement après 65 ans.
La ménopause ne représente pour autant pas un facteur de risque en soi. Toutefois plusieurs études ont montré que la ménopause précoce (survenant avant 44 ans) est associée à une augmentation plus rapide des risques de maladies cardiovasculaires.
Substitution hormonale, maladies cardiovasculaires et cancer
En raison du rôle cardioprotecteur des hormones féminines, il paraissait logique de penser qu’un traitement hormonal substitutif pouvait, entre autres, prévenir l’augmentation des risques de maladies cardiovasculaires. Cependant, de nouvelles études montrent que ces médicaments n’ont pas les effets bénéfiques espérés.
D’autre part, la substitution hormonale a été reconnue comme facteur de risque pour les cancers du sein. Son arrêt semble baisser directement l’incidence des cancers du sein chez les femmes de 50 à 69 ans. Même s’il est indiqué et prescrit pour améliorer la qualité de vie des femmes ménopausées, les bienfaits de ce traitement restent donc à évaluer au cas par cas.
Consommation de tabac
Un autre facteur de risque en augmentation chez les femmes est le tabac. Alors que le tabagisme baisse chez les hommes, corrélé par une diminution des maladies les plus meurtrières, la tendance inverse s’observe chez les femmes. Seulement en Suisse, en peu d’années, la consommation de tabac a augmenté de 16 % chez les femmes, avec des répercussions néfastes notamment sur la santé du cœur et des poumons.
En effet, le tabac est un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires, même en cas de consommation modérée. Le fait de fumer 1 à 4 cigarettes par jour multiplie le risque d’événements cardiovasculaires par 2 ou par 3 selon les personnes et la présence d’autres facteurs de risque associés.
Pour que les effets néfastes du tabagisme se dissipent complètement, il faut attendre trois ou quatre ans après l’arrêt du tabac, et cela indépendamment de la quantité de cigarettes consommées, de la durée du tabagisme ou de la présence d’autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires.
Le cancer du poumon augmente chez les femmes
Cette variation de la consommation de tabac entre les deux sexes se répercute aussi dans l’apparition de nouveaux cancers chez la femme. Alors que, depuis quelques années, les cancers du poumon diminuent chez les hommes, ils sont en nette augmentation chez les femmes. Aujourd’hui le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus meurtrier chez les femmes suisses, juste derrière le cancer du sein, qui reste la première cause de mortalité par cancer chez la femme en Suisse et dans le monde.
Vers une médecine et une politique de la santé spécifique au sexe
Par leurs caractéristiques physiologiques mais aussi par leurs comportements, comme l’augmentation de la consommation de tabac, les femmes présentent donc des facteurs de risques spécifiques qui différent de ceux des hommes. Aujourd’hui, plusieurs spécialistes soulignent l’importance d’un type de médecine et d’une politique de la santé plus personnalisées et qui tiennent compte, entre autres, des spécificités qui distinguent chacun des deux sexes.
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Référence
Adapté de «Les causes de mortalité chez la femme, entre cœur et cancer», Drs Mathilde Schaller, Marwène Grira, Adriana Keta et Hervé Spechbach, Service de médecine de premier secours, Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). In Revue Médicale Suisse, 2015:11:1755-60, en collaboration avec les auteurs.
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Cancer du poumon
Chaque année en Suisse, on dénombre environ 4100 nouveaux cas de cancer du poumon (carcinome bronchique), ce qui représente 10 % de toutes les maladies cancéreuses. Le cancer du poumon touche plus souvent les hommes (62 %) que les femmes (38 %). C’est le deuxième cancer le plus fréquent chez l’homme, et le troisième chez la femme. C’est aussi le plus meurtrier, avec 3100 décès par an.
Insuffisance cardiaque
Quand le cœur a de la peine à se remplir ou à expulser le sang, il n'arrive plus à assurer un débit sanguin suffisant. On parle d'insuffisance cardiaque.
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L'insuffisance veineuse est un trouble de la circulation dans les veines des jambes. Elle provoque des varices, un gonflement des jambes (œdème) et parfois des thromboses.