Repérer et traiter l'attaque cérébrale
On l'appelle aussi attaque cérébrale. Lors d’un accident vasculaire cérébral (AVC), un endroit du cerveau n'est pas assez bien alimenté en sang, soit parce que l'un de ses vaisseaux est bouché par un caillot (une petite masse de sang solidifié), soit parce que l'un de ses vaisseaux s'est rompu.
En cas d’AVC, une partie du cerveau ne reçoit donc pas assez d'oxygène ni de sucre, et des neurones meurent. Cela peut même causer la mort: l'AVC est l’une des causes principales de mortalité en Suisse. Le plus souvent, il engendre des handicaps physiques ou cognitifs durables.
Il est ainsi capital de repérer et de traiter l'AVC le plus vite possible, comme nous l'explique Patrik Michel, neurologue au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et médecin chef de son Centre cérébrovasculaire.
Quels signes doivent faire craindre un AVC?
Dr Patrik Michel: On suspecte un AVC lors de l’apparition très soudaine (ou quand on se réveille le matin) d’une paralysie d’un côté du corps, de troubles de la vue, de troubles du langage, de vertiges aigus et sévères ou de maux de tête inhabituels. Ces symptômes peuvent apparaître seuls ou combinés. L’important est qu'ils apparaissent d’une seconde à l’autre.
Lors d’une suspicion d’AVC, il faut immédiatement appeler le 144.
Plus rarement, un AVC peut aussi produire une paralysie d'une seule extrémité, une baisse aiguë de la vigilance pouvant aller jusqu'au coma, ou l’apparition soudaine d’un trouble du comportement ou d’une confusion. A nouveau, dans tous ces cas, appelez ou faites appeler le 144.
A l'hôpital, comment les médecins déterminent-ils qu'il s'agit bien d'un AVC?
Le médecin, si possible un neurologue dans un hôpital avec une unité cérébrovasculaire certifiée, réalise un examen neurologique rapide. Celui-ci est immédiatement suivi d’un scanner ou d’une IRM cérébrale des vaisseaux du cerveau et du cou. Des examens de laboratoire sont aussi pratiqués, notamment pour déterminer la quantité de sucre dans le sang.
Cette procédure permet de diagnostiquer ou d'exclure un AVC avec une fiabilité de plus de 90% dans la demi-heure ou l'heure. Et donc d'orienter et de traiter le patient très rapidement.
Comment traite-t-on ensuite l'AVC?
Une fois le diagnostic d’un AVC posé, on injecte un médicament pour dissoudre les caillots de sang qui bloquent les artères du cerveau. On appelle ce traitement «thrombolyse»; il devrait être administré dans les quatre à cinq heures suivant le début des symptômes. Parfois il est aussi nécessaire d’enlever ces caillots par le biais de petits cathéters, des sondes qu’un radiologue spécialisé introduit en urgence dans les artères qui mènent au cerveau.
Que gagne-t-on avec une prise en charge la plus rapide possible?
Plus vite le patient arrive à l’hôpital, notamment à un hôpital avec une unité cérébrovasculaire pratiquant la thrombolyse, meilleures sont ses chances de survivre et de ne pas garder de séquelles. Lors d’un AVC aigu non-traité, environ 2 millions de neurones meurent chaque minute. Une thrombolyse rapide peut limiter ce dégât.
D'où le slogan que promeuvent les spécialistes: «Time is brain», le temps, c'est du cerveau!
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Accident vasculaire cérébral (AVC)
L'AVC, ou "attaque cérébrale", est la conséquence d'un manque d'apport de sang dans le cerveau (obstruction ou rupture d'un vaisseau). Les symptômes ne sont pas toujours réversibles.