Mon enfant a un cancer: comment l’aider?
Certaines phases du traitement anticancéreux se pratiquent en ambulatoire. Les parents doivent donc être attentifs aux troubles que pourrait présenter leur enfant à la maison et veiller à le préserver des infections.
Le cancer lui-même ou son traitement entraînent parfois des complications. Dans ce cas, les parents ne doivent pas hésiter à demander de l’aide. Ils peuvent appeler le 144 ou le service d’urgences pédiatriques de l’hôpital si leur enfant présente des symptômes inquiétants comme des difficultés à respirer, la peau ou les lèvres bleuâtres, des convulsions ou qu’il a du mal à se réveiller.
Les médicaments utilisés dans le cadre de la chimiothérapie peuvent provoquer des nausées et des vomissements. Dans ce cas, il est recommandé de donner régulièrement à boire et d'administrer les médicaments, prescrits par les médecins, qui diminuent ces symptômes.
Si l’enfant est constipé, une bonne hydratation, un régime riche en aliments complets, fruits et légumes ainsi que des promenades peuvent l’aider. Pour des raisons infectieuses, aucun médicament ne doit être administré par voie rectale. Suite à la chimiothérapie, l’enfant peut avoir des aphtes dans la bouche. Il est possible de limiter leur apparition à l’aide d’une bonne hygiène buccale. Quant à ses ongles, il faut bien les nettoyer afin d’éviter les risques d’infection.
Les médicaments anticancéreux sont très souvent éliminés par l’urine. Il est donc nécessaire de changer fréquemment les couches des tout-petits afin que leur peau ne reste pas en contact avec ces produits. Si l’enfant est plus grand, il faut penser à nettoyer soigneusement les toilettes.
Hygiène et alimentation
Parents, pensez aussi à vous et au reste de la famille
Apprendre que son enfant est atteint d’un cancer est un choc. Les parents doivent être présents et donner de leur temps pour soutenir leur fils ou leur fille, au risque de bouleverser l’équilibre familial. La situation n’est pas facile non plus pour les frères et sœurs. Tout en étant inquiets pour le malade, ils peuvent aussi éprouver envers lui de la jalousie et se sentir délaissés. Il est donc conseillé aux parents de préserver du temps pour leurs autres enfants, mais aussi de prendre soin d’eux-mêmes en essayant, autant que faire se peut, de poursuivre quelques-unes de leurs activités favorites.
La plupart des microbes se transmettent par les mains. La première mesure à prendre consiste donc à inciter tous les membres de la famille à se laver très régulièrement les mains. Il est aussi conseillé de ne pas laisser dormir l’enfant dans la même chambre que ses frères et sœurs si l’un d’eux est malade et de ne mettre dans sa chambre ni vases de fleurs, ni plantes en pot.
Lors de la préparation des repas, il est nécessaire d’apporter un soin particulier à l’hygiène. Cela implique de se laver soigneusement les mains, d’utiliser des ustensiles de cuisine en métal et de nettoyer précautionneusement et régulièrement les plans de travail et le réfrigérateur, mais aussi de bien laver et éplucher les légumes. Par ailleurs, pour éviter les contaminations par des germes alimentaires, il faut exclure du régime de l’enfant un certain nombre d’aliments crus ainsi que les poissons fumés.
Certaines activités pratiquées à l’extérieur exposent l’enfant aux agents infectieux. C’est pour cette raison que les petits ne doivent pas jouer dans des bacs à sable ou dans la terre. D’une manière générale, si l’enfant fréquente des lieux publics confinés, il lui est recommandé de porter un masque. Quant à la baignade, elle est autorisée en mer et dans des piscines privées soigneusement entretenues si l’enfant ne porte pas de cathéter externe. Les enfants et les adolescents qui ont un taux diminué de plaquettes sanguines doivent prendre certaines précautions afin d’éviter les saignements et renoncer aux sports présentant un risque de choc ou de chute.
Les patients traités pour un cancer doivent être protégés des effets toxiques du tabac. Leur entourage doit donc s’abstenir de fumer et ils doivent éviter les lieux enfumés. Les plus grands doivent enfin savoir que l’alcool et les drogues peuvent interagir avec les médicaments, tout particulièrement pendant la chimiothérapie, ce qui peut avoir de sévères conséquences.
Dire la vérité
Certains parents hésitent à annoncer le diagnostic de cancer à leur enfant. Il est pourtant indispensable de lui en parler et de lui expliquer, avec des mots adaptés à son âge, ce qu’est sa maladie. Si ses parents ne lui ont rien dit, l’enfant peut penser qu’on lui a menti, se sentir exclu et imaginer que la situation est pire qu’elle ne l’est. En outre, si l’enfant comprend pourquoi on lui fait subir certains traitements et si on l’informe de leurs effets secondaires, il les acceptera d'autant mieux et pourra plus facilement y faire face.
Que penser des médecines complémentaires?
Les médecines complémentaires n’ont pas d’effet significatif prouvé sur la prolifération des cellules malignes et elles ne peuvent donc pas soigner un cancer. En revanche, certaines d’entre elles peuvent être utiles pour soulager les effets secondaires des traitements anticancéreux comme les douleurs, les nausées et les vomissements. Certaines médecines complémentaires ou pratiques comme le yoga, la relaxation, l’hypnose, la sophrologie, l’art-thérapie et les massages doux peuvent réduire le stress des enfants et des adolescents. Si on le souhaite, on peut y avoir recours. Toutefois, si les parents veulent donner à leur enfant un support de ce type, ils doivent d’abord en parler à l’équipe soignante qui évaluera les risques d’interaction et d'effets secondaires.
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Adapté de J’ai envie de comprendre… Le cancer de l'enfant et de l'adolescent, de Marc Ansari et Elisabeth Gordon, en collaboration avec Fabienne Gumy-Pause, Ed. Planète Santé, 2018.