Un coaching emploi pour les jeunes adultes suivis en psychiatrie

Dernière mise à jour 12/04/22 | Article
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En collaboration avec les unités de soins des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et différents partenaires économiques, scolaires et sociaux, des coachs aident à retrouver confiance et autonomie pour construire un projet professionnel ou de formation.

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Les personnes qui suivent un coaching ont deux à trois fois plus de chances de retrouver une activité que celles et ceux qui n’en bénéficient pas.

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L’Unité de psychiatrie du jeune adulte (UPJA) dispose de trois coachs qui suivent une cinquantaine de jeunes.

Cela fait plus d’une dizaine d’années que l’Unité de psychiatrie du jeune adulte (UPJA) des HUG propose un suivi coaching à ses patients et patientes. «Par le passé, nous partions du principe qu’un malade ne pouvait pas travailler tant qu’il n’était pas guéri. Or, plusieurs études internationales ont démontré qu’un coaching emploi ou formation peut parfaitement s’intégrer au parcours de guérison», explique le Dr Logos Curtis, responsable de l’UPJA.

Ainsi, le programme de cette unité accompagne les jeunes adultes tant au niveau de la prise en charge médicale de leurs troubles que de la recherche d’une activité professionnelle ou d’une formation. «Coachs et soignants interagissent entre eux. Ils ont ainsi une vision de l’individu dans sa globalité et non pas uniquement dans le cadre de son traitement ou de sa recherche d’emploi», poursuit le Dr Curtis.

«Connaître le traitement en cours, les conditions de vie et les envies des jeunes est un atout indéniable», explique Caroline Bartolini, infirmière spécialisée et job-formation coach. La prise en charge débute par un bilan qui fait un état des lieux de la situation de la personne en ce qui concerne sa formation en cours ou sa situation professionnelle. «À l’aide de différents outils, j’évalue son parcours dans ce sens. Par la suite, je m’adapte à son rythme et à ses besoins pour répondre aux objectifs qu’il ou elle se fixe. En fonction de ses envies, je peux l’orienter vers une formation ou un stage préprofessionnel. Mon bureau ne se trouve pas dans une unité de soins, la personne qui vient me voir ne se sent ainsi pas stigmatisée. J’investis alors sa partie saine, en lui montrant qu’elle n’est pas uniquement une personne souffrant d’une maladie», détaille Caroline Bartolini.

Bénéficier ainsi d’un accompagnement sur le chemin de la réinsertion a des effets thérapeutiques évidents, explique le Dr Curtis: «Certains symptômes, comme l’anxiété, la dépression, le retrait social, entre autres, diminuent. Le coaching a également un impact positif sur l’image de soi et offre de nouvelles perspectives d’avenir.» Les contraintes liées au traitement ne sont pas occultées, tout comme celles liées à la formation: «Une personne qui veut s’inscrire dans une école ou trouver une place d’apprentissage doit respecter certains délais imposés par la société. Ce n’est pas toujours clair pour une ou un patient suivi en psychiatrie, mais ces impératifs sont utiles, car ils donnent un objectif à atteindre. Certains jeunes redoublent d’énergie pour pouvoir s’inscrire dans un système de formation», confie Verena Marini, adjointe responsable des soins au Département de psychiatrie des HUG, répondante pour les soins à l’UPJA.

Et le Dr Curtis de conclure: «Ce n’est pas forcément le fait de trouver un emploi qui est bénéfique pour la personne, mais davantage l’approche combinée de soins et de coaching qui l’aide vraiment à se sentir mieux.»

«Grâce à mon coaching, j’ai décidé de suivre le collège pour adultes»

Sacha*, 23 ans, a dû arrêter ses études après une crise de décompensation. Il a passé plusieurs semaines à l’hôpital. En 2020, il commence le job-coaching et envisage l’avenir plus sereinement. «Après chaque séance, je me sentais bien. Je ressortais avec des objectifs concrets, cela me faisait sortir de tout ce processus thérapeutique. Aujourd’hui, je termine ma deuxième année au collège pour adultes. Grâce à ma coach, je pense à entreprendre des études d’art. Malgré les années difficiles que je viens de traverser, je sais que ma vie peut reprendre son cours et que je peux trouver un métier qui me passionne.»

* Prénom d’emprunt.

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Article repris du site  pulsations.swiss

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