L’importance des câlins chez les prématurés
(TEXTE Aude Raimondi)
Le toucher est le premier sens à se développer in utero. C’est un moyen de survie qui permet d’entrer en relation avec le monde extérieur. Or, les prématurés sont souvent placés en couveuse et nécessitent des soins rapprochés. Un environnement qui ne favorise pas les contacts avec les parents. On sait pourtant que les câlins sont bénéfiques pour le fonctionnement du cerveau de ces bébés nés trop tôt. Des études menées par l’Université de Lausanne viennent de démontrer que les expériences tactiles modifient le développement cérébral de l’enfant. Les parents sont donc encouragés à avoir des contacts doux avec leur enfant. Comme le nouveau- né a la peau très fine, il est recommandé de poser ses mains avec une pression constante, afin de l’englober. Ces gestes contenants sont rassurants et favorisent le confort et le sentiment d’amour. En outre, ils permettent au bébé de mieux tolérer d’autres interventions moins agréables, comme des soins médicaux.
Les études récentes ont pu mesurer l’effet immédiat de ces contacts avec les bébés: ils diminuent le taux d’hormones de stress et augmentent la sécrétion d’hormones de croissance. A l’inverse, si le nouveau-né subit de nombreux soins douloureux, il développe parfois des troubles de l’attachement. Les câlins ont donc un véritable impact sur le développement cognitif, moteur et relationnel de l’enfant.
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Reportage de Bastien Confino au Service de néonatologie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), en compagnie de l'infirmière Chloé Ducret et la maman de deux tous petits jumeaux: Nelson et Wilson. Entretien avec Micah Murrey, professeur au Département de radiologie et neuroscience clinique du CHUV et co-auteur de l’étude sur le toucher des prématurés.
Consultez le dossier "maternité" de RTS Découverte
Le Service de néonatologie du CHUV