Diabète, mode d’emploi
Comprendre la maladie. Accepter la maladie. Suivre son traitement. Evident? Non, pas vraiment. Ce chemin, simple en apparence, est semé d’embûches et de blocages psychologiques. L’enseignement thérapeutique dispensé aux HUG aide à lever ces obstacles. En prenant conscience de sa pathologie, le patient apprend à mieux se soigner.
«Notre approche, dite psychopédagogique, est centrée sur le patient davantage que sur le diabète. C’est notre force. Le programme d’éducation intègre toutes les dimensions de la personne: intellectuelle, émotionnelle et sociale. C’est la meilleure façon d’obtenir une adhésion optimale des personnes à leur traitement», explique le Pr Alain Golay, médecin-chef du service d’enseignement thérapeutique pour maladies chroniques.
Grâce à l’éducation thérapeutique, le nombre d’amputations liées au diabète a chuté de 80%
Et les chiffres sont éloquents. Chez les diabétiques ayant suivi le cursus complet d’enseignement thérapeutique, le taux des amputations des membres inférieurs chute de 80%. Celui des cécités de 90%. «Notre programme est unique en Suisse. Il comprend cinq jours d’hospitalisation et une surveillance 24h/24. Vous n’imaginez pas à quel point l’observation de nuit se révèle riche d’enseignements sur les rythmes des glycémies et les problèmes qui en découlent pendant la journée», souligne le Pr Golay.
Ateliers pratiques
La première consultation se déroule en présence d’un médecin et d’un infirmier. Là, il s’agit de comprendre le patient sur les plans biologique et psychosocial. La suite du programme se déroule en colloques individuels et ateliers pratiques. La personne apprend, en groupe, à mesurer son taux de glycémie, varier son alimentation, etc. Au cours de tables rondes, elle discute des situations vécues et des complications possibles.
Les cinq jours d’hospitalisation sont complétés par une à deux journées ambulatoires par an. «Lors de ces journées, nous appliquons des approches motivationnelles. L’objectif est d’aider la personne diabétique à gérer ses troubles alimentaires ou d’éventuels problèmes de sédentarité», ajoute le Pr Golay.
Le service d’enseignement thérapeutique pour maladies chroniques accueille chaque année quelque 300 patients et comptabilise environ 1250 journées ambulatoires. Créé il y a une trentaine d’années, il est centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé depuis 1983.
Cela change quoi le diabète?
La loggia de l’unité 5 CL, située dans le bâtiment D du site Cluse-Roseraie, arbore depuis cet été une toute nouvelle fresque. Elle est destinée aux patients diabétiques hospitalisés, parfois en urgence, qui découvrent leur maladie. «C’est un outil pédagogique. Les soignants peuvent évaluer l’information des patients avant leur sortie. Nous pouvons vérifier ce qu’ils ont appris de leur séjour et répondre à leurs préoccupations immédiates», indique Fabienne Maître, infirmière responsable d’unité au service de médecine interne générale. Un premier diagnostic de diabète suscite en effet toutes sortes de questions: dois-je en parler à mon patron? Puis-je encore voyager? Est-ce que je peux manger au restaurant? «La fresque illustre des situations de la vie de tous les jours. Le patient peut s’y projeter, contrôler ses connaissances et se rassurer sur sa capacité à gérer sa maladie au quotidien», souligne Fabienne Maître.
Pulsations - novembre-décembre 2012
Article original: http://bookapp.fr/api/hug/viewer/viewer.php?mag=HUGE_12B#13
Attention aux yeux des personnes diabétiques
Votre espérance de vie est cachée dans votre tour de taille
Le diabète affecte la santé visuelle
Pourquoi ne guérit-on toujours pas du diabète ?
Le diabète et lʹarsenic
Nos horloges internes pour contrôler le diabète
Diabète
Le diabète est une anomalie de l’utilisation du sucre (glucose) en raison d'un manque d'insuline ou d'une moins grande sensibilité de l'organisme à l'insuline.