Zoom sur… l’eczéma atopique
Des lésions caractéristiques
La forme prise par l’eczéma atopique évolue au fil du temps.
- Chez les bébés: l’eczéma apparaît surtout sur les zones convexes (ou «bombées»), comme le menton, les joues, coudes, genoux et chevilles.
- Plus tard dans l’enfance, puis à l’âge adulte: les lésions se trouvent plus fréquemment au niveau des plis (intérieur des coudes et des genoux notamment) et des surfaces planes (dessus des mains par exemple).
Que signifie «atopique»?
En chiffres
20%: la proportion, en Suisse, d’enfants souffrant d’eczéma atopique (elle est de 4 à 5% chez les adultes).
50 à 70%: le risque d’eczéma atopique si l’un des parents en souffre.
L’atopie est une prédisposition génétique à développer des réactions allergiques comme l’eczéma, la rhinite allergique et l’asthme. Les personnes atopiques ont tendance à avoir une hypersensibilité accrue à certains allergènes tels que les acariens, les pollens ou divers aliments. À noter toutefois que l’éviction d’aliments (hors cas d’allergies avérées) est déconseillée, car elle peut entraîner une perte de tolérance et accroître le risque d’allergie alimentaire.
Zoom sur une peau dite «atopique»
Plusieurs mécanismes sont à l’œuvre en cas d’eczéma atopique.
- Peau normale: la peau fait office de barrière physique et biologique. Elle limite ainsi la perte d’eau et la pénétration d’allergènes.
- Barrière cutanée fragilisée: tout commence par un dysfonctionnement de la barrière cutanée. Plusieurs facteurs génétiques sont impliqués, dont les mutations du gène de la filaggrine, une protéine essentielle de la peau. Cette dernière laisse plus facilement échapper l’eau par évaporation et devient alors plus sèche. Dans le même temps, cette barrière cutanée fragilisée favorise l’entrée d’allergènes (acariens par exemple) et modifie la composition bactérienne de la peau (microbiome).
- Réaction du système immunitaire: la pénétration d’allergènes, mais également de substances irritantes et de microbes, induit un dérèglement du système immunitaire, impliquant notamment des lymphocytes T, cellules responsables de la réponse inflammatoire.
Les bons réflexes
Une peau atopique nécessite une routine de soins adaptée et la plus douce possible. Parmi les gestes préconisés au quotidien:
- Usage de produits de toilette non agressifs et sans savon (huile lavante par exemple).
- Application régulière d’une crème hydratante.
- Port de vêtements confectionnés avec des tissus doux et naturels comme le coton, le lin ou la soie.
Traitements
Face à l’eczéma, la stratégie est double: renforcer la barrière cutanée et apaiser les pics d’inflammation lorsqu’ils surviennent. Adaptées à chaque situation et à l’ampleur des lésions, plusieurs approches sont possibles.
- Première ligne: prendre soin de la peau (lire ci-contre) et traiter l’inflammation à l’aide de dermatocorticoïdes (crèmes à base de cortisone) ou d’inhibiteurs de la calcineurine topique (crèmes anti-inflammatoires sans cortisone).
- Ponctuellement: pour réduire l’inflammation, une photothérapie peut être proposée. Elle repose sur deux à trois séances hebdomadaires de rayons UVB ou UVA au sein de structures médicales adaptées.
- Pour les cas sévères: si besoin, des approches visant à atténuer les réactions excessives du système immunitaire existent, notamment la cyclosporine sous forme de comprimés (usage limité dans le temps en raison de possibles effets secondaires), des traitements dits «biologiques» (injections deux fois par mois) et d’autres appelés «à petites molécules» ou «inhibiteurs de JAK» (comprimés à prendre quotidiennement).
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Article repris du site pulsations.swiss
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De la peau sèche à l’eczéma
Dermatite atopique
Une peau sèche avec des plaques rouges, parfois suintantes, sur une ou plusieurs zones du corps, qui s’accompagne par de fortes démangeaisons. La dermatite atopique, plus connue sous le nom d’eczéma atopique, est une affection fréquente de la peau. En raison de l’inconfort qu’elle entraîne et de son impact sur l’image de soi, elle peut être vécue comme invalidante par ceux qui en souffrent. Environ 60% des patients développent la maladie au cours de leur première année de vie et 90% dans les cinq premières années. Si les symptômes ont tendance à s’atténuer, voire à disparaître avec l’âge, dans 10 à 30% des cas, ils persistent à l’âge adulte.