Le Covid-19 révèle la palette de prestations de la télémédecine

Dernière mise à jour 08/12/20 | Article
PS38B_télémédecine_covid-19
Avant le Covid-19, la téléconsultation était quasiment l’unique forme de télémédecine utilisée en Suisse. La crise a permis d’étoffer les services. Tour d’horizon.

En Suisse, les centrales de télémédecine sont historiquement liées aux assureurs-maladie et proposent surtout des téléconsultations. Atteignables jour et nuit, toute l’année, elles enregistrent plus de 2 millions de contacts audio ou vidéo par an. Ces plateformes digitales fonctionnent toutes globalement de la même manière: les répondants sont des professionnels de la santé habilités à délivrer des ordonnances et des certificats d’incapacité de travail, lesquels sont envoyés au patient via une application téléchargeable sur l’App Store ou Google Play. Les médicaments sont à retirer dans la pharmacie habituelle du patient et un résumé de la situation est expédié au médecin traitant à des fins de suivi.

Réponse adéquate neuf fois sur dix

Leader du marché, Medgate emploie plus de 300 collaborateurs qui se tiennent gratuitement à disposition des assurés d’une vingtaine de caisses-maladie partenaires; les personnes qui ne sont pas assurées auprès d'une de ces caisses partenaires peuvent bénéficier des mêmes services via l'application Medgate, et sont alors facturés selon le tarif Tarmed. Medgate traite environ un million de cas par année, contre environ 400'000 pour son concurrent Medi24, affilié au groupe Allianz Partners. Les autres acteurs du marché sont Santé24 (lié à l’assurance Swica), Soignez-moi.ch etTonDocteur.ch. Selon des statistiques internes, le problème du patient trouve une réponse à la fin de la téléconsultation dans neuf cas sur dix.

Il existe également des plateformes spécialisées pour des problèmes bien précis, par exemple la dermatologie avec OnelineDoctor.ch, qui propose une évaluation par un spécialiste et des conseils personnalisés pour 55 francs. D’autres services sont gratuits, comme la plateforme de consultations en ligne pour les problèmes de consommation de substances et les addictions SafeZone.ch.

La vidéoconsultation rattrape son retard

Avec le Covid-19, les cabinets médicaux ont été fortement incités à recourir à la visioconférence pour leurs consultations. Ils ont dû se renseigner sur les logiciels existants, faire des essais et tâcher de trouver des solutions pour s’adapter rapidement à la situation. La Fédération des médecins suisses (FMH) a répertorié et évalué quatorze applications mobiles de visioconférence utilisables pour des vidéoconsultations. Certaines sont bien connues du grand public: Skype, WhatsApp, Google Meet et Zoom. Mais ce ne sont pas les mieux notées par la FMH, qui préfère recommander HIN Talk Video, Cisco WebEx, Microsoft Teams, Vidyo et Wire Pro.

Zoom sur l’application «Que dit le pédiatre»

Bien avant le Covid-19, Maddalena di Meo pensait à tous les parents qui doivent sauter dans une voiture à point d’heure pour amener leur enfant malade aux urgences, ne sachant pas quoi faire ni comment interpréter ses symptômes. L’ancienne infirmière, reconvertie en femme d’affaires après des études en cours d’emploi soldées par deux diplômes en entrepreneuriat et en marketing social et culturel, a donc décidé de lancer l’application de télémédecine «Que dit le pédiatre».

La crise du Covid-19 a précipité le lancement de cette application au mois d’avril, d’abord sur desktop, puis sur Android et IOS. Disponible 24/24H et 7 jours sur 7, l’app permet à toute personne qui assume la responsabilité d’un enfant d’obtenir des informations et des conseils de la part d’un spécialiste de la santé et, si besoin, un rendez-vous par visioconférence. Aucune donnée n’est stockée dans l’application et les prestations sont remboursées par l’assurance de base. « Les parents peuvent ainsi être rassurés à bon compte et les urgences hospitalières ne sont pas encombrées par des cas qui ne nécessitent pas une consultation en face-à-face », se félicite Maddalena di Meo.

_________

Paru dans Planète Santé magazine N° 38 – Octobre 2020

Articles sur le meme sujet
PS55_dossier_pseudo-embryons

Plongée au cœur de la recherche sur les pseudo-embryons

Observer les premières semaines de développement de l’embryon humain: une exploration désormais possible grâce à la synthèse de pseudo-embryons en laboratoire. Mais derrière les espoirs suscités par ces modèles, les interrogations éthiques, légales et scientifiques se multiplient. Enquête sur nos origines.

Vision: le monde virtuel à la rescousse

La réalité virtuelle peut-elle être utilepour la vision? Réponses avec le Dr Diego Ghezzi, responsable de la recherche en technologie chirurgicale à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin de Lausanne.
Videos sur le meme sujet

Une IA pour mieux comprendre les mouvements de la main

Des scientifiques de lʹEPFL et de lʹUniversité de Genève ont mis au point une intelligence artificielle qui modélise les mouvements très complexes de la main.