«Le bonheur, C’est bon pour la santé!»
Lorsque l’on dit «l’essentiel c’est la santé», qu’est-ce que cela vous inspire?
Benjamin Cuche: C’est tellement juste! La santé est ce que l’être humain a de plus précieux. On peut tout avoir mais sans la santé… Imaginez-vous en soirée avec une fille magnifique que vous draguez depuis longtemps, et c’est justement ce soir-là que débarque un horrible mal de dos, et bien c’est une soirée de fichue!
Vous prenez donc soin de vous?
Non, je ne fais pas suffisamment attention à ma santé. Je mange quand j’ai faim et je dors quand j’ai sommeil! Même si j’avoue que depuis que j’ai une famille c’est un peu plus compliqué pour le sommeil.
Quel rapport entretenez-vous avec votre médecin?
Une chose est sûre, je ne suis pas un bon client pour mon assurance-maladie. Du haut de mes 45 ans, je ne suis plus tout jeune et je vais donc plus souvent chez le docteur qu’avant. Je dois lui rendre visite une fois par an, en tout cas.
«Malheureux oui, mais pas plus de trois jours»
Le rire est-il bon pour la santé?
C’est évident! Le bonheur en général c’est bon pour nous et le rire fait partie de tout cela. En rigolant sur scène ou ailleurs, c’est comme si je m’automédicamentais sans prendre de produit. Le plaisir fait partie du bien-être, il nous permet d’éviter le stress, de relativiser, et de comprendre que certaines choses ne sont pas si graves.
Etes-vous un grand consommateur de médicaments?
Je m’automédicamente quand j’ai mal à la tête uniquement. Je prends parfois des «granules», comme on dit: «Tu prends de l’arnica et si ça va pas mieux, on ira à l’hôpital!»
Monter sur scène vous demande une préparation physique particulière?
Je ne me chauffe ni la voix, ni vraiment le corps. Je fais peut-être deux ou trois étirements, mais rien de plus. Par contre, j’ai remarqué que plus je jouais plus j’avais la forme. D’ailleurs, lorsque Jean-Luc Barbezat et moi ne foulons la scène pendant un bon moment et qu’on s’y remet, au début on se sent plus fatigué. En plus, quand je m’empâte, je me réjouis toujours de remonter un spectacle parce que je sais que je vais brûler quelques calories!
Faites-vous du sport?
Je ne fais ni d’entraînement, ni de jogging matinal, mais par contre je fais du train! Car comme je suis toujours en retard, je dois courir pour l’attraper.
A 45 ans, vous dites être déjà vieux, avez-vous peur du temps qui passe?
Je ne suis pas inquiet à l’idée de vieillir, mais j’ai bien conscience que cela va m’arriver. Mes parents, eux, sont déjà vieux et je trouve qu’ils n’ont malheureusement pas su bien préparer leur vieillesse et qu’elle leur est tombée dessus. S’ils avaient anticipé quand ils étaient encore en forme, ils seraient aujourd’hui en meilleure santé.
Qu’est-ce qui vous fait peur dans la maladie?
Ce que je redoute le plus est partir avant mes parents ou que mes enfants partent avant moi. Mon père souffre d’Alzheimer, une maladie difficile à vivre pour lui-même et son entourage. Pourtant, le côté positif, c’est qu’il vit dans sa propre réalité, et ne subit pas de douleur particulière, car c’est bien la douleur qui en général est le plus insupportable. Mais n’oublions pas qu’en Suisse, nous sommes extrêmement privilégiés et que même quand ça fait mal, les professionnels de la santé font un travail formidable pour nous soulager.
Etes-vous du genre douillet?
Quand je me fais mal, je hurle un bon coup et m’en prend à mon armoire, ou ma porte, en toute mauvaise fois, sachant parfaitement que je suis le seul responsable. Sinon, je ne suis pas du genre à dramatiser, j’attends toujours cinq minutes avant de dire que je vais mourir! Et selon ma masseuse, j’ai un seuil de tolérance à la douleur assez élevé… Maintenant, il est clair que je ne suis pas fan de la douleur, mais je me rends bien compte du côté psychologique de la chose. J’essaie donc de ne pas me laisser guider par mes émotions, avec un credo: «Malheureux oui, mais pas plus de trois jours».
«Je ne suis pas inquiet à l’idée de vieillir»
Fumez-vous?
J’ai commencé à fumer très tard et j’ai arrêté très tôt. Quand j’étais jeune, on m’a toujours dit que ce n’était pas bien et que ça ne servait à rien. Puis à 28 ans, j’ai commencé à fumer un paquet par jour. J’ai adoré ça jusqu’au jour où je me suis levé au milieu de la nuit pour aller me chercher un paquet de cigarettes. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que j’étais allé trop loin. Je ne supportais pas cette idée de dépendance, d’être guidé par la cigarette. J’ai donc arrêté peu après.
Comment s’annonce la rentrée pour le duo Cuche et Barbezat?
Nous sommes en tournée avec Marie-Thérèse Porchet qui fête ses vingt ans de carrière, ainsi que sur demande avec notre spectacle best of. Par ailleurs, nous commençons tout juste à écrire notre nouveau spectacle qui s’intitulera «Cuche et Barbezat rallument le sapin!». On a choisi ce titre parce qu’on avait envie de repartir en bringue, comme on dit! Et puis rallumer le sapin est aussi une expression que l’on utilise pour parler d’un couple, lui et moi allons donc repartir de plus belle, pour rire… beaucoup!
Photographie: Romain Graf