"La santé passe avant l’amour"
Quel est votre rapport à la maladie?
Je fais partie des gens qui préfèrent parler des trains qui arrivent à l’heure plutôt que de ceux qui arrivent en retard… En clair, la santé, je l’ai et je fais ce qu’il faut pour la préserver. Mais, en général, c’est davantage celle des autres qui m’intéresse, celle de ceux qui souffrent. Moi je vais bien, je souhaite alors aider ceux qui en ont besoin.
Quel est votre secret pour garder la forme malgré votre rythme de travail effréné?
J’ai une certaine hygiène de vie qui consiste à manger le moins possible.
Je travaille en effet beaucoup mieux lorsque je suis à jeun. Au contraire de beaucoup de gens, le manque de nourriture ne m’a jamais fatigué.
Sinon, tous les matins, je commence par un verre d’eau et un jus de citron. Je ne bois pratiquement jamais de café ou d’alcool, évite les féculents le soir et ne mange quasiment plus de viande. Même si ma voix est capitale dans mon métier de radio, je ne prends jamais de médicaments pour la gorge et suis, de manière générale, plutôt porté sur les médecines naturelles.
Quand on dit «l’essentiel, c’est la santé», cela vous parle?
La santé, c’est de l’or, elle se place par exemple largement au-dessus de l’amour. Elle est ce qui nous permet de donner. Une personne malade doit tellement recevoir qu’elle n’a plus forcément l’énergie de donner. La maladie est une souffrance injuste et je bénis chaque jour la chance que j’ai d’être en bonne santé. Il faut alors selon moi, en contrepartie, se mettre à disposition de ceux qui ne le sont pas.
Votre médecin: un meilleur ami ou une vague connaissance?
Je ne vais pratiquement pas chez le médecin et ne prends jamais de médicaments. Je n’ai d’ailleurs pas de médecin de famille et ne pense pas en avoir besoin plus que cela. Ce qui a le plus d’importance pour moi, c’est tout ce que l’on peut faire en amont, à travers les médecines douces et alternatives
par exemple. Ma femme attache beaucoup d’importance aux médecines non traditionnelles, et en particulier au reiki (ndlr: une méthode de médecine alternative d’origine japonaise, basée sur des soins dits énergétiques), elle m’a ainsi apporté énormément.
Au pire, si j’ai vraiment mal à la tête, j’avalerais un dafalgan! Mais vraiment s’il le faut... Pour mes deux fils c’est à peu près pareil: ils n’ont pas vraiment de médecin. Ils sont vaccinés mais pas à outrance non plus! Disons que je ne trouve pas dramatique si, dans notre société, un enfant doit attraper la rougeole.
Vous êtes engagé auprès de «Terres de hommes» depuis de nombreuses années en tant qu’ambassadeur des Droits de l’enfant. Quelle est la cause qui vous tient aujourd’hui le plus à coeur?
Le plus grand scandale mondial pour moi est la malnutrition. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment une société riche comme la nôtre, à travers ses banquiers, ses grosses entreprises ou par le biais de certains spéculateurs peut continuer à appauvrir la planète.
Comment accepter que tous les jours et chaque seconde un enfant meurt de faim dans le monde? Si la maladie est bien souvent une fatalité, la faim, elle, ne l’est tout simplement pas. Tout cela est parfaitement scandaleux et il est temps pour nous de prendre nos responsabilités face à une réalité inacceptable.
Si nous ne nous indignons pas, nous finirons par perdre les valeurs humaines, la capacité que nous avons de tendre la main.
En tant que porte-voix de la «Chaîne du bonheur», avez-vous l’impression que la population suisse est à l’écoute des plus démunis?
La Suisse est le pays le plus généreux du monde, la population a confiance en ses organisations non gouvernementales locales. Il faut savoir que l’on fait beaucoup de choses bien dans notre pays.
Il y a des inégalités criantes en matière de santé dans le monde, et des gens comme Jean Ziegler (ancien rapporteur à l’ONU sur les droits à l’alimentation) ou des organisations suisses comme «Terres de hommes» oeuvrent pour les faire disparaître. On parle toujours de la Confédération pour ses montres, ses montagnes, son chocolat ou son argent, on devrait aussi en parler pour le travail acharné que font ces gens-là!
Dans votre métier et votre vie de tous les jours, vous êtes quelqu’un qui apprécie d’aller au contact des autres et bien souvent à la rencontre de la maladie, comment faites-vous pour soutenir ces personnes?
J’écoute l’âme des gens, ce qu’ils ressentent. Même une personne qui aurait tendance à se plaindre beaucoup ne se plaint jamais pour rien. La plainte cache toujours quelque chose de plus.
Après onze années aux commandes des «Zèbres», programme axé sur les enfants, sur la 1ère, vous prendrez les rênes de la ligne du coeur dès la rentrée prochaine. Quel est votre projet pour l’émission?
Comme je le faisais dans les «Zèbres», sillonnant la Suisse romande à bord de mon camping-car, je compte m’installer chaque semaine dans une ville différente et plutôt que de répondre au téléphone comme cela se faisait jusqu’à maintenant, aller à la rencontre des gens. Donner la parole à ceux qui ne la prennent pas forcément, faire le tour des hôpitaux par exemple, ou tendre le micro à des personnages extraordinaires! En parallèle, je continuerai mes activités sur la TSR, dans la «Poules aux œufs d’or» ou en compagnie d’Alain Morisod.