Paludisme
Appelé aussi malaria, le paludisme est une infection causée par un parasite microscopique (Plasmodium) transmis par la piqûre de la femelle d'une race de moustique.
Brève description
Le paludisme est une infection causée par un parasite microscopique appelé Plasmodium, transmis à l’humain par la piqûre d’un moustique, l’anophèle femelle. Il existe 5 espèces de Plasmodium (P) : P. falciparum (le plus souvent responsable du paludisme sévère), P. vivax, P. ovale, P. malariae et P. knowlesi. La maladie est présente dans toutes les régions tropicales, mais le risque de transmission est maximal en Afrique sub-saharienne, en Nouvelle-Guinée et dans certaines régions d’Amazonie.
Symptômes
Les symptômes les plus courants du paludisme sont :
- la fièvre, souvent élevée et accompagnée de frissons, de sudations, de douleurs dans les muscles et les articulations
- les maux de tête
- la fatigue
- la toux (chez 20-30% des personnes)
- les nausées et les vomissements
- la diarrhée (chez 20-30% des personnes)
Dans le paludisme sévère, les personnes peuvent présenter des troubles de l’état de conscience (confusion, léthargie), des convulsions (épilepsie) et/ou avoir de la peine à respirer.
Jusqu’à preuve du contraire, toute fièvre au retour d’un voyage dans un pays tropical doit être considérée comme un paludisme, quels que soient les autres symptômes associés !
Causes
Une fois le parasite injecté par le moustique à l’être humain, il se multiplie dans un premier temps dans le foie puis dans les globules rouges du sang, ce qui cause les premiers symptômes de la maladie. Les globules rouges infectés par P. falciparum vont se « coller » entre eux et à la paroi des petits vaisseaux sanguins, provoquant leur obstruction et par conséquent un manque d’apport d’oxygène aux organes vitaux comme le cerveau, les reins et les poumons. Ce phénomène, associé à une forte réaction inflammatoire, est responsable du paludisme sévère qui tue deux à trois personnes en Suisse chaque année. Ces complications sont beaucoup plus rarement observées dans le paludisme causé par les autres espèces de Plasmodium.
Facteurs de risque
Les facteurs de risque pour développer un paludisme sont :
- un séjour dans une région à forte transmission (p. ex : Afrique sub-saharienne)
- un séjour en zone rurale, pendant la saison des pluies
- l’absence de mesures de protection contre les piqûres de moustiques (p. ex : dormir sans moustiquaire)
- l’absence de prise d’une prophylaxie médicamenteuse contre le paludisme
Les facteurs de risque pour développer un paludisme sévère sont :
- l’absence d’immunité préalable (touriste ou expatrié)
- la grossesse
- l’absence de rate ou la présence d’une rate non-fonctionnelle
- la prise de médicaments diminuant l’immunité (exemples : dérivés de la cortisone, médicaments antirejet ou anticancéreux)
- un traitement contre le paludisme tardif ou inefficace
Traitement
Le traitement de la crise de paludisme repose essentiellement sur la prise de médicaments anti-malariques prescrits par le médecin (en fonction des résistances connues dans la région du séjour).
Paludisme sans critère de sévérité
- paludisme à P. falciparum : artéméther-luméfantrine (Riamet) ou atovaquone-proguanil (Malarone) par voie orale (avec le repas).
- paludisme à P. ovale ou P. vivax : chloroquine (Nivaquine et autres) par voie orale (traitement de la crise), suivi de primaquine par voie orale (prévention des rechutes).
- paludisme à P. malariae ou P. knowlesi : chloroquine (Nivaquine et autres) par voie orale.
Des médicaments contre la fièvre et les maux de tête (p. ex : paracétamol) ou contre les nausées et vomissements (p. ex : métoclopramide) sont souvent prescrits en association avec les médicaments anti-malariques.
Paludisme avec critère(s) de sévérité, c'est-à-dire accompagné de troubles de l’état de conscience (confusion, léthargie), de convulsions (épilepsie) et/ou de difficultés à respirer
Dans ce cas, le traitement consiste en l’administration, à l'hôpital, de quinine par voie intraveineuse. De plus, le paludisme sévère peut parfois nécessiter une admission dans une unité de soins intensifs pour soutenir les fonctions vitales.
Evolution et complications possibles
Le paludisme non compliqué (sans signe de sévérité) évolue favorablement avec le traitement anti-malarique, pour autant que celui-ci soit efficace, c’est-à-dire adapté à la région du séjour et pris aux doses recommandées. L’état général s’améliore rapidement et la fièvre disparaît le plus souvent en 2-3 jours.
Malgré le traitement de quinine par voie intraveineuse, 15-20% des personnes avec un paludisme sévère décèdent. Des problèmes neurologiques peuvent subsister chez les personnes qui ont survécu à un paludisme sévère avec atteinte cérébrale.
Prévention
La prévention du paludisme repose sur les mesures de protection contre les piqûres de moustiques et la prophylaxie médicamenteuse.
Protection contre les piqûres de moustiques
- appliquer des lotions ou sprays anti-moustiques (répulsifs) sur les parties découvertes du corps (p. ex : Autan, Anti-Brumm, Exopic, Nobite)
- porter des vêtements à manches longues et des pantalons longs
- dormir sous une moustiquaire, qui doit si possible être imprégnée d’insecticide
- dormir dans une chambre climatisée (dont les fenêtre ne peuvent en général pas être ouvertes)
Prophylaxie médicamenteuse
La prophylaxie est recommandée dans les zones à haut risque de transmission comme l’Afrique sub-saharienne, certaines régions d’Amazonie et la Nouvelle-Guinée.
Il existe trois médicaments (sur ordonnance médicale) dont l’efficacité est comparable (ils protègent à plus de 95%) : la méfloquine (Lariam, Méphaquine), l’atovaquone-proguanil (Malarone) et la doxycycline (Supracyclin).
Dans les zones à faible risque de transmission (Asie du sud et du sud-est, Amérique Latine), un traitement de secours peut être prescrit au voyageur, comme l'atovaquone-proguanil (Malarone) ou l'artéméther-luméfantrine (Riamet). Ce traitement devra être pris en cas de fièvre et d’impossibilité de pouvoir consulter rapidement.
Vous pouvez trouver davantage d’informations concernant la prophylaxie sur le site : www.healthytravel.ch
Quand contacter le médecin ?
En cas de symptômes de fièvre (sensation de chaud/froid, frissons, sueurs) ou de fièvre avérée dans les semaines ou mois suivant un voyage en zone tropicale, il faut contacter dans les 12 heures le médecin traitant ou un centre/médecin spécialisé en médecine tropicale et des voyages.
Si les symptômes apparaissent pendant la nuit ou le week-end, il est recommandé de se rendre sans tarder dans un hôpital ou un centre médical d’urgence afin qu'une recherche de parasites (Plasmodium) dans le sang soit effectuée.
Voir aussi : J'ai de la fièvre
Informations utiles au médecin
Pour préciser le diagnostic, le médecin s’intéresse en particulier :
- au(x) pays visité(s), aux dates et aux conditions du voyage, aux mesures de protection contre les piqûres de moustiques, à la prise de médicament prophylactique (lequel, depuis quand, avec quelle régularité et à quelle dose)
- aux symptômes (lesquels, depuis quand)
- aux signes révélés par l’examen physique
Examens
Dans tous les cas de fièvre au retour d’un pays tropical, la recherche d'un paludisme doit être effectuée en urgence au moyen d’un frottis sanguin et d’une goutte épaisse (examen d’une goutte de sang au microscope pour visualiser les globules rouges infectés par le parasite).
Dans certaines situations, un test rapide permettant la détection d’une molécule (antigène) synthétisée par le parasite peut être utilisé en complément.
Des examens supplémentaires pourront être demandés par le médecin, à la recherche :
- de critères de sévérité en cas de paludisme avéré
- d'une autre maladie expliquant la fièvre
Références
- http://www.who.int/topics/malaria/fr/
- Prophylaxie anti-paludique pour les séjours à l’étranger de courte durée. Bulletin de l’Office Fédéral de la Santé Publique, mars 2006, supplément I : 1-14
- Paludisme (malaria) – mise à jour 2009. Bulletin de l’Office Fédéral de la Santé Publique, 22 juin 2009 : 457-60.
- https://www.healthytravel.ch/fr
Qu'est-ce que c'est ?
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Attention: ces informations ne remplacent pas une consultation chez le médecin.
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