La vie sans lunettes
La chirurgie réfractive se pratique depuis des décennies et les techniques utilisées sont aujourd’hui bien maîtrisées. «Mais se faire opérer, ce n’est pas comme aller s’acheter une nouvelle paire de jeans, prévient la Pre Gabriele Thumann, médecin-cheffe du Service d’ophtalmologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Si une personne veut absolument se débarrasser de ses lunettes, dans la majorité des cas, nous trouvons une solution. Mais ce n’est pas toujours la chirurgie.»
Myopie, astigmatisme, presbytie et hypermétropie peuvent en théorie être traités par chirurgie, y compris quand plusieurs défauts de vision se cumulent. Il est néanmoins primordial que les changements dans les valeurs de correction soient minimes durant les deux années qui précèdent. Ensuite, seul un entretien avec un ophtalmologue spécialisé confirme si le patient est réellement un bon candidat pour une approche chirurgicale. «Nous devons mesurer différents paramètres fonctionnels et anatomiques, mais aussi bien comprendre quelles sont les spécificités du patient, son travail, ses loisirs, ce qu’il fait au quotidien avec ses yeux. Et nous devons aussi clarifier ses attentes et ses motivations», précise la Pre Thumann. Il n’y a pas d’âge pour se faire opérer, mais il faut anticiper la survenue d’une presbytie à la quarantaine qui nécessitera une nouvelle correction de la vision. Toute pathologie oculaire préexistante (glaucome, cataracte…) est une contre-indication à la chirurgie réfractive. En outre, les femmes ne doivent pas être enceintes ou en cours d’allaitement.
Un suivi indispensable
Les chirurgiens disposent aujourd’hui de deux approches par laser pour corriger les défauts de la cornée. Ils peuvent aussi choisir de recourir plutôt à la pose d’implants, qui se substituent au cristallin. Dans un cas comme dans l’autre, le défaut visuel est rectifié presque tout de suite après l’intervention. «Mais les patients doivent comprendre que la prise en charge ne se réduit pas à l’opération et que les trois à cinq contrôles dans les trois à six mois suivants sont cruciaux», insiste la Pre Thumann. Ce suivi permet notamment de s’assurer de la bonne cicatrisation, d’évaluer l’efficacité de la chirurgie et, dans de rares cas, de procéder à une «retouche».
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Article repris du site pulsations.swiss