Le neurofeedback contre les acouphènes
(Texte: Aude Raimondi)
Sifflements, bruissements et bourdonnements qui envahissent la tête… 10% de la population suisse souffre d’acouphènes. Malheureusement, les thérapies cognitivo-comportementales actuelles ne parviennent pas toujours à améliorer la situation. Une étude menée au Campus Biotech à Genève teste donc de nouvelles solutions.
On sait aujourd’hui que les acouphènes peuvent être liés à des traumatismes auditifs. Pour compenser la lésion des cellules, le cortex auditif (la partie du cerveau qui analyse les informations sonores) développe une hyperactivité. Ce phénomène provoque alors des bruits fantômes. L’équipe de chercheurs genevois mise donc sur l’imagerie médicale pour apprendre à réduire l’hyperactivité du cortex auditif. Celle-ci est analysée «en direct» et montrée au patient sur un écran. C’est ce qu’on appelle le «neurofeedback». L’objectif est de tester différentes stratégies cognitives pour essayer de faire abstraction des acouphènes.
Concrètement, les participants à l’étude effectuent quinze séances d’une heure dans une IRM. Leur activité cérébrale est symbolisée par une barre rouge sur un écran. Le but est de la faire monter le plus haut possible. Plus c’est le cas, plus cela signifie que la stratégie d’abstraction fonctionne. A chaque participant de trouver la méthode qui lui convient le mieux: relaxation, visualisation de couleurs, attention sensorielle, etc. A long terme, un entraînement régulier devrait permettre de réduire sensiblement les désagréments engendrés par l’acouphène.