Faut-il avoir peur du fluor?
Longtemps utilisé pour aider à la fusion des métaux ou des minéraux, le fluor –sous forme de fluorure– fait aujourd’hui partie des armes pour lutter contre la carie dentaire.
Cet oligoélément va se fixer sur l’émail des dents et le rendre ainsi plus résistant face aux attaques acides, donc le protéger contre les caries. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il était fréquemment prescrit sous forme de comprimés ou de gouttes. Il a été ensuite de plus en plus incorporé dans les pâtes dentifrices pour prévenir la carie.
Aujourd’hui, on s’inquiète des risques inhérents à une trop grande absorption de fluor par l’organisme, et ce tout particulièrement par les enfants. Chez eux en effet, la dose journalière recommandée est de 0,05 mg par kilo de poids corporel. Elle ne devrait pas dépasser 1 mg, tout apport de fluor confondu. Un surdosage peut être la cause de «fluorose dentaire». On désigne ainsi une malformation irréversible de l’émail, visible sous la forme de taches généralement blanchâtres (ou brunes) et d’intensité variable, pouvant aller jusqu’à une destruction de l’émail dans les cas rares de fluorose sévère.
Le cumul est problématique
En Suisse, 10 à 20% des écoliers seraient concernés par une fluorose légère. «Une exposition inappropriée aux fluorures sur une longue période, en particulier durant la phase de formation des dents antérieures définitives –entre 3 mois et 6-7 ans– peut être problématique. Néanmoins, dans la majorité des cas, il s’agit d’une atteinte cosmétique très légère», tempère Christine Cunier, médecin-dentiste conseil de l’Etat de Vaud.
Il faut prendre garde aux différentes sources de fluor possibles –denrées alimentaires (poisson, épinards ou chou, eau, sel de cuisine), produits dentaires (dentifrice, rinçages et gels fluorés), environnement (air, sol, etc.). Mais, selon Stefan Ardu, médecin-dentiste à la Clinique universitaire de médecine dentaire à Genève, les risques d’atteindre un surdosage sont faibles, et concernent plus spécifiquement certaines populations (Afrique, Sicile). Utilisé sans excès, le fluor, loin d’être un problème de santé publique, est un véritable allié.
Conseils pour une utilisation à bon escient
TOUT PETITS Pour éviter tout risque, prenez un dentifrice adapté à l’âge de l’enfant et veillez à la quantité utilisée, soit «une petite trace avant l’âge de 3 ans, et une quantité comparable à la taille d’un petit pois ensuite. La supervision d’un adulte est également importante afin de minimiser l’ingestion, notamment avec le petit enfant qui a de la peine à recracher», conseille Christine Cunier. C’est aussi vrai avec l’utilisation fréquente de dentifrices aux goûts «attractifs», ajoute le médecin-dentiste.
ÉCOLIERS Et qu’en est-il de la recommandation faite aux plus grands, à savoir ne pas se rincer la bouche après le brossage? Elle reste valable, confirme la spécialiste: «Pour prolonger l’action bénéfique des fluorures, il faut clairement renoncer à se rincer la bouche. Ou alors uniquement avec une petite quantité d’eau. En revanche, il est important de toujours bien cracher après le brossage.»
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