Zoom sur la pupille
Petit trou situé au centre de l’iris (la partie colorée de l’œil), la pupille est «une fenêtre qui nous permet de voir le monde extérieur», souligne la Dre Elisa D’Alessandro, cheffe de clinique à la policlinique et dans l’unité de neuro-ophtalmologie de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin. C’est en effet par elle que passe le rayon lumineux qui, après avoir traversé la cornée, atteint la rétine. Fonctionnant comme le diaphragme d’un appareil photo, la pupille se dilate ou se contracte afin de laisser passer plus ou moins de lumière.
Comment ses mouvements sont-ils contrôlés?
Deux muscles antagonistes de l’iris, fonctionnant indépendamment de notre volonté, sont à la manœuvre. Le muscle sphincter contracte la pupille afin de la rétrécir lorsque la luminosité est forte «ou lorsque l’on se concentre pour lire», précise l’ophtalmologue. Quand, au contraire, il y a peu de lumière, la nuit par exemple, le muscle dilatateur augmente son diamètre. Ces deux muscles agissent avec un petit temps de latence. Par conséquent, si nos yeux sont soudainement éblouis ou au contraire que l’on se trouve dans le noir, «il faut une fraction de seconde avant que la pupille ne se contracte ou se dilate», explique la spécialiste.
Quelles maladies peuvent l’affecter?
Des maladies congénitales peuvent affecter la pupille, soit en y créant des malformations, soit en lui donnant une mauvaise position dans l’iris. «Dans de très rares cas, des enfants naissent même avec plusieurs pupilles», remarque la Dre D’Alessandro.
Parmi les troubles pupillaires, certains se caractérisent par une pupille trop dilatée. Plusieurs causes sont possibles: un syndrome d’Adie (pathologie perturbant la motricité de la pupille), «des médicaments, des plantes – que l’on touche en faisant du jardinage avant de se frotter les yeux par exemple – ou des produits anesthésiques, utilisés lors de la pose de faux cils et entrant dans les yeux», ajoute l’experte. Et de préciser que dans des cas beaucoup moins bénins, une pupille dilatée peut «être le premier signe d’une atteinte du troisième nerf crânien» (l’un des nerfs qui contrôlent le mouvement des yeux).
D’autres pathologies se manifestent par une pupille trop petite, associée parfois à une paupière basse. C’est le cas du syndrome de Claude Bernard-Horner, qui peut être causé par diverses pathologies.
Il arrive aussi que les deux pupilles ne réagissent pas de la même façon à la lumière, ce qui peut indiquer la présence d’une neuropathie optique, une atteinte du nerf optique. Ou encore que la pupille change de forme après avoir subi un traumatisme – provoqué par exemple par le choc d’une balle de tennis sur l’œil. Dans ce cas, «les patients devenant photophobes, des lunettes teintées peuvent être nécessaires pour réduire la luminosité. En cas de traumatisme important, un iris artificiel peut être posé chirurgicalement», précise l’ophtalmologue.
Dans toutes les autres situations, il est nécessaire d’identifier la cause du trouble pupillaire afin de la traiter lorsque cela est possible.
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Article repris du site BienVu!