Zoom sur… l'aorte
Artère de distribution principale
La plus longue de nos artères, l’aorte, part du cœur, et plus précisément de son ventricule gauche. Le parcours de cette sorte de «tuyau d’arrosage» se déroule en trois temps: d’abord une montée vers le haut du corps sur 5 à 8 cm (aorte ascendante), puis un virage à 180 degrés (arc aortique) avant une descente en direction de l’abdomen (aorte descendante). Considérée depuis peu comme un organe, l’aorte est connectée à de nombreuses autres artères qui vont, à leur tour, distribuer le sang aux divers organes, tissus et muscles de l’organisme. Les trois parties qui la constituent ont des caractéristiques propres, car durant leur formation dans l’embryon, elles s’élaborent à partir de cellules provenant de différentes parties du corps.
En chiffres
- 120 mmHg (millimètres de mercure): pression exercée par le sang sur les parois de l’aorte lorsqu’il est éjecté du cœur.
- 5 à 6 litres: quantité de sang qui passe par l’aorte chaque minute au repos. Elle augmente lors d’un effort physique.
- 45 à 50 cm: longueur totale de l’aorte chez un adulte de taille moyenne.
- 2,5 à 3 cm: diamètre moyen de l’aorte chez une personne adulte en bonne santé. Il peut varier selon l’âge, le sexe ou la taille.
L’anévrisme, un suivi essentiel
La principale pathologie qui menace l’aorte est l’apparition d’un anévrisme, autrement dit une dilatation de l’une de ses parties. À la manière d’un ballon trop gonflé, le risque est que cet anévrisme éclate s’il devient trop volumineux. Sa survenue est principalement liée à l’association de deux causes: l’hypertension artérielle et une perte de résistance de la paroi aortique. Généralement asymptomatique, l’anévrisme est souvent découvert de manière fortuite lors d’un contrôle médical. Sa prise en charge dépend de divers facteurs comme son diamètre, les caractéristiques du patient ou de la patiente (âge, sexe, taille, poids, etc.) et la partie de l’aorte en question (thoracique, abdominale, etc.). Lorsque l’anévrisme dépasse les 5 cm environ, une intervention préventive remplace le segment concerné par une prothèse.
Maladies inflammatoires ou congénitales
Diverses maladies génétiques ou inflammatoires peuvent affaiblir les parois de l’aorte. Parmi elles, le syndrome de Marfan, une maladie génétique qui affecte la structure de certains tissus conjonctifs de l’aorte, et l’aortite à grandes cellules, pathologie inflammatoire touchant les grosses artères.
La rupture ou la dissection, urgences médicales
Le principal risque auquel expose un anévrisme qui grossit est la rupture de l’aorte ou la dissection. Cette dernière survient lorsque les trois couches qui composent la paroi de l’aorte se séparent. Provoquant des douleurs intenses, ces événements mettent en danger le pronostic vital, car ils entraînent de violentes hémorragies. Une opération d’urgence doit alors être effectuée. Le taux de mortalité lors de cette intervention s’élève à environ 10%, soit dix fois plus que lors d’une chirurgie préventive de l’anévrisme. Sans intervention, le taux de mortalité atteint les 100%.
Une consultation multidisciplinaire
Tout comme l’anévrisme, les maladies génétiques ou inflammatoires affectant l’aorte nécessitent un suivi préventif. Les HUG ont récemment mis en place une consultation aortique multidisciplinaire qui réunit des spécialistes en chirurgie cardiaque et vasculaire, des angiologues et des radiologues afin d’offrir un encadrement à la pointe aux patientes et patients concernés.
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Article repris du site pulsations.swiss