Zoom sur l’iris
À quoi sert-il?
Situé à l’avant de l’œil, entre la cornée et le cristallin, l’iris est une «membrane contractile», précise la Dre Augustina Grigaité, cheffe de clinique à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin. Ses muscles répondent, par des mouvements réflexes, à la luminosité ambiante. Lorsque celle-ci est forte, le muscle sphincter entre en action. Il contracte l’iris, ce qui a pour effet de réduire le diamètre de la pupille située en son centre et de diminuer la quantité de rayons lumineux entrant dans l’œil. Dans la pénombre, le muscle dilatateur prend le relais et produit l’effet inverse. Comme une empreinte digitale, l’iris est unique chez chaque individu et peut être utilisé pour identifier une personne.
D’où vient sa couleur ?
Dans l’une de ses couches, l’iris renferme des mélanocytes, cellules produisant un pigment, la mélanine. Le nombre de mélanocytes que chacun et chacune d’entre nous possède dépend de facteurs génétiques. «Les personnes qui en ont beaucoup ont les yeux foncés, alors que celles qui en ont moins, les ont noisette, bleus ou verts», explique Augustina Grigaité. Celles, très rares, qui en manquent, sont atteintes d’albinisme.
Il arrive parfois que les iris des deux yeux ne soient pas de la même couleur – on parle d’hétérochromie en termes médicaux et d’yeux vairons en langage courant – ou qu’une des parties d’un iris soit plus foncée que les autres.
Quelles pathologies l’affectent ?
Lorsque les vaisseaux sanguins de l’iris s’enflamment, ils provoquent une iritis. Cette maladie peut être due à des pathologies auto-immunes (la plus courante étant la spondylarthrite ankylosante) ou à des infections (comme l’herpès) mais, dans la plupart des cas, sa cause reste inconnue. Quoi qu’il en soit, «les symptômes sont toujours les mêmes: l’iritis engendre des douleurs, une photophobie (hypersensibilité à la lumière) et une baisse de la vision», précise la Dre Grigaité. Pour la traiter, les ophtalmologues prescrivent des gouttes anti-inflammatoires, ainsi que d’autres visant à paralyser le muscle irien, afin de diminuer les douleurs engendrées par sa contraction.
Il arrive aussi que de petits vaisseaux sanguins se développent sur les bords de l’iris et parfois, saignent. «Cela signale la présence d’un glaucome néovasculaire qui nécessite l’injection dans le vitré de produits faisant régresser ces vaisseaux (anti-VEGF)», indique l’experte.
De très rares personnes naissent avec une absence partielle ou totale d’iris. Cette pathologie, nommée aniridie, engendre une photophobie et peut conduire à un glaucome. La maladie peut aussi survenir au cours de la vie, à la suite d’un traumatisme. Dans ce cas, «il est possible de remplacer l’iris atteint par un implant artificiel», explique Augustina Grigaité.
Par ailleurs, comme de nombreuses cellules de l’organisme, les mélanocytes peuvent proliférer et devenir cancéreux. «Auparavant, on ôtait l’œil, constate l’ophtalmologue. Maintenant, on parvient à le sauver, en irradiant le segment antérieur où l’iris est situé.»
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Article repris du site BienVu!