Comment fonctionne la vision
1) Entrée de la lumière dans l’œil par la pupille
La lumière rebondit sur l’objet observé et entre dans l’œil à travers la cornée, qui la dirige vers la pupille et l’iris. La contraction ou la dilatation de la pupille permettent de contrôler la quantité de lumière entrant dans l’œil.
2) Mise au point dans le cristallin
En passant dans le cristallin, la lumière, qui ne peut pas se «plier», va se renverser et transmettre à la rétine une image inversée qui sera ensuite corrigée par le cerveau pour être perçue «à l’endroit».
3) Projection d’une image sur la rétine
Après avoir traversé le corps vitré de l’œil, la lumière parvient à la rétine et la traverse jusqu’aux photorécepteurs (cônes et bâtonnets).
4) Traduction de l’information visuelle
Les cônes et les bâtonnets permettent de générer un signal à partir de la lumière. Leur métabolisme et leur fonctionnement sont intimement liés à l’épithélium pigmentaire de la rétine. Tandis que les bâtonnets permettent la vision scotopique (luminosité faible), les cônes sont impliqués dans l’acuité visuelle et la distinction des couleurs.
5) Correction et décodage de l’image par le cerveau
Les cônes et les bâtonnets transforment le flux électromagnétique de la lumière en un influx nerveux, transmis aux cellules ganglionnaires via un relais cellulaire, puis envoyé au cortex visuel, à l’arrière du cerveau, via le nerf optique. Il peut alors décoder et interpréter les signaux.
Quand on voit sans voir: la vision inconsciente
Il existe différents types de cellules ganglionnaires chargées de traiter l’information provenant des couches plus profondes de la rétine (cellules bipolaires, amacrines, cônes et bâtonnets). Parmi elles, 1% – soit entre 10’000 et 12’000 cellules sur le 1,2 million de cellules ganglionnaires de la rétine – sont dites photosensibles. Elles contiennent de la mélanopsine, un pigment leur permettant de capter la lumière. Ces cellules ne participeraient pas à la vision consciente mais joueraient un rôle dans la synchronisation des rythmes biologiques. En effet, elles transmettent l’influx nerveux non pas au cortex occipital, mais au noyau suprachiasmatique de l’hypothalamus, qui régule notre cycle circadien veille/sommeil.
Le saviez-vous?
Chez le nouveau-né, la perception des couleurs s’affine petit à petit. À la naissance, la vision est plutôt trouble et grise. C’est seulement vers 1 an que l’enfant possède une acuité visuelle similaire à celle d’un adulte. Les tissus de la rétine, eux, ne sont matures que vers 3 ans. À noter que la maturation des voies visuelles n’est pas identique chez tous les enfants.
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Paru dans BienVu!, le magazine de la Fondation Asile des aveugles, Décembre 2020.
Article repris du site BienVu!