Les vertus thérapeutiques du froid
EXPERTS
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Le froid qui protège
Après un arrêt cardiaque, lorsque le cœur se remet à battre et que la circulation sanguine reprend, il se produit toute une série de mécanismes secondaires (libération de radicaux libres toxiques) risquant d’endommager le cerveau. «L’instauration rapide d’une hypothermie thérapeutique modérée (entre 32 et 34°C durant 24 heures) exerce son effet neuro-protecteur principalement en diminuant l’étendue de la lésion. La mise en hypothermie volontaire et contrôlée de l’organisme, pratiquée en médecine intensive, améliore nettement le pronostic des patients victimes de coma après arrêt cardiaque. Plusieurs études ont montré que ce type de traitement augmente la survie et améliore le pronostic neurologique dans de tels cas», explique le Dr Mauro Oddo. De plus, sous l’effet d’un froid modéré, le métabolisme cérébral ralentit et le cerveau supporte davantage la privation d’oxygène partielle qui résulte de l’arrêt cardiaque. Plus largement, l’hypothermie aurait également un effet protecteur en cas d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’hypertension intracrânienne, d’infarctus du myocarde, de choc septique et après transplantation hépatique, «parce qu’il diminue l’inflammation et préserve les cellules», détaille le Dr Oddo. Ses propriétés thérapeutiques continuent de faire l’objet de nombreuses recherches.
Le froid qui brûle
En chirurgie aussi, l’usage du froid est très précieux, et ce dans plusieurs disciplines médicales. En dermatologie, on a recours à l’azote liquide pour détruire toutes sortes de lésions, qu’elles soient superficielles (verrues) ou plus importantes (tumeurs). Selon les cas, la source de froid est soit pulvérisée soit véhiculée à travers une sonde. Des traitements par voie interne sont également possibles. En ophtalmologie, la cryochirurgie est utilisée pour traiter les cataractes ou les décollements de la rétine.
Antalgique et antiinflammatoire
Plus communément, le froid est reconnu pour son pouvoir antalgique. Chacun l’a un jour expérimenté en cas de choc ou de blessure: le froid anesthésie les tissus et calme les brûlures et les douleurs. Mais c’est aussi un très bon anti-inflammatoire, qui permet de réduire les œdèmes et de diminuer les inflammations causées par une poussée d’arthrite ou par des traumatismes (entorse ou dent arrachée), par exemple. L’application de glace sur la peau, non sans un linge pour la protéger, est d’ailleurs la première mesure à prendre en cas d’entorse ou de déchirures musculaires et ligamentaires.
Le froid qui conserve
Les banques de sperme, quant à elles, ne s’en passent pas. Les spermatozoïdes y sont congelés avec de l’azote liquide et conservés dans des bonbonnes en vue d’une éventuelle fécondation future. En transplantation aussi, l’usage du froid est essentiel. Une fois prélevés, les organes sont conservés dans de la glace avant d’être transplantés chez le receveur. Ce conditionnement permet de les garder intacts pour la nouvelle vie qui les attend.