L’hiver, notre peau et ses besoins
Visage et corps
Pour notre peau, l’hiver est une saison difficile. «Les différences de température et d’humidité entre l’extérieur et l’intérieur représentent un stress. Ce dernier oblige notre peau à travailler plus intensément pour s’adapter aux conditions climatiques extérieures et à des appartements ou à des bureaux chauffés et secs», explique le Pr Wolf-Henning Boehncke, médecin chef du service de dermatologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Le vent, le froid et l’humidité ont tendance à accentuer la déshydratation de la couche cornée par une évaporation de l’eau de surface. La chaleur et la sécheresse entraînent une diminution de la teneur cutanée en eau. A ces facteurs s’ajoute la baisse de la lumière naturelle, les UVA et les UVB. Un phénomène qui a pour conséquence de rendre plus actives les maladies chroniques inflammatoires de la peau, telles que le psoriasis ou l’eczéma. Souffrir d’une peau trop sèche, qui tiraille ou se fendille n’est pourtant pas une fatalité! «Pour protéger sa peau, il faut prioritairement la réhydrater et non la nourrir avec des crèmes riches telles que de la vaseline. Elle ne souffre pas d’un manque de lipides, mais de sécheresse. En consultation, on recommande des crèmes contenant de l’urée, qui agissent soit en freinant ou en évitant la déshydratation, soit en permettant ou en favorisant une réhydratation. C’est en effet le pourcentage d’eau qu’elle contient qui donne à la peau sa souplesse».
Les lèvres
Elles représentent un endroit particulièrement sensible, parce que la peau y est très fine. Comme les problèmes de sécheresse vont se manifester plus facilement, il est utile de les protéger. «Dans ce cas-là, il ne s’agit pas de réhydrater la peau, mais de lui appliquer une substance très riche de manière régulière et modérée». Mais en faire un usage fréquent est non seulement inutile mais aussi contre-productif. Le risque, en utilisant trop souvent ce type de crème, c’est que la peau devienne paresseuse et ne produise plus assez de sébum. « Dès qu’on arrête les applications, les lèvres deviennent encore plus sèches, donc on recommence à les crémer et on entre dans un cercle vicieux», souligne le Pr Boehnke. Le dermatologue recommande donc d’utiliser les lipsticks à la montagne ou durant les vrais mois d’hiver, à savoir janvier et février, à raison d’une à deux fois par jour seulement.
Les pieds et les mains
Les uns sont enfermés dans des chaussures, les autres représentent, avec le visage, le seul endroit du corps exposé à toutes les conditions météo: la peau de nos extrémités souffre elle aussi des conditions hivernales. Comme pour le reste du corps, la règle numéro un est d’assurer une réhydratation de la peau pour éviter qu’elle ne se dessèche, ne se fendille et ne se crevasse. «Les personnes qui se savent sensibles peuvent utiliser régulièrement une crème à l’urée de manière préventive.»
Les petites interventions
La saison hivernale est le moment idéal pour entreprendre de petites interventions au laser, comme faire effacer un tatouage ou procéder à une épilation définitive. «Il est particulièrement important qu’un traitement au laser ne soit pas accompagné d’exposition au soleil, raison pour laquelle nous recommandons ce type de gestes en automne ou en hiver». Il en va de même pour les petits actes chirurgicaux tels que retirer des grains de beauté. «Il est théoriquement possible de procéder à ces interventions aussi en été, mais cela représente plusieurs inconvénients. Le principal est qu’on transpire plus en été qu’en hiver et que la transpiration peut favoriser des infections qui vont compliquer la cicatrisation».
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Dermatite atopique
Une peau sèche avec des plaques rouges, parfois suintantes, sur une ou plusieurs zones du corps, qui s’accompagne par de fortes démangeaisons. La dermatite atopique, plus connue sous le nom d’eczéma atopique, est une affection fréquente de la peau. En raison de l’inconfort qu’elle entraîne et de son impact sur l’image de soi, elle peut être vécue comme invalidante par ceux qui en souffrent. Environ 60% des patients développent la maladie au cours de leur première année de vie et 90% dans les cinq premières années. Si les symptômes ont tendance à s’atténuer, voire à disparaître avec l’âge, dans 10 à 30% des cas, ils persistent à l’âge adulte.
Acné
L’acné est une maladie du follicule sébacé formé par la glande sébacée et le poil. À la puberté, la glande sébacée sécrète du sébum en excès et trop épais, ce qui obstrue son orifice. C’est ce qui s’appelle la séborrhée. Cela provoque alors des comédons ouverts –les fameux points noirs– et des microkystes blancs, aussi appelés comédons fermés. Apparaissent également des pustules et des papules qui sont des petits boutons fermes et lisses.