Syndrome de fatigue chronique: comment le prendre en charge

Le syndrome de fatigue chronique (SFC) est une affection qui conserve bien des mystères. C’est un handicap de longue durée dont les causes restent largement inconnues. Il n’existe malheureusement pas de traitement simple dont l’efficacité aurait été démontrée. Les critères diagnostiques posent eux-mêmes problème. Pour autant, il ne fait aucun doute que le SFC constitue un réel fardeau sanitaire, individuel et collectif.
Pas de marqueur biologique
Les symptômes les plus fréquents sont une fatigue persistante, une faiblesse musculaire, des douleurs diverses plus ou moins associées à des troubles de la mémoire et du sommeil. Sa prévalence est estimée, très globalement, entre 0,1 et 3% de la population générale. Le SFC est reconnu par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1992. Aucun marqueur biologique ou organique reconnu ne permet de le détecter ou d’en faire le diagnostic. De nombreuses informations peuvent être obtenues sur le site de l’association française de ce syndrome.
En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) précise que le SFC (classé officiellement parmi les maladies neurologiques) est proche du «syndrome fibromyalgique»1. «Le SFC a beaucoup de ressemblance avec le syndrome fibromyalgique: chronicité et faible sensibilité aux traitements, explique la HAS. La principale différence semble être le premier symptôme mis en avant: la fatigue dans le SFC, la douleur dans le syndrome fibromyalgique. Il est intéressant de constater qu’en France les personnes se réclamant de l’un ou l’autre de ces syndromes se sont regroupées dans une association commune.»
Quatre prises en charge
Dirigés par le Pr Andrew R. Pickles (département de biostatistiques, King's College London), des chercheurs ont voulu savoir quelles thérapeutiques pouvaient être utilisées dans le SFC et avec quelle efficacité. Ils ont récemment publié les résultats de leurs travaux dans The Lancet Psychiatry2. Ils analysent quatre traitements possibles et, au final, plaident pour l’ajout de thérapies de type «cognitivo-comportemental» et d’exercice progressif, pour contribuer à la reprise des activités quotidiennes normales.
L’analyse a porté sur les données de 641 personnes souffrant de SFC et recrutées dans six cliniques spécialisées du Royaume-Uni entre mars 2005 et novembre 2008. Toutes participaient à une étude dénommée Pacing, graded Activity and Cognitive behaviour therapy (PACE). Quatre approches thérapeutiques ont été évaluées:
- des soins médicaux spécialisés seuls;
- des soins médicaux spécialisés associés à une thérapie de stimulation adaptative avec alternance de périodes d'activité et de périodes de repos;
- des soins médicaux spécialisés associés à une thérapie cognitivo-comportementale;
- des soins médicaux spécialisés associés à une thérapie d'exercice progressif.
Réduction des symptômes
L’analyse montre que c’est dans ces deux derniers groupes que l’on peut observer un effet significatif sur la réduction des symptômes – avec réduction des comportements d'évitement et des situations de nature à aggraver les symptômes. Par rapport aux deux premiers groupes, des améliorations peuvent aussi être observées dans la fonction physique et la réduction de la fatigue.
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1. Sur la fibromyalgie on peut se reporter au rapport d’orientation de la Haute Autorité française de Santé, rapport disponible ici.
2. Un résumé (en anglais) de l’étude publiée dans The Lancet Psychiatry est disponible ici.

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