Le retour au sport après une opération du ligament croisé du genou
Les footballeurs et les skieurs savent bien qu’une déchirure du ligament croisé antérieur (LCA) peut avoir de fâcheuses conséquences sur leur carrière professionnelle. En effet, malgré le progrès des techniques médicales, deux ans après l’opération, plus d’un tiers des athlètes opérés ne réussissent pas à atteindre leur niveau sportif d’avant l’accident.
Cette difficulté à revenir au top de ses capacités s’explique le plus souvent par une peur d’avoir un nouvel accident.En effet, dans deux tiers des cas, cette peur est responsable de la baisse de performance car elle pousse les sportifs à moins forcer lors de l’entraînement. Et lorsque le retour au sport s’effectue, un athlète sur cinq subira une nouvelle déchirure ligamentaire, soit sur le genou opéré, soit sur l’autre genou. Ces taux d’échecs pour un retour au sport sans encombre semblent liés à une rééducation qui n’est pas assez centrée sur les déficits résiduels ne considère pas assez les besoins spécifiques à l’activité sportive. C’est pourquoi, nous proposons une liste de six critères à remplir avant d’autoriser un retour au sport en toute sécurité.
La liste des critères
«Quand vais-je pouvoir rejouer, Doc?», est la question la plus fréquemment posée par les sportifs, impatients de reprendre l’entraînement. L’autorisation d’un retour au sport est malheureusement souvent délivrée de façon arbitraire, en fonction du laps de temps écoulé depuis l’opération. Nous proposons plutôt d’évaluer si le sportif a entièrement recupéré et d’identifier les problèmes éventuels à régler avant d’autoriser la reprise du sport. Cette évaluation comprend six critères qui sont analysés entre le quatrième et le sixième mois postopératoires :
- Disparition de toute douleur au genou.
- Récupération d’un genou non gonflé, présentant une flexion et extension symétriques par rapport au genou «sain».
- Restauration d’une stabilité sur le genou opéré. La stabilité est mesurée précisément en consultation au moyen d’un appareil, un arthromètre KT-1000. Il mesure la translation antérieure du tibia par rapport au fémur qui est dépendante du ligament croisé antérieur. On compare les valeurs obtenues sur le genou opéré à celle du coté sain.
- Restauration de la force des muscles du quadriceps (devant sur la cuisse) et des ischiojambiers (derrière la cuisse), en comparant les chiffres avec ceux du genou sain.
- Récupération fonctionnelle. Celle-ci est évaluée à l’aide de différents tests d’équilibre et de sauts, filmés par une caméra. Le visionnement des vidéos avec le patient et le médecin permet de cerner les points faibles et de donner des indications sur la suite de la rééducation. Par exemple, dans le «drop jump and jump test» (cf. figure 1), le sportif saute d’une petite plateforme en atterrissant sur ses deux pieds puis enchaîne sur un saut le plus haut possible. Si le genou part trop à l’intérieur, le patient met en danger sa réparation. Le triple saut sur un pied ou «triple hop for distance» (cf. figure 2) consiste à faire parcourir à l’athlète la plus grande distance possible en trois sauts sur une jambe. Ce test sert à tester l’appréhension du patient. Le score de la jambe opérée ne devrait pas être inférieur à 10% par rapport à la jambe saine. D’autres tests sont encore utilisés pour compléter le bilan.
- Récupération psychologique. Evaluer l’état émotionnel du patient à l’aide d’un questionnaire.
Même si tous les tests ont été passés avec succès, cela ne veut pas dire que le risque de récidive de déchirure ligamentaire est nul. De plus, rien ne prouve qu’il existe un lien entre les scores obtenus et le niveau de performance qu’atteindra à nouveau le sportif. Par contre, les résultats de ces tests permettent d’identifier les déficits restants et de réorienter la rééducation en fonction afin des les corriger.
La rééducation
Comme il n’existe toujours pas de consensus autour d’un programme-type de rééducation, nous proposons quelques conseils à ce sujet. Il serait tout d’abord important de débuter la physiothérapie avant l’opération, afin de travailler déjà sur le renforcement musculaire. En effet, deux ans après la chirurgie, seulement 22% des patients réussissent à avoir la même force musculaire qu’auparavant. Or, la force est un élément essentiel pour un bon contrôle du genou.
Il est aussi important d’instaurer une bonne collaboration entre le chirurgien, le physiothérapeute et le patient pour garantir un encadrement de qualité. Enfin, les exercices doivent absolument être adaptés à l’activité sportive du patient. Nous donnons ici un exemple avec l’un des sports les populaires en Suisse, le football.
Le football
Pour les footballeurs, des exercices de course en avant, en arrière et latéralement permettent de renforcer les muscles tandis que des passes avec et sans les chaussures aident à retrouver les sensations dans les jambes mais aussi à reprendre le contact du ballon. Il est aussi recommandé de travailler la rotation autour du genou et de rapidement remettre le patient dans les conditions du terrain comme par exemple en simulant des tacles et des contacts aériens en salle.
Quant au retour à l’entraînement avec le reste de l’équipe, il est normalement envisageable entre la vingtième et la vingt-quatrième semaine postopératoires mais dans un premier temps sans contact direct et, à la condition que le patient ait satisfait aux tests fonctionnels décrits.
Tout sportif mis sur le banc à la suite d’une opération du LCA du genou doit donc se préparer à relever le défi imposé par les longs mois de rééducation, sans garantie d’atteindre un jour le même niveau de performance qu’auparavant.
Référence
Adapté de «Retour au sport après reconstruction du ligament croisé antérieur», par Dr R. Martin, S. Gard, C. Besson, Pr. J. Ménétrey, Service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil moteur, HUG. In Revue médicale suisse 2013; 9:1426-1431. En collaboration avec les auteurs.
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