Douleurs pendant les règles: avantage à la bouillotte
Les symptômes de la dysménorrhée commencent habituellement 2 à 3 ans après l’apparition des premières règles, lorsque les cycles deviennent ovulatoires, soit à la fin de l’école obligatoire pour la plupart des jeunes filles. La dysménorrhée est responsable d’absences de courte durée mais récurrentes. De plus, les adolescentes atteintes de dysménorrhée sévère (définie par leur impact sur les activités quotidiennes) sont plus sujettes à souffrir également de symptômes dépressifs. Ces douleurs ont donc un impact significatif sur la vie des jeunes femmes.
Des traitements fréquents et très variés
En réponse à un questionnaire envoyé à 2400 apprenties et étudiantes entre 16 et 20 ans, deux tiers (66%) des participantes ont déclaré prendre ou avoir pris un traitement contre la dysménorrhée. Les traitements les plus fréquents sont l’ibuprofène (53%), le paracétamol (51%), la contraception hormonale (40%), la bouillotte sur le ventre (35%) et des compléments alimentaires ou la phytothérapie (23%).
La source d’information pour le choix du traitement est surtout la famille, sollicitée dans plus de 60% des cas, mais également des ami(e)s (plus de 20%) et un professionnel de la santé (10%). Toutefois, seules 11% des participantes prenant un traitement en ont discuté avec un professionnel de la santé (gynécologue 8%, médecin de famille 4%). Ces chiffres ne s’appliquent toutefois pas à la contraception hormonale puisqu’elle n’est délivrée que sur ordonnance. Parmi les répondantes qui prennent la pilule (67%), 85% d’entre elles l’utilisent pour éviter une grossesse, 44% pour diminuer les douleurs liées aux règles et 21% pour diminuer l’acné.
Les vertus de la chaleur
La dysménorrhée est parfois supportée sans traitement; cependant, l’efficacité ressentie des traitements est globalement très bonne. Le traitement le mieux considéré est un «remède de grand-mère», la bouillotte, suivi de près par l’ibuprofène et la contraception hormonale, avec respectivement 92, 90 et 90% de satisfaction.
La bouillotte ne semble d’ailleurs pas être une spécificité helvétique: toutes les participantes d’une étude new-yorkaise utilisaient au moins un traitement non médicamenteux et un objet chaud, comme la bouillotte, dans 50% des cas (après le fait de rester au lit ou de prendre un bain chaud, aussi fréquemment mentionnés). La bouillotte est peu mentionnée dans les recommandations officielles, mais au moins une étude a montré que la chaleur locale était aussi efficace que l’ibuprofène et apportait un soulagement plus rapide.
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Référence
Adapté de «Dysménorrhée: patience, pilules ou bouillotte?», Dr Bertrand Graz, Institut universitaire de médecine sociale et préventive - Unité d’évaluation des soins (IUMSP-UES), Route de la Corniche 10, 1010 Lausanne; Pr Eric Bonvin, Président de la Commission des médecines complémentaires, Faculté de biologie et médecine - UNIL, 1011 Lausanne; Mona Savoy, Université de Lausanne - UNIL, Ecole de médecine, 1015 Lausanne et Pr Thierry Buclin, Division de pharmacologie clinique, CHUV, 1011 Lausanne. In Revue Médicale Suisse 2014;10:2285-8. En collaboration avec les auteurs.
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