Vivre avec le syndrome prémenstruel

Dernière mise à jour 01/11/23 | Article
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Près d’une femme sur trois subirait des désagréments à l’approche de ses règles. Le syndrome prémenstruel, encore trop banalisé, peut s’exprimer par une multitude de symptômes, contre lesquels il existe heureusement des traitements.

En chiffres

150: Plus de 150 symptômes du syndrome prémenstruel ont été décrits.

Des douleurs, une modification de l’humeur ou encore une poitrine sensible sont quelques-uns des signes qui annoncent, chez de nombreuses femmes, l’arrivée des règles. «80% des femmes vont en effet expérimenter des désagréments, sans qu’ils aient forcément un impact sur leur qualité de vie. Mais 3 à 8% d’entre elles répondent à la définition du syndrome prémenstruel», explique la Dre Victoria Crofts, cheffe de clinique en policlinique de gynécologie ainsi qu’à la consultation de gynécologie pédiatrique et adolescente des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Des critères stricts définissent les contours de ce trouble qui concerne tout d’abord les femmes ressentant au moins un symptôme entraînant un impact (physique ou psychique) sur leur vie. Ce ou ces désagréments durent environ six jours par mois, commençant quelques jours avant les règles et diminuant lorsqu’elles arrivent. Il y a donc une période «de répit». Enfin, cela se répète à chaque cycle.

Les causes du syndrome prémenstruel sont encore assez floues. Il s’agirait d’une réponse anormale des neurotransmetteurs –notamment la sérotonine– face aux changements hormonaux qui se mettent en place pendant le cycle. Mais des explications génétiques ou environnementales ne sont pas écartées. «Les symptômes s’installent généralement quelques années après les premières menstruations, vers 20 ans. Mais on peut aussi les voir apparaître lors de la préménopause», constate la Dre Crofts.

Une large palette de manifestations

Plus de 150 symptômes du syndrome prémenstruel ont été décrits. Leur intensité et leur répétition cyclique peuvent entraîner un impact considérable sur la qualité de vie des femmes qui en souffrent. Ils sont d’ordre psychologique (irritabilité, troubles de l’humeur, dépression, anxiété, etc.) ou physique (ballonnements, tension dans les seins, maux de tête, augmentation de l’appétit, fatigue extrême, bouffées de chaleur, etc.). «En présence de cinq symptômes ou plus, dont un psychique, il ne s’agit plus d’un syndrome prémenstruel, mais d’un trouble sévère prémenstruel dysphorique, qui touche 2% des femmes», relève la spécialiste.

Pour poser un diagnostic juste, d’autres causes doivent cependant être écartées, comme un trouble de la thyroïde, un trouble psychiatrique installé ou une périménopause, qui provoquent aussi certaines de ces perturbations. Face à la variété de manifestations et d’intensité d’une femme à l’autre, la prise en charge doit être individualisée (lire encadré).

Syndrome prémenstruel ou endométriose?

Le syndrome prémenstruel est à distinguer d’une autre maladie liée au cycle menstruel: l’endométriose. Cette dernière est due à la présence anormale de cellules de l’endomètre (tissu tapissant l’utérus) en dehors de la cavité utérine, provoquant notamment de violentes douleurs pendant les règles ou les relations sexuelles, et menant parfois à l’infertilité. On estime qu’environ 1 femme sur 10 est concernée par l’endométriose.

Des traitements efficaces

La prise en charge du syndrome prémenstruel peut différer selon ses manifestations, l’intensité des symptômes et leur impact sur la qualité de vie. Voici quelques-unes des solutions thérapeutiques privilégiées:

  • Hygiène de vie: une alimentation saine associée à une activité physique régulière aurait une incidence positive sur le syndrome prémenstruel.
  • Relaxation: méditation, sophrologie, hypnose, yoga, etc.
  • Supplémentation en magnésium et en calcium en cas de carence.
  • Antalgiques en cas de douleurs importantes.
  • Prise d’une contraception hormonale en continu qui, en bloquant l’ovulation, résout la situation.
  • Pour les troubles dépressifs sévères, dans certains cas, des antidépresseurs (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) peuvent être proposés.

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Article repris du site  pulsations.swiss

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