Nouveautés en oncologie: de réels progrès?
Grand mal de la société, le cancer emporte chaque année des millions de gens dans le monde. Avec l'arrivée de nouveaux traitements dits «ciblés», les patients atteints d'un cancer ont-ils plus de chance de vivre qu'il y a vingt ans? Même s'il est difficile d'évaluer l'impact de ces nouvelles thérapies, de nombreuses études tendent à dire que, pour de nombreuses tumeurs, l'avenir du patient est certainement meilleur aujourd'hui. En effet, les chances de guérison sont plus élevées qu'auparavant. Quant aux personnes atteintes d'un cancer à un stade avancé, la perspective de vivre plus longtemps est aussi plus grande.
Parfois combinés à la chimiothérapie, ces nouveaux traitements ciblent directement un talon d’Achille des cellules cancéreuses et évitent leur prolifération, tandis que d’autres réactivent les défenses immunitaires du patient.
Statistiques
De récentes études ont démontré que, pour la plupart des cancers, la survie tend à augmenter dans les pays occidentaux. En effet, en Europe, la survie relative à cinq ans est significativement plus élevée pour un patient atteint d'un cancer entre 2005 et 2008 qu'entre 1999 et 2001. L'observatoire européen contre le cancer constate aussi que le taux de mortalité de nombreux cancers tend à diminuer.
D’autre part, grâce à ces nouvelles thérapies, les patients atteints d'un cancer incurable vivent plus longtemps et souffrent moins des effets secondaires de leur traitement, ce qui améliore leur vie quotidienne.
Résultats avérés
Les patients bénéficient d'une série de nouveaux traitements innovants développés pour de nombreuses tumeurs. Ainsi, les nouvelles thérapies ciblées contre le mélanome métastatique (cancer de la peau en phase de métastases) ont fait leurs preuves. En 1990, un malade avait plus d'une chance sur deux de mourir dès la première année et moins d'une chance sur dix de vivre au-delà de cinq ans. Diagnostiqué en 2014, ce même patient aurait maintenant quatre chances sur cinq de vivre au-delà d'une année et 20% de chances de vivre sur le long terme avec sa maladie.
L’exemple du cancer du sein et des hémopathies malignes
Certains traitements ont également un impact positif en termes de chances de survie pour certains sous-groupes de patients. Le cancer du sein, qui représente 30% de tous les cancers, bénéfice également d'une nouvelle thérapie innovante. Pour un certain groupe de femmes en stade de métastases, deux nouveaux traitements ciblés associés à la chimiothérapie ont permis de diminuer le risque de décès de 34% et d'augmenter la survie sans progression de la maladie de 12 à 19 mois.
Des nouveautés dans le traitement des hémopathies malignes (cancer du sang tel que la leucémie) ont aussi été observées. De récentes études cliniques ont montré que, depuis l'arrivée d'une nouvelle thérapie, la durée de vie du patient était grandement prolongée pour certains types de leucémies chroniques.
Innovants et prometteurs, ces nouveaux traitements représentent des avancées indéniables, avec un impact réel sur les chances de survie. Les patients en stade avancé vivent plus longtemps qu'auparavant, et ceux qui reçoivent ces nouvelles thérapies à un stade précoce ont plus de chance de guérison. La lutte contre le cancer continue de progresser et de nouveaux traitements arrivent régulièrement sur le marché.
Référence
Adapté de «Nouveautés en oncologie: beaucoup de bruit pour rien?», Dr Daniel Betticher, Dr Stefan Zimmermann, Service d'hémato-oncologie, hôpital cantonal de Fribourg. In Revue Médicale Suisse 2014;10:788-793, en collaboration avec les auteurs.
Cancer du sein: la métamorphose des soins
Lʹinfection sévère au COVID-19 et son impact inattendu sur le cancer
Leucémies (cancer du sang)
Chaque année en Suisse, on dénombre quelque 970 nouveaux cas de leucémie (cancer du sang), ce qui représente environ 2,5 % de toutes les maladies cancéreuses. Les hommes sont un peu plus touchés que les femmes (57% contre 43%). Près de la moitié des patients ont 70 ans et plus au moment du diagnostic. Avec près d’un tiers de tous les cas, les leucémies constituent le cancer le plus fréquent chez l’enfant.
Cancer du sein (carcinome mammaire)
Chaque année en Suisse, environ 5500 femmes et environ 40 hommes développent un cancer du sein. Le cancer du sein est ainsi le cancer le plus fréquent dans la population féminine: il représente presque un tiers de tous les diagnostics de cancer chez la femme.
Cancer du pancréas
Chaque année en Suisse, 1100 personnes développent un cancer du pancréas (carcinome pancréatique), ce qui correspond à environ 3% de toutes les maladies cancéreuses.