Adolescents réticents à faire du sport à l’école: comment les encourager?

Dernière mise à jour 24/07/13 | Article
Adolescents réticents à faire du sport à l’école: comment les encourager?
Les cours de gym n’ont pas la cote chez les adolescents. De plus en plus de jeunes se rendent chez le médecin pour demander une dispense d’éducation physique. Pour les encourager à faire du sport, la solution consiste parfois à leur prescrire une activité sportive adaptée à leur condition.

«Monsieur, j’ai une dispense pour la gym, alors je m’en vais.» Les professeurs de gym sont souvent confrontés à ce genre de situation. Pour diverses raisons plus ou moins justifiées, de nombreux adolescents ne veulent pas faire de sport à l’école et réclament une dispense auprès de leur médecin de famille. Il est donc important d’informer ces jeunes des effets positifs d’une activité sportive sur la santé et le médecin devrait les encourager à pratiquer un sport. Selon les cas, il peut prescrire une activité physique plus adaptée à la place du traditionnel cours de gym. Cette solution est acceptée dans certaines écoles post-obligatoires et permet ainsi d’abaisser le nombre de dispenses.

Au travers de deux exemples, nous verrons les situations types auxquelles les médecins sont souvent confrontés.

Le sport à l’école obligatoire et post-obligatoire

L’éducation physique est un cours obligatoire en Suisse et il y a une bonne raison à cela, les effets positifs du sport sur la santé n’étant plus à démontrer. De plus, l’exercice physique permet aussi de réduire le stress et d’améliorer l’image de soi, ce qui peut s’avérer utile pour un adolescent. Une dispense ne doit donc être accordée que dans de rares cas.

Les chiffres montrent que les jeunes filles sont moins motivées par les cours de gym que leurs camarades masculins. Pour motiver ces adolescentes à pratiquer une activité sportive, certaines écoles post-obligatoires du canton de Genève proposent une éducation physique individualisée (EPI). Cette solution offre une alternative intéressante pour ces «réfractaires» au sport. Elle permet aussi de proposer une activité adéquate aux jeunes qui souffrent d’une maladie chronique.

David, jeune asthmatique

Prenons le cas de David*, 14 ans, qui souffre d’asthme d’effort avec des exacerbations saisonnières. Il s’agit d’un type d’asthme très courant chez les enfants qui se manifeste par une crise lors d’un effort physique. Comme David n’a pas pu faire correctement tous les exercices d’athlétisme, il a reçu une mauvaise note. Démotivé car ce n’est pas la première fois que cela arrive, il se rend chez son médecin pour avoir une dispense de gym. Recevra-t-il un certificat médical?

Comme ce jeune contrôle son asthme en prenant son médicament bronchodilatateur avant de faire du sport, il n’y a pas de raison de le dispenser des cours d’éducation physique. Beaucoup de sportifs de haut niveau souffrent de ce type d’asthme et cela ne les empêche pas de pratiquer leur passion. De plus, de nombreux cas de dyspnées (difficultés pour respirer) d’effort sont justement causés par un manque d’entraînement. Le médecin peut donc encourager cet adolescent à continuer les traditionnels cours de gym ou alors adapter certains exercices à sa condition physique.

Marie*, 19 ans

Marie, jeune fille de 19 ans, commence l’an prochain une HES pour devenir assistante sociale. Souffrant de légères lombalgies (douleur chronique aux lombaires), elle souhaiterait être dispensée des cours d’activités physiques. Elle explique aussi au médecin qu’à cause de son léger surpoids, elle a une mauvaise image d’elle-même et qu’elle a trop honte de son corps pour participer aux cours de gym.

Dans cette situation, le problème vient du fait que Marie ne s’accepte pas comme elle est. Le médecin s’attache donc à lui expliquer que le sport peut justement être un bon remède pour l’aider à améliorer sa confiance en elle ainsi que son image d’elle-même. Pratiquer une activité sportive est également bon pour gérer le stress. Ce dernier argument pourrait motiver cette jeune fille à l’aube d’études supérieures. Si son école l’autorise, le médecin peut lui prescrire une EPI et aussi la motiver à pratiquer d’autres activités physiques comme d’effectuer ses trajets à vélo ou en trottinette. Une dispense d’éducation physique n’est en tout cas pas conseillée pour Marie.

Comme c’est le médecin de famille qui reçoit les demandes de dispense, c’est à lui de motiver son jeune patient à faire du sport ou de lui prescrire, selon la situation, une activité physique adaptée à sa condition. La dispense de gym ne doit être envisagée qu’en dernier recours et dans des cas exceptionnels.

* prénoms fictifs

Référence

Adapté de «Prescrire une activité physique adaptée aux adolescents réticents: pourquoi, comment et pour quels bénéfices?», par Dr A. Rieder, Dr M. Haller, Faculté de médecine, Université de Genève, Dr P. Mahler, Service santé jeunesse. In Revue médicale suisse 2013;9:1042-1046, en collaboration avec les auteurs.

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