Comprendre les crises des ados pour mieux les gérer

Dernière mise à jour 22/10/24 | Article
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À l’adolescence, les jeunes changent, dans leur corps comme dans leur tête. Ces modifications sont dictées par des paramètres physiologiques. Un point que les parents ne devraient pas perdre de vue pour mieux comprendre leur enfant et, peut-être, plus facilement accepter ses excès.

L'adolescence est un bouleversement, avec des moments de crise plus ou moins forts. Il y a une transformation du corps, visible, liée à des poussées d’hormones. Mais aussi des modifications neuronales. En effet, une immaturité au niveau du cerveau, notamment dans une zone responsable de l’inhibition de certaines réactions, peut engendrer des difficultés dans la gestion des émotions. «Cette immaturité du cortex préfrontal, sorte de frein neurologique, peut faciliter des comportements désinhibés jusqu’à favoriser divers passages à l’acte», introduit la Dre Anne Edan, médecin adjointe aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et responsable de MALATAVIE unité de crise.

Une période à haut potentiel!

À l’adolescence, le cerveau se modifie plus vite dans certaines zones que dans d’autres, ce qui rend quelques endroits particulièrement actifs, comme le système limbique, centre des émotions. «Le potentiel du cerveau à cette période de la vie est très important, sur le plan créatif comme intellectuel», décrit la Dre Anne Edan, médecin adjointe aux HUG et responsable de MALATAVIE unité de crise. Mais cette caractéristique neurologique rendrait dans le même temps les jeunes plus vulnérables. «Là est tout le paradoxe: les adolescentes et adolescents ont de nouvelles capacités physiques, intellectuelles et émotionnelles très élevées et une vivacité d’esprit unique, mais ils et elles peuvent en même temps rencontrer des difficultés dans la gestion de leurs émotions», souligne la psychiatre.

Tout un chantier à réorganiser

Émergent aussi durant cette période de vulnérabilité toutes les questions autour de la sexualité. Celle-ci «redevient, après un premier questionnement au cours de la petite enfance, un enjeu majeur pour les adolescentes et les adolescents», note la Dre Edan. Mais surviennent également des interrogations autour de l’identité et de la place occupée par le ou la jeune, que ce soit au sein de sa famille ou plus largement de la société. «Tous ces paramètres sont en chantier au moment de l’adolescence, ce qui peut générer des difficultés et de l’anxiété. Un nouvel équilibre doit être trouvé et l’entourage peut aider», résume la psychiatre.

Côté parents, tolérance et confiance

Il est d’abord important, pour la spécialiste, de reconnaître que cet âge n’est pas simple et que les responsables de ces tempêtes émotionnelles, très variables d’un ou une ado à l’autre, sont connus. «Le regard des parents sur leur enfant qui grandit devrait être tolérant et indulgent, y compris face à certains comportements excessifs. Ils se doivent de soutenir leur ado et de lui montrer leur affection et leur confiance en lui ou elle», estime la Dre Edan. Les parents peuvent prendre le temps de discuter, d’être à l’écoute et de partager des moments de complicité. «Et il peut être utile de rappeler à son enfant que les émotions qu’il ou elle ressent ne vont pas forcément s’installer dans le temps», propose la médecin.

Les parents ont aussi tout intérêt à essayer d’instaurer le meilleur climat possible de confiance, leur enfant ayant besoin de celle-ci dans ses relations familiales, mais aussi vis-à-vis du système scolaire ou encore de l’avenir. «La confiance concerne aussi directement les parents. Il est important, dans cette période mouvementée, de croire en ses capacités parentales», ajoute la Dre Edan.

Enfin, si la tempête émotionnelle devient trop forte ou le mal-être trop grand, il ne faut pas hésiter à chercher du soutien. Auprès de proches, de la famille ou de professionnels et professionnelles de santé. «Cette période ne doit en aucun cas être sous-estimée. Toutefois, personne ne grandit sans crise. L’important est d’essayer de la traverser au mieux, avec le moins de remous possibles et, si nécessaire, avec une aide extérieure», conclut la Dre Edan.

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Article repris du site  pulsations.swiss

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