Sodas chez les enfants: deux nouvelles raisons de leur dire non

Dernière mise à jour 27/08/13 | Article
Sodas chez les enfants: deux nouvelles raisons de leur dire non
Les boissons sucrées industrielles ne sont décidément pas à conseiller. On découvre régulièrement les conséquences négatives de leur consommation. Des conséquences parfois inattendues.

Deux récents travaux viennent d’identifier de nouveaux impacts potentiels négatifs de la consommation de sodas: d’une part des perturbations de la fertilité, de l’autre des troubles du comportement chez les enfants. De quoi s’agit-il précisément?

Sirop de maïs riche en fructose et saccharose

Les conclusions sur la fertilité résultent d’un travail mené par des chercheurs américains dont les résultats ont été publiés dans l’édition datée du 13 août de la revue Nature Communication1. Ces chercheurs (des Universités de l'Utah et de l'Arizona ainsi que de l’Institut de l'enfance de Californie) ont travaillé sur un modèle animal: des souris nourries avec un régime «sucré» comprenant l'équivalent humain de trois canettes de boissons gazeuses par jour. Plus précisément ce régime alimentaire sucré était élaboré à partir de sirop de maïs riche en fructose et en saccharose, soit un édulcorant couramment utilisé dans l’industrie agroalimentaire en général et dans les boissons sucrées industrielles tout particulièrement.

L’étude a duré vingt-six semaines durant lesquelles les souris étaient alimentées soit normalement soit avec ce surplus de sucres. Les chercheurs ont évalué la compétitivité, la reproduction, la durée de vie et différents paramètres biologiques chez ces animaux. Ils constatent au final que les souris femelles nourries avec le régime sucré présentent, par rapport à leurs congénères, un risque double de mortalité, des taux sanguins de cholestérol augmentés et des capacités de reproduction qui diminuent avec le temps.

Ne plus défendre qu’un tiers de son territoire

Chez les souris mâles «soumises au sucré» aucun effet sur la durée de vie n’est noté. En revanche les chercheurs observent chez elles une compétitivité réduite: ces rongeurs ne parviennent à défendre que 36% de leur territoire contre 48% pour les souris nourries normalement. Comme chez les femelles, les chercheurs observent une diminution de la fertilité.

Les auteurs de cette publication estiment que leurs résultats démontrent (une nouvelle fois et sous une nouvelle forme) les effets néfastes d'une alimentation enrichie en sucre et tout particulièrement les alimentations comportant des boissons industrielles sucrées. Il y a là, au minimum, un message incitant à modérer sa consommation, si consommation il y a.

L’agressivité augmente avec le nombre de canettes sucrées

L’impact de ces mêmes boissons sur les troubles du comportement chez les jeunes enfants fait l’objet d’un travail publié dans Journal of Pediatrics2. Ce travail a été conduit par des chercheurs des Université de Columbia, du Vermont et de Harvard. De précédentes études avaient déjà associé de tels troubles à la consommation de sodas chez les adolescents; celle-ci se focalise quant à elle sur la consommation de sodas chez les plus jeunes enfants. Et les conclusions vont jusqu’à laisser penser que le degré d’agressivité augmenterait avec le nombre de boissons consommées.

Les chercheurs américains ont évalué les données résultant d’environ trois mille enfants, âgés de 5 ans, inclus dans la cohorte Fragile Families and Child Wellbeing Study, qui suit des «couples mère-enfant» vivant dans vingt grandes villes américaines. Les mères ont ici à la fois signalé la consommation de boissons gazeuses et évalué le comportement de leur enfant. Les auteurs de ce travail constatent que 43% des enfants américains participant à l’étude consomment au moins une boisson gazeuse de type soda (sous forme de cannette) par jour et que 4% en consomment quatre ou plus.

Relation de causalité?

Les chercheurs observent aussi que l’agressivité et les troubles de l’attention sont associés à la consommation de soda – et même après correction statistique des facteurs de confusion possible. En d’autres termes, les enfants qui consomment quatre boissons gazeuses ou plus par jour s’avèrent ainsi deux fois plus susceptibles de dégradation du bien d’autrui, de bagarres ou encore d’agressions physiques. Ils sont également plus sujets aux troubles de l’attention et plus enclins à des attitudes de retrait par rapport aux enfants qui, eux, ne consomment pas de boissons gazeuses.

Le «score» d’agressivité de l'enfant augmente avec chaque boisson gazeuse supplémentaire, conclut cette étude. Les auteurs ne précisent toutefois pas la nature exacte des relations entre soda et comportement. Cette consommation est-elle la cause des ces comportement asociaux? Est-elle au contraire le fruit du plus grand des hasards? Eliminer les boissons gazeuses sucrées serait-il de nature à améliorer les comportements de ces enfants vers plus de sociabilité? Les expériences qui permettraient d’y répondre restent à faire.

1. Un résumé (en anglais) de cette étude est disponible ici.

2. Un résumé (en anglais) de cette étude est disponible ici.

Articles sur le meme sujet
P24-04_mieux-vivre_crise_ado

Comprendre les crises des ados pour mieux les gérer

À l’adolescence, les jeunes changent, dans leur corps comme dans leur tête. Ces modifications sont dictées par des paramètres physiologiques. Un point que les parents ne devraient pas perdre de vue pour mieux comprendre leur enfant et, peut-être, plus facilement accepter ses excès.
LMD_enfants_tyrannie

Enfants: quand la tyrannie s’invite dans la famille

Le comportement tyrannique de l’enfant est une problématique méconnue et taboue. Elle est pourtant source de grande souffrance et peut mener à l’épuisement parental. Un programme, basé sur la résistance non violente, vient en aide aux parents.
LMD_parler_amour_jeunes

Parler d’amour aux enfants, c’est possible

Les grandes vacances approchent: un moment propice pour vivre ses premiers émois, mais aussi ses premiers chagrins. Quelques conseils pour aborder ces sujets sans tabou.
Videos sur le meme sujet

"Micro sciences: Pourquoi faire un enfant? "

Il semble que lʹêtre humain est le seul animal à décider dʹavoir ou de ne pas avoir d'enfants.

Accompagner les futurs parents en situation en handicap avant l'arrivée du bébé

Du désir d'enfant jusquʹà la naissance, le service dʹaccompagnement à la parentalité des personnes en situation de handicap (SAPPH), à Paris, propose des ateliers de puériculture adaptée pour apprendre aux futurs parents à prodiguer des soins à leur bébé.

Prise de risque: chercher ses limites

On voit de plus en plus de vidéos sur Youtube ou Facebook qui montrent des comportements à risque. Deux experts nous expliquent pourquoi les jeunes sont attirés par les risques et pourquoi ils ne pensent pas toujours aux conséquences de leurs actes. Ils donnent aussi des pistes pour éviter que ces comportements prennent de mauvaises tournures.
Maladies sur le meme sujet
fiche_maladie_acne

Acné

L’acné est une maladie du follicule sébacé formé par la glande sébacée et le poil. À la puberté, la glande sébacée sécrète du sébum en excès et trop épais, ce qui obstrue son orifice. C’est ce qui s’appelle la séborrhée. Cela provoque alors des comédons ouverts –les fameux points noirs– et des microkystes blancs, aussi appelés comédons fermés. Apparaissent également des pustules et des papules qui sont des petits boutons fermes et lisses.

Symptômes sur le meme sujet
convulsions sur un bras d'enfant

Convulsions

Mon enfant a des convulsions