Traitement du VIH: les découvertes prometteuses de 2012
Grâce à la grande médiatisation faite en faveur du sida et à la parution de nombreuses études scientifiques en 2012, nous disposons aujourd’hui de nouvelles approches médicamenteuses pour traiter les patients infectés par le Virus d’Immunodéficience humaine (VIH). Ces approches inédites sont prometteuses, à la fois dans leur capacité de limiter la transmission du virus, de le contrôler, mais aussi d’en faciliter la détection. En plus de ces nouveautés, certains thèmes déjà connus tels que la question du début de la thérapie antirétrovirale et le traitement de prévention sont revenus à l’ordre du jour.
Quand débuter le traitement antirétroviral?
La thérapie antirétrovirale fait débat aujourd’hui quant au moment optimal de son début. Le moment d’instauration du traitement dépend en effet de plusieurs facteurs: d’une part si le patient présente ou non des symptômes; d’autre part, de son niveau de cellules CD4, dont le nombre reflète l’état du système immunitaire et donc la capacité de l’organisme à se défendre contre certaines infections et tumeurs. Face à ces aspects variables, les recommandations des pays diffèrent et les experts ne sont pas unanimes dans leurs indications thérapeutiques, en particulier quand il s’agit de traiter les patients séropositifs, c’est-à-dire infectés par le virus, mais qui n’en présentent pas les symptômes (dans le cas d’une infection récente ou primo-infection), ou dont l’immunité est encore fonctionnelle.
Néanmoins, de récentes études parlent en faveur de l’ instauration précoce du traitement antirétroviral, et ce même chez les personnes sans aucun symptômes: cela diminuerait l’état inflammatoire, les risques de maladies non liées au sida (cancers, maladies cardiovasculaires), le risque de déficience immunitaire sévère et réduirait la mortalité de façon générale. Par ailleurs, avec les nouvelles molécules développées ces dernières années, le traitement est simple et bien toléré. De plus, dans tous les cas, l’instauration précoce du traitement est très efficace en termes de protection et de santé publique puisqu’il réduit drastiquement le risque de transmission du VIH s’il est administré correctement. Ces données récentes semblent encourager plusieurs pays, par exemple les Etats-Unis, à adapter leurs recommandations et à préconiser un traitement antirétroviral pour toute personne présentant une infection VIH, quel que soit son statut immunitaire.
Traitement préventif du VIH
Au niveau de la prévention de la transmission du VIH, un nouveau traitement appelé prophylaxie de préexposition (PrEP) a fait son apparition. Cette approche médicamenteuse, constituée de deux antirétroviraux (ténofovir et emtricitabine), a pour fonction de protéger les personnes non infectées avant une exposition sexuelle avec un partenaire porteur du VIH.
L’efficacité de ce traitement a été analysée dans plusieurs essais cliniques, dont les résultats sont discordants. Certaines d’entre elles montrent une nette réduction d’acquisition du VIH, tandis que d’autres ont dû être rapidement interrompues par manque d’efficacité. La différence d’efficacité du PrEP est due à plusieurs facteurs, notamment la population cible et la prise correcte du traitement. A signaler que tout traitement antirétroviral, même en prévention, présente un risque de formation de résistance du virus à ce traitement s’il est mal administré.
Face à cette disparité dans les résultats, le traitement PrEP n’est pas encore proposé en Suisse.
Un plus grand choix de traitement
Au niveau des traitements antirétroviraux en Suisse, nous disposons d’un traitement en un comprimé et en une prise par jour, qui est très efficace. Or, deux nouvelles combinaisons à prise quotidienne unique seront bientôt sur le marché en Suisse; ceci nous permettra d’élargir le choix de schémas thérapeutiques simplifiés afin de répondre au mieux aux différents besoins et aux attentes des patients.
Molécules prometteuses et autres nouveautés
Des traitements à longue durée d’action sont en cours d’élaboration, dans l’espoir de passer des administrations quotidiennes à des adminstrations hebdomadaires, voire mensuelles, qui faciliteraient l’observance du traitement.
Enfin, la prise en charge thérapeutique des patients infectés par le VIH et par l’hépatite C semble en nette amélioration, grâce à l’apparition de molécules antivirales puissantes, rendant le traitement plus simple et plus accessible aux diverses classes de patients.
Référence
Adapté de «VIH/SIDA: une sélection des nouveautés les plus prometteuses en 2012», par Drs Diem Lan Vu, Samira Daou, Juan Ambrosioni, Alexandra Calmy, Consultation ambulatoire maladies infectieuses/VIH-sida, HUG. In Revue médicale suisse 2013; 2013; 9: 150-155, en collaboration avec les auteurs.
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VIH-Sida
Le sida est dû au VIH (virus de l'immunodéficience humaine). Il se transmet par contact direct avec du sang contaminé, lors de relations sexuelles ou directement de la mère à l'enfant.