La rhinite, une réaction bien connue des allergiques
La rhinite allergique est une inflammation aiguë ou chronique des muqueuses nasales. Elle se manifeste de différentes façons: obstruction et écoulement nasaux, éternuements fréquents, inflammation oculaire (conjonctivite), démangeaisons des yeux, du nez, du palais et/ou de la gorge, maux de tête, fatigue et parfois toux.
La rhinite saisonnière
La pollinose, appelée communément rhume des foins, est la plus fréquente et la plus typique des allergies respiratoires saisonnières. D’après les études, pas moins de 13,5% de la population suisse souffre de rhinoconjonctivite saisonnière due aux pollens. Celle-ci peut apparaître dès l’âge de six-sept ans, avec un pic à l’adolescence chez les garçons et vers la trentaine pour les femmes. Mais il n’y a pas d’âge pour commencer: on peut, contre toute attente, «inaugurer» un rhume des foins à 70 ans!
Entre février et septembre, la nature est une usine à pollens qui tourne à plein régime. Mai et juin, saison des graminées, sont les mois qui font le plus de «victimes» dans les rangs des allergiques. Certes, la majorité d’entre eux ne va pas trop souffrir. Restent les plus sensibles qui sont contraints de garder une main sur le paquet de mouchoirs. Chez eux, quelques minuscules grains de pollen en suspension peuvent être dévastateurs et déclencher des rafales d’éternuements épuisantes. Autres signes fréquents: picotements dans la zone du nez, de la gorge et du palais, écoulement incessant du nez et inflammation des yeux. Plus rarement, des crises d’asthme peuvent survenir. Pour aggraver le tableau, on sait que 20 à 30% des personnes souffrant d’un rhume des foins développeront un asthme bronchique plus tard.
Obstruction nasale
Dès qu’il le peut, le «pollinique» rentre chez lui, toutes fenêtres fermées, pour échapper aux pollens en liberté. La trêve est de courte durée, car si la crise cède, le nez reste bouché encore pendant plusieurs heures. La nuit n’est pas non plus de tout repos: on dort la bouche ouverte pour cause de narines obstruées et le réveil est souvent rude. L’hyperréactivité nasale se manifeste à peine le premier pied mis à terre, avec force éternuements et goutte au nez. Heureusement, il est tout à fait possible d’éviter tous ces désagréments grâce à des traitements symptomatiques qui permettent de traverser la saison à risque d’un pas léger. Outre les pollens, il existe d’autres allergies à caractère saisonnier. Certaines moisissures connaissent un pic en été et les acariens sont en surnombre en automne dans les régions plutôt froides.
Les allergies croisées
Environ 30% des personnes hypersensibles aux pollens le sont aussi à certains fruits et légumes. En raison de certaines similitudes immunologiques, leur organisme a tendance à confondre ses ennemis en prenant, par exemple, une pomme pour du pollen de bouleau… On parle alors de syndrome d’allergie orale ou d’allergies croisées. Les plus courantes? Pollen de bouleau et pomme/carotte/céleri/noisette; pollen d’ambroisie et melon/pastèque; pollen de graminées et tomate/cacahuète; latex/fruits. Les symptômes sont généralement locaux avec des démangeaisons dans la bouche et une gêne au niveau du pharynx. Toutefois, le risque de faire une réaction anaphylactique n’est pas totalement exclu.
Le saviez-vous?
Quand on souffre de rhinite allergique, l’asthme n’est jamais loin. Ce dernier se cache souvent derrière une toux discrète ou un léger essoufflement. Il existe en effet une forte association entre les deux. D’où l’intérêt de ne pas s’arrêter au nez bouché et de rechercher la présence d’un asthme. A noter aussi que trois quarts des asthmatiques ont aussi une rhinite.
La rhinite non saisonnière
Ce terme regroupe tous les rhumes qui ne présentent pas de caractères liés aux saisons. Certains peuvent durer toute l’année: on parle alors de rhinite perannuelle, comme c’est le cas de l’allergie aux acariens de la poussière de maison ou aux moisissures. D’autres sont liés à une profession ou une activité, comme par exemple la farine pour le boulanger ou les crins de chevaux pour les amateurs d’équitation.
La rhinite perannuelle est due à une exposition chronique à un allergène qui n’est d’ailleurs pas toujours connu de l’enrhumé perpétuel. D’où l’intérêt de consulter si l’on a un nez constamment bouché, été comme hiver, sans qu’aucun refroidissement ne puisse l’expliquer.
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Extrait de:
J’ai envie de comprendre… Les allergies, de Suzy Soumaille, en collaboration avec Philippe Eigenmann, Ed. Planète Santé, 2013.