Allergies: du pollen au nez qui coule
EXPERTS
1. L'atopie, une prédisposition
Trois Suisses sur dix sont dits «atopiques», c'est-à-dire qu'ils ont une prédisposition à développer des réactions immunitaires inadaptées telles que des allergies. On sait que l'atopie a une composante génétique, mais elle s'expliquerait aussi par notre mode de vie contemporain, qui nous expose moins à certaines infections qu’auparavant.
2. L'immunoglobuline, un détonateur
Quand notre système immunitaire a appris à reconnaître comme nocive une substance pourtant inoffensive –un pollen par exemple– on dit qu'il y a sensibilisation. Après la sensibilisation, un deuxième contact avec la substance allergène peut, chez certaines personnes mais pas toutes, provoquer une allergie. Quand c'est le cas, les pollens –de quelques micromètres– que nous respirons vont se lier, dans les tissus des bronches, à des immunoglobulines E (IgE), des éléments du système immunitaire qui reconnaissent les allergènes. Ces IgE se trouvent à la surface de certains globules blancs et aussi sur les mastocytes, des cellules qui contribuent à notre immunité.
3. L'histamine, elle nous gonfle
Sur chaque mastocyte, on trouve plusieurs IgE (elles ne reconnaissent pas toutes les mêmes allergènes). Quand deux IgE sont activées par le pollen, le mastocyte débute sa «dégranulation». C'est-à-dire qu'il rejette dans l'organisme des granules de différentes substances, dont l'histamine, une des protéines qui assurent le rôle de messager de l'inflammation. La libération d’histamine dans les muqueuses du nez et des poumons cause les symptômes du rhume des foins. Elle modifie la perméabilité des vaisseaux: ceux-ci gonflent, le nez se bouche et coule. Elle suscite aussi une inflammation qui contribue à ce gonflement et déclenche une réponse immunitaire de l'organisme. Enfin, son effet sur les muscles lisses peut resserrer les bronches et provoquer une crise d'asthme.
4. Remède: les antihistaminiques
Le traitement de base de ces allergies est la prise d'un médicament antihistaminique. Ces molécules bloquent les récepteurs de l'histamine et empêchent qu'ils soient activés par l'histamine libérée. Il y a donc toujours autant d'histamine qui circule dans le corps mais celle-ci a moins d'effet. Il s’agit d’un traitement purement symptomatique. Selon la gravité et la nature des allergies, le médecin proposera une désensibilisation, le seul traitement qui puisse soigner l'allergie, ou du moins la rendre plus supportable.