Rhumatismes inflammatoires: les bienfaits des approches non médicamenteuses
Nutrition
Pour diminuer l’inflammation des articulations ainsi que le risque de complications liées aux rhumatismes, en particulier les risques cardiovasculaires, les personnes souffrant de rhumatismes inflammatoires chroniques peuvent se tourner vers le régime méditerranéen. Celui-ci est riche en fruits et légumes frais, huile d’olive, et pauvre en graisses animales et en produits transformés. Son effet sur les douleurs et les raideurs n’est néanmoins pas établi.
De quoi s’agit-il?
Les rhumatismes inflammatoires chroniques sont un ensemble de maladies causant des douleurs articulaires, des raideurs et de la fatigue. Les plus fréquentes sont la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante et le rhumatisme psoriasique. Ces maladies peuvent toucher toutes les tranches d’âge. Les approches non médicamenteuses doivent être associées à un traitement médicamenteux approprié et ne peuvent se substituer à celui-ci.
Concernant d’autres régimes (sans gluten ou sans lactose par exemple), aucune étude n’a pu démontrer d’effet bénéfique sur ces types de maladies. Si un tel régime est toutefois suivi, il est important de veiller à un apport nutritionnel en calcium suffisant afin de prévenir l’ostéoporose, souvent associée aux rhumatismes. Les jeûnes prolongés (de plusieurs jours) peuvent quant à eux avoir des effets bénéfiques sur la douleur sur le court terme, mais ces effets ne se maintiennent pas à la reprise de l’alimentation.
En association à une alimentation équilibrée, les compléments alimentaires peuvent apporter un soutien bienvenu. Une étude a par exemple montré un effet positif sur l’inflammation, les douleurs et la raideur matinale d’une supplémentation en oméga 3 et 6. Toute supplémentation doit néanmoins se faire sous surveillance médicale, car un risque d’hémorragies existe dans certains cas.
L’harpagophytum, communément appelé «griffe du diable», aurait, quant à lui, un effet anti-inflammatoire et antidouleur. D’autre part, il a été démontré que l’obésité chez les personnes atteintes de rhumatismes inflammatoires chroniques était associée à une moins bonne réponse aux médicaments et à des douleurs et une inflammation plus importantes que chez les patients non-obèses. En cas d’obésité ou de surpoids, une perte de poids est donc conseillée.
Activité physique
Les personnes atteintes de rhumatismes inflammatoires chroniques sont souvent moins actives en raison de la fatigue, des douleurs ou des limitations fonctionnelles induites par leur maladie. Plusieurs études ont pourtant démontré l’intérêt de l’activité physique régulière pour ces personnes, montrant un effet favorable sur la douleur et la qualité de vie, mais aussi une amélioration de la qualité du sommeil et une baisse de la fatigue. L’activité physique doit néanmoins être adaptée à l’âge et aux capacités de la personne. En Suisse, plusieurs plateformes et structures proposent des cours adaptés*.
Thérapies physiques
Les thérapies physiques, telles que la physiothérapie, l’ergothérapie, l’acupuncture ou la cryothérapie permettent de préserver la mobilité et l’autonomie, prévenir les déformations articulaires et diminuer les douleurs.
Approches psychologiques
Les approches psychologiques, telles que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), l’(auto)hypnose ou la sophrologie, peuvent apporter un soutien précieux. La TCC a par exemple montré une réelle efficacité dans la prise en charge des douleurs chroniques, qu’elle qu’en soit l’origine, et de ses conséquences, en particulier les troubles du sommeil, la dépression et l’anxiété.
Réduction des facteurs de risque
Afin de diminuer l’impact des rhumatismes sur le quotidien, il est important de prendre en charge les maladies et facteurs de risque qui y sont associés et qui sont susceptibles d’en péjorer le pronostic, notamment l’obésité, le tabagisme, les infections buccodentaires, les troubles du sommeil, une alimentation déséquilibrée ou encore un manque d’activité physique.
Le tabagisme est le facteur de risque environnemental le plus important de la polyarthrite rhumatoïde et est associé à des rhumatismes plus sévères. Des études ont montré que le sevrage tabagique permettait de diminuer l’inflammation des articulations et le risque d’événement cardiovasculaire.
La parodontite (ou déchaussement des dents), souvent présente chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, pourrait même en être un des éléments déclencheurs ou aggravants. Une étude a montré que la prise en charge de cette maladie permettait de diminuer significativement l’inflammation et les douleurs chez les personnes concernées. Afin de réduire le risque de survenu de parodontite, une bonne hygiène buccodentaire et une visite annuelle chez l’hygiéniste sont indispensables.
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Adapté de Campisi L, et al. Traitements non médicamenteux des rhumatismes inflammatoires chroniques. Rev Med Suisse. 2023; 9 (818): 513-516.
*www.ligues-rhumatisme.ch/offres/cours/programme-de-cours
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