Eczéma atopique: un enfant sur cinq en souffre
L’eczéma atopique touche jusqu’à un enfant sur cinq. Il se manifeste par l’apparition récurrente de plaques rouges et squameuses, accompagnées de démangeaisons souvent très intenses. «Le retentissement sur la qualité de vie de l’enfant atteint et celle de sa famille est très important», souligne Stéphanie Christen-Zäch, dermatologue- pédiatre au CHUV.
Les causes sont multiples et se renforcent mutuellement. Une prédisposition génétique fait ainsi que la peau atopique sèche plus facilement. Moins hydratée, elle laisse passer davantage d’allergènes ou de micro-organismes à même de l’irriter, sans compter que le système immunitaire cutané réagit «au quart de tour» à ces irritations.
Risques allergiques élevés
En outre, un enfant souffrant d’eczéma atopique a davantage de risques de présenter par la suite une allergie, ajoute Stéphanie Christen-Zäch. «On estime qu’environ 18% d’entre eux connaîtront une allergie alimentaire, 60% une rhinoconjonctivite allergique et 30% un asthme allergique», détaille la spécialiste. Des premiers essais cliniques indiquent cependant que ce risque pourrait être significativement diminué chez un enfant dont l’eczéma atopique est bien traité et qui bénéficie de soins cutanés adéquats.
Ainsi, des gestes simples peuvent diminuer la sévérité et la fréquence des poussées: porter des vêtements en coton, éviter les tissus irritants comme la laine, abandonner l’usage des adoucissants et réduire le stress, un déclencheur connu des crises. Au quotidien, on donnera à l’enfant des bains courts et pas trop chauds, en évitant le savon et en favorisant les «syndets» (des gels ou des pains nettoyants moussants qui sont une alternative au savon).
Se former pour mieux soigner
- Le Centre d’allergie suisse dispense des cours en petits groupes à Lausanne et à Genève, respectivement le 1er et le 8 novembre. La spécialiste y participe en compagnie d’une allergologue pédiatre et d’une psychologue (Plus sur aha.ch - Prix: 130 fr. pour 2 pers.).
- Une consultation d’éducation thérapeutique soutenue par des fondations existe aussi au CHUV de Lausanne. Une infirmière spécialisée y prend le temps, avec chaque famille, de revoir les différents aspects de l’eczéma atopique (Tél. 021 314 95 44).
Plus insolite: c’est au stade du bain que l’hypochlorite de sodium intervient. Par son action désinfectante, la substance active de l’eau de Javel prévient la colonisation de la peau par des bactéries comme le staphylocoque doré. Et empêche donc qu’elles ne provoquent une inflammation chronique du derme et des poussées d’eczéma importantes. Par ailleurs, ce composé chimique a également un effet anti-inflammatoire. Cependant, la quantité employée est infime: elle représente 0,005% du bain. Demandez conseil à votre pharmacien, qui vous fournira un produit au dosage adéquat.
Plusieurs études scientifiques récentes démontrent les bienfaits des bains additionnés d’un zeste d’hypochlorite de sodium pour les soins quotidiens de l’eczéma atopique. On applique ensuite systématiquement une crème émolliente (qui assouplit la peau). Enfin, lorsqu’une poussée importante d’eczéma survient, il convient d’appliquer une pommade à base de cortisone, prescrite par un médecin.
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Dermatite atopique
Une peau sèche avec des plaques rouges, parfois suintantes, sur une ou plusieurs zones du corps, qui s’accompagne par de fortes démangeaisons. La dermatite atopique, plus connue sous le nom d’eczéma atopique, est une affection fréquente de la peau. En raison de l’inconfort qu’elle entraîne et de son impact sur l’image de soi, elle peut être vécue comme invalidante par ceux qui en souffrent. Environ 60% des patients développent la maladie au cours de leur première année de vie et 90% dans les cinq premières années. Si les symptômes ont tendance à s’atténuer, voire à disparaître avec l’âge, dans 10 à 30% des cas, ils persistent à l’âge adulte.